La série de consultations initiées par le président de la République Ibrahim Boubacar Keita, dans le cadre des pourparlers d’Alger connaît un écho favorable auprès de la presse nationale. C’était du moins le sentiment général qui animait hier les journalistes à l’issue d’une journée de restitution de leur rencontre avec le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. Les travaux de cette journée de restitution se sont déroulés à la Maison de la presse en présence du représentant du ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, notre confrère Alassane Souleymane.
Le président de la Maison de la presse, Makan Koné, son homologue de l’Association des éditeurs de presse (ASSEP), Ibrahima Fall et plusieurs hommes des médias étaient présents. La rencontre avait pour objectif de porter à la connaissance des confrères les discussions menées avec le président de la République. La journée est une initiative de l’Alliance des journalistes pour la paix (AJP). Ce rendez-vous s’inscrit dans le cadre de la large consultation initiée par le chef de l’Etat en vue de s’armer des avis de toute l’opinion nationale pour mener à bien le processus de paix entamé la semaine dernière à travers les pourparlers d’Alger, a expliqué d’entrée de jeu, Makan Koné. Selon le président de la Maison de la presse, cette initiative constitue une première depuis la prise de fonction du président Ibrahim Boubacar Kéita.
« Certes, il y a des initiatives similaires, mais nous pensons que celle-ci constitue la première véritable consultation du président avec les hommes de médias », a-t-il noté, tout en ajoutant que la journée de restitution constitue une dynamique qui sous-tendra désormais les actions de la Maison de la presse en direction des journalistes et de l’opinion nationale. Ibrahim Coulibaly, vice-président de l’ASSEP, a briefé les journalistes sur la rencontre avec le chef de l’Etat. L’autonomie des régions, la laïcité, l’intégrité territoriale, la question de la sécurité, tels ont été les sujets sur lesquels le président a voulu s’entretenir avec la presse, a indiqué Ibrahim Coulibaly.
LES BONNES PAROLES. « La rencontre a été très enrichissante. Nous avons trouvé un président très engagé, disposé au dialogue. Il nous a énoncé son point de vue et nous a tenus informés en temps réel des discussions engagées à Alger. Nous en avons été témoins à plusieurs reprises lors de notre entretien avec lui. Les informations nous étaient communiquées par le président lui-même à chaque fois qu’il y avait une évolution du côté d’Alger. C’est une chose qui nous honore », s’est-il félicité. Ibrahim Coulibaly a également porté le message de félicitations et de reconnaissance du président de la République à la presse nationale.
Le représentant du ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication s’est joint à la dynamique de restitution pour remercier les initiateurs de cette journée. « Vous êtes en train de répandre les bonnes paroles de paix, de réconciliation que le président de la République et son gouvernement portent auprès du peuple malien et de la communauté internationale. Cela n’est pas surprenant de la part de la presse nationale qui a toujours accompagné les autorités dans les moments difficiles de l’histoire de notre pays », a-t-il soutenu.
Parlant des pourparlers d’Alger Alassane Souleymane a déploré l’absence d’une bonne partie de la presse nationale, notamment privée, à ces assises. Il a souligné le rôle central de la presse dans le processus de paix engagée à Alger. « Certes, l’Etat n’a pas pu faire ce qu’il voulait en matière de couverture médiatique. Mais je pense que la presse aussi doit songer à ne plus se laisser remorquer tout le temps. Elle pourrait s’autofinancer dans de telles circonstances pour ne pas donner l’occasion aux autres de jouer leur rôle à leur place », a estimé le représentant du ministre.
Evidemment, les journalistes ont évoqué leur amertume quant à l’absence de la majorité de la presse nationale à Alger. Nombreux sont ceux qui regrettent également le clientélisme pratiqué auprès de certains organes de presse. Une situation qui ne favoriserait pas l’unité de la presse autour d’un même objectif, celui de la paix et de la cohésion sociale, ont indiqué en chœur les confrères. Pour sa part, Makan Koné a déploré l’absence de la presse nationale privée à Alger.
L. DIARRA