Lors de l’ouverture des travaux de la reprise de la seconde des pourparlers inclusifs inter-Maliens d’Alger le mardi dernier, les différents regroupements de mouvements armés se sont engagés à respecter les accords précédemment signés. Il s’agit notamment de la déclaration de cessation des hostilités et la feuille de route qui ont été paraphés par toutes les parties maliennes à l’issue de la phase initiale des pourparlers qui s’est déroulée au mois de juillet dernier.
s- AlgeSignalons que ces deux documents servent d’ailleurs de fil conducteur au reste du processus de négociation. Ils réaffirment également la non-remise en cause de l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali, le caractère républicain et la forme laïque de l’Etat. Les mouvements armés présents sur place ont ainsi affirmé leur volonté d’aller de l’avant. Des propos rassurants qui annoncent sans doute leur intention de faire des concessions peut-être même de renoncer – pour les séparatistes – à leur idée de partition du pays.
Dans son discours au nom de la coordination des mouvements de l’Azawad – bloc des séparatistes – Ambéry Ag Rhissa du MNLA a condamné les actes ciblant les soldats onusiens et des civiles dans le nord du Mali avant de présenter ses condoléances aux familles des victimes du terrorisme. Il a salué les efforts de l’Algérie et de la communauté internationale qui ont rendu possible ce dialogue politique. A ses yeux, c’est d’ailleurs la seule voie du règlement du conflit, en dépit des difficultés rencontrées.
Un fait étrange pour celui qui est généralement connu pour son hostilité aux autorités maliennes, il n’a pas manqué de saluer le respect par le gouvernement malien de l’accord de Ouaga et du cessez-le-feu du 23 mai dernier. On se rappelle que les autorités maliennes n’ont jamais cessé d’accuser certains groupes armés de violer délibérément ces accords. Des accusations qui seront ensuite confirmées par une grande partie de la communauté internationale.
S’exprimant au nom de la plateforme des mouvements, le président de la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance (CM-FPR), Me Harouna Toureh a formulé le vœu de parvenir avec les membres de la coordination à ” l’élaboration d’une approche commune de l’avenir du Mali “. Il a en outre réaffirmé l’engagement des mouvements de la plateforme ” à œuvre pour la réalisation de la paix avec tous les fils du pays “. Pour lui, cet objectif ne saurait être réalisé en l’absence d’un consensus sur l’avenir du pays. Lui aussi a salué les efforts consentis par l’Algérie et la communauté internationale afin de garantir les conditions nécessaires à la tenue de ce dialogue. Signalons qu’après la cérémonie d’ouverture, toutes les délégations maliennes ont reçu un document dénommé ” avant-projet portant sur un accord de paix “. Ce document élaboré par la médiation recoupe les préoccupations et les points de vue exprimés par les différentes parties lors de la rencontre de septembre dernier. Selon nos informations, les lignes rouges fixées par l’Etat malien sur l’intégrité du territoire sont réaffirmées.
Massiré DIOP