Pourparlers d’Alger : Que peut-on attendre de ce 5ème round ?

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Pour protester contre la présence de la CM-FPr de Me Harouna Toureh non signataire du protocole divisant le Mali en deux entités
Vue partielle de la cérémonie d’ouverture

Le mois de février balbutie ses promesses à Alger alors que dans certaines localités du septentrion les affrontements battent de leur plein. Tabankort, Gao, Nampala, Ténenkou sous le feu des tirs nourris. Et, l’illusion se répand sur fond de cafouillage et d’atermoiements dont les effets enfoncent davantage le pays dans des appréhensions. Quand irons-nous à la paix ? Cette seule question épuise nos certitudes, mais elle met les coupables sur la route du tribunal de l’histoire.

Le gouvernement est sur la sellette et nage sur une mer qui ne décolère pas. Constitutionnellement responsable d’un Mali unifié et en paix, le pouvoir IBK a fort à faire pour cela. En face aussi, une classe politique de l’Opposition qui croit dur comme fer que seul ses idéaux pourront sauver le navire Mali. Donc réfute presque toutes les sollicitations du régime en place. Ainsi donc, une communication désastreuse s’est installée et est en train de plonger tout le pays dans le doute.

Si le voleur a la latitude de crier au voleur, il reste que la nature muette est témoin du délit ou du crime. La menace de l’impasse et le drame qui se jouent sont les effets conjugués de causes concomitantes parrainées par les politiciens. Sur l’échelle de culpabilité, l’Assemblée nationale tient un rôle majeur dans ce qui s’apparente déjà à une crise postélectorale. Car les députés doivent interpeller les autorités pour en savoir un peu plus sur les avancées des pourparlers d’Alger. Chercher à savoir ce qui reste de l’accord de Ouagadougou qui nous a permis d’organiser des élections présidentielles et législatives, afin de repositionner le pays dans le concert des nations. Mais jusque là, majorité et opposition ne font que se jeter la pierre, chacune fait une analyse selon son humeur, reléguant du coup l’amour de la patrie au second plan. Le rouleau compresseur politique a étouffé le vrai débat d’idées au sein de la classe politique. Tandis que sur le terrain, les groupes armés s’affrontent, les Maliens n’ont que leurs yeux pour contempler la scène. Si d’autres saluent la bravoure du groupe Gatia fervent défenseur du Mali, d’autres par contre voient la main des autorités derrière cette percée fulgurante de ce groupe armé. Dans tous les cas, si l’on s’en tient à la Constitution de 1992, tous ces groupes armés doivent être sous le coup de la sanction, car il ne saurait avoir deux armées dans un même pays.

Finalement, la reprise des hostilités sur le terrain, l’absence de débats parlementaires  sur les pourparlers d’Alger, combinées à cette politisation du projet de préaccord proposé par la médiation exposent le pays à un difficile retour à la paix. Les politiciens ont transformé le pays en un potentiel brasier. Et on tourne en rond, sans vraiment aller vers cet avenir glorieux vital pour la démocratie du pays.

Face à cette inertie, que peut-on attendre véritablement de la 3ème phase des pourparlers d’Alger qui se déroule en ce moment sous l’auspice de la communauté internationale ?

Paul N’GUESSAN

 

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