Au même moment, les différents belligérants de la crise ont signé un accord de cessation des hostilités sur le terrain. Le pays est entre peur pour un échec, espoir de retrouver la paix et inquiétude pour la non sincérité des groupes armés.
Pour le Coren, faire un distinguo entre le MNLA, Ansardine, HCUA, Mujao, Aqmi et autres, est une absence de vision, voire un crime. Les ressortissants du nord estiment qu’il est injuste d’affubler les patriotes en armes, résistants à Tabankort, du terme «milice». « Ces mouvements d’auto-défense ont le soutien inconditionnel du Coren et méritent la reconnaissance de la nation malienne toute entière», a indiqué le président Touré. Selon lui, cet engagement pour l’unité nationale est un motif de satisfaction réelle pour que respirent à plein poumon les hommes et les femmes regroupés au sein du Coren.
En attendant la conclusion d’arrangements définitifs dans le cadre d’un accord de paix global, la médiation internationale conduite par l’Algérie a réuni les trois parties (gouvernement, Coordination des mouvements armés de l’Azawad, Plate forme des groupes d’auto défense de l’Azawad) pour signer le document de paix qui engage désormais toutes les parties signataires et qui garantit les conditionsnécessaires à la tenue de négociations sereines pour une paix durable.
Le Coren qui s’estime exclu des négociations, s’interroge sur le bien fondé du gouvernement à décider d’ouvrir les négociations avec des gens qui n’ont aucune légitimité populaire, qui ont fait souffrir le peuple malien pendant 10 longs mois.
Face à cette situation qu’il qualifie d’indifférence du gouvernement vis-à-vis de la souffrance de la population du Nord, Malick Alfousseyni Touré a été on ne peut plus clair : «Nous exigeons l’implication de la société civile, notamment le Coren dans le processus en cours ». Cela sous entend pour le Coren que tout document non conforme aux aspirations de la communauté du nord est voué à l’échec. Et le président Touré d’ajouter qu’il n’est pas acceptable de décider de l’avenir des populations du nord sans leur participation.
Le Coren donne l’alerte sur les risques certains d’une transformation de l’insécurité en vendetta pouvant déboucher sur une généralisation du conflit.
Alors, que dit l’accord ? En substance, le document signé engage les parties à un cessez-le-feu total sur le terrain. Le document comporte 6 points. Le premier exige des parties une cessation immédiate de toute forme de violence et de s’abstenir de tout propos provocateur.
Le second point demande le respect des engagements contractés en vertu des (précédents) accords. Le 3e point invite à mettre rapidement en œuvre, avec l’appui de la Minusma, et en étroite collaboration avec elle, toutes les mesures de confiance adoptées, notamment le mécanisme visant à l’application du cessez-le-feu figurant dans la déclaration de cessation des hostilités, et à assurer la protection des civils.
Dans tous les cas, le Coren a appelé le régime à mettre fin à la politique de deux poids et deux mesures pratiquée à son encontre. Il a également recommandé au gouvernement la mise en place d’une véritable stratégie de gestion du problème du nord avec l’implication des forces politiques de la société civile malienne ainsi que des actions adéquates d’information et de sensibilisation des citoyens maliens. D’où la peur pour les uns, l’espoir pour les autres et l’inquiétude pour tous.
Kamaye Kondo