La deuxième phase des négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés s’ouvre, en principe, le 17 août à Bamako. Mais, cette étape importante du dialogue inclusif inter malien risque fort de se tenir sur fond d’occupation du nord du pays et en violation flagrante du pré accord d’Alger du 24 juillet sur la cessation des hostilités. Et pour cause, en plus de la ville et de l’ensemble de la région de Kidal, ce sont plusieurs localités des régions de Gao et Tombouctou qui sont aujourd’hui occupées par les rebelles qui y font leur loi. Andéramboukane, Ménaka, Ansongo, Lerneb… partout, c’est le double drapeau du Mnla et du MAA qui flotte. Le gouvernement malien nous fera-t-il le déshonneur d’engager les discussions avec les groupes armés dans un tel contexte d’occupation du territoire national ? Rien d’étonnant qu’il fasse subir au peuple un tel affront au vu de sa position de faiblesse à l’entame de ces négociations.
Le 24 juillet dernier, le gouvernement malien signait avec les groupes armés de la rébellion malienne, au terme de neuf jours de pourparlers menés à Alger (donc en territoire étranger), un Accord de cessation des hostilités et de feuille de route.
Il est prévu dans ce document que la deuxième phase de ces pourparlers se tienne à Alger, du 17 août au 11 septembre 2014. Il y aura ensuite une phase d’explication et de sensibilisation jusqu’à fin octobre. Là, les protagonistes se déporteront au Mali pour la signature de l’Accord global. Mais, on est encore loin de là.
En attendant, la phase II s’annonce dans un contexte particulier où se retrouvent face à face un Etat souverain et des belligérants qui occupent une partie de son territoire. Comment ?
Aujourd’hui, c’est un secret de polichinelle, le septentrion malien a viré dans le giron du Mnla, du Hcua et du MAA (dissidence) et autres mouvements armés.
Ces groupes rebelles, qui ont su fédérer toutes les forces djihadistes du Mujao et terroristes d’Aqmi, sont appuyés dans leur combat contre la République du Mali par des forces extérieures et sous les yeux de la Minusma qui, apparemment, ne fait en réalité que se conformer à la politique dictée par l’Elysée au Mali.
Tout ce malheur est causé au pays et au peuple par un certain Moussa Mara, un Premier ministre qui, en quête de popularité, force une visite à Kidal, qui tourne au drame. Avec un bilan et des conséquences lourds : 17 mai (8 administrateurs civils et fonctionnaires maliens égorgés) ; 21 mai (débandade de l’armée malienne avec mort de plusieurs dizaines de militaires et perte totale de la ville de Kidal).
L’armée cantonnée à Ménaka
Les heures et jours qui ont suivi, l’annexion du reste de la région de Kidal et d’autres localités du nord est allée crescendo. Les villes et villages tombaient « comme des mouches » sous le contrôle des groupes armés au rythme qu’ils leur venaient à l’esprit.
A Kidal, la situation est alarmante. Là, les populations sont désemparées et manquent de tout. La ville est à la merci des groupes armés, qui y ont repris leur position d’avant l’Accord de Ouaga, au grand dam du pouvoir qui ne dit mot. Que peut-il faire d’ailleurs ?
En plus de Kidal (ville et région), plusieurs localités des régions de Tombouctou et Gao sont aux mains des groupes armés, qui cohabitent dans certains rares cas avec l’armée régulière. Une de nos sources cite grosso modo, pêle-mêle : Ménaka (toute la commune), Goundam (plus précisément à Lerneb, la commune du ministre Zahabi), Ber (environ 50 km de Tombouctou), Andéramboukane, Inékar, Alata, Tidermène, Aguelhoc, Djebock. Une autre source affirme formellement que tout l’est de la région de Gao est actuellement occupé par les rebelles.
A Ménaka, la situation est pathétique. L’armée malienne, traumatisée par la débandade de Kidal du 21 mai, est cantonnée à 2 km de la ville, sans liberté de mouvement. « Nos soldats sont prisonniers dans le camp », témoigne notre source. Pire, poursuit-il, le Mnla et ses complices multiplient la pression sur les populations de cette localité. En effet, marches et meetings, à l’initiative de ce mouvement, sont organisés là.
Dans leur folie, les illuminés du Mnla et leurs complices djihadistes ont pris, courant juin, le contrôle de la radio rurale de la ville ; station rebaptisée «Radio Azawad ». Dans leur intimidation, ils vont jusqu’à interdire la diffusion dans cette radio de la musique malienne.
Qu’en est-il de Ber ?
Située à peu plus de 50 km de Tombouctou, la localité de Ber a été annexée par différents groupes armés se réclamant du Mnla et du Hcua, le vendredi 30 mai dernier. Les assaillants lourdement armés, sont arrivés à bord de dizaine de véhicules (4X4) arborant des drapeaux des mouvements armés. L’irruption des bandits armés, que nous avions rapportée dans une de nos parutions, a provoqué la panique au sein de la population de Ber. Tous les endroits stratégiques furent occupés par les assaillants. Au même moment, aucune force (armée malienne, Serval, Minusma) n’était visible. C’est dire que durant toute la journée, Ber était à la merci des combattants qui circulaient en ville. Mais aucun coup de feu n’a été entendu.
Le même jour, en début de soirée, une petite équipe de la Minusma, aurait été finalement envoyée sur place. Cette équipe a été accueillie par des femmes et enfants visiblement mobilisés par les groupes armés. Ces manifestants scandaient : « Azawad, Azawad… ». L’équipe de la Minusma et les représentants des groupes armés ont eu des échanges à la mairie. Qu’en est-il sorti. Nul ne sait. Mais, toujours est-il que les rebelles occupent toujours Ber, selon notre source.
La volonté d’aller à l’autonomie
Ce qu’il faut surtout retenir de cette occupation du nord du Mali par les bandits armés, c’est que ce sont les drapeaux du Mnla et du MAA qui flottent dans toutes les localités annexées.
Ensuite, l’Etat y est totalement absent. Tous les fonctionnaires sont réfugiés à Bamako ou, dans le meilleur des cas, dans les capitales régionales. Le septentrion est purement et simplement abandonné par l’Etat.
C’est dire qu’au plan militaire, les autorités maliennes n’ont plus la carte en main. Idem au plan politique. En effet, au moment où IBK s’agenouille devant les groupes armés pour les appeler à revenir autour de la table de négociation, ceux-ci poursuivent leur annexion des villes et villages du nord et les pressions militaires.
Renforcent-ils leur position en prélude à la suite des négociations ? Sans doute. Et le drame, c’est que IBK ne dit pas toute la vérité aux Maliens sur la situation. En effet, derrière les discours sur le « respect de l’intégrité territoriale du Mali », se cache-t-elle une volonté voilée d’aller vers une autonomie de Kidal, puis l’auto-détermination et enfin l’indépendance de l’Azawad ? En tout cas, les belligérants y aspirent et mettront tout leur poids dans la balance au cours de la phase II des pourparlers pour faire un grand pas vers ce statut qu’ils feignent d’ignorer pour le moment.
En tout état de cause, par rapport à la situation qui prévaut au nord du Mali, une vaste campagne d’intoxication est actuellement menée par le Mnla auprès des populations pour affirmer que l’Etat malien ne reviendra plus au NORD.
Sékou Tamboura
Il serait debile que les soit-disant negociations s’ouvrent sur les
points que le Conseil de Securite a exige comme conditions prealables avant l’ouverture du dialogue inclusif.Le Mali ferait une grave faute a l’ouverture des “negociations”.Ni l’autonomie ni l’independance
ne sont a l’ordre du jour.Quant a la Federation,nos delegues a Alger
doivent savoir que creer des forces centrifuges au sein du systeme Etatique Malien c’est exposer l’Etat Malien au depecement a terme
Quand les anciennes colonies anglaises,des Etats independants et des Etats autonomes des Ameriques se sont concertes pour former une Federation cela representait bel et bien un movement d’unification.Quand un Etat Unitaire se transforme en Federation a la demande des mouvements secessionistes,la dislocation est programmee a terme.Les ressources du sous-sol doivent etre gerees pat l’Etat Malien.C’est ca la Souverainete Nationale.Personne n’est elu pour creer un Etat virtuel,fantoche depouille des facteurs de croissance
CE qui se rejouissait des accords avec la france, je leur demande:
qu’est-ce que cela a change?
Puisque:
-il y a toujours les memes groups armes avant et apres
-le traffic de drogue continue
-les rebelles sont toujours armes
-les gens continuent a mourrir
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