Pourparlers d’Alger : Dans les secrets des négociations

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Pour protester contre la présence de la CM-FPr de Me Harouna Toureh non signataire du protocole divisant le Mali en deux entités
Vue partielle de la cérémonie d’ouverture

Chaque fois que les Maliens se sont donné la main, la victoire est apparue au bout. C’est cette vérité ancienne qui a sans doute sonné la mobilisation physique et de cœur de millions de Maliens, de Kayes à Gao, la semaine dernière, pour protester contre toute idée de fédéralisme, d’autonomie ou d’indépendance à l’issue des pourparlers d’Alger. Cette révolte doit être d’autant plus maintenue par nos concitoyens que le projet de traité de fédération du Mali élaboré par les rebelles doit être pris très au sérieux. Mieux, les arcanes de la 2ème Phase des négociations d’Alger (1er-23 septembre) révèlent des ambitions inavouées des Mouvements armés de « l’Azawad » à propos de l’avenir du Mali. En effet, en plus de la création de l’Etat fédéré de « l’Azawad » avec un président élu, un gouvernement et un parlement, la Coordination des Mouvements armés de « l’Azawad » réclamerait un système de défense et de sécurité propre à « l’Azawad » ; le droit pour les populations du Nord d’établir leurs propres politiques de développement ; et la relecture systématique de tous les contrats et conventions signés et l’audit de tous les projets exécutés ou en cours dans le Nord. Alors, « Maliens de tous les bords, levez-vous ! ».

 

Le projet de Traité de la fédération du Mali n’est qu’un aspect parmi tant d’autres idées indépendantistes des groupes armés. Les pourparlers d’Alger nous révèlent bien de secrets en la matière. Au cours de la 2è Phase des négociations achevée le 23 septembre dernier, la Coordination des Mouvements armés de l’Azawad aurait fait des propositions sortant de l’ordinaire et qui ne laissent subsister aucun doute sur leurs desseins de diviser le Mali en deux, quelle que soit la forme adoptée. En face, le gouvernement a apporté une riposte aux intentions nébuleuses des séparatistes. Mais, pourra-t-il tenir jusqu’au bout de l’accord final ? Rien n’est moins sûr si l’on sait que les rebelles sont appuyés, conseillés et couverts par des soutiens de taille blottis sous le couverts de médiateurs, facilitateurs, experts ou observateurs.

 

 

Mopti, capitale de la Fédération du Mali

Régionalisation et non fédération

De sources proches des pourparlers, le gouvernement et la Coordination des Mouvements armés ont eu de chaudes discussions sur les domaines politique et institutionnel ; de défense et de sécurité ; de développement économique, social et culturel ; humanitaire, de réconciliation et de justice. Point par point, l’une des parties a fait des propositions auxquelles l’autre a réagi en y opposant les siennes.

 

Quant à la médiation, elle se serait le plus souvent contentée de constater des points de convergence entre les projets présentés par les « belligérants ».

 

Du côté de la commission chargée des aspects politiques et institutionnels, la coordination des Mouvements armés aurait reconnu l’intégrité territoriale, la laïcité et la forme républicaine de l’Etat; avant de souhaiter la reconnaissance de « l’Azawad » en tant qu’Etat fédéré au Mali avec un président élu, un gouvernement, un parlement, des cours et tribunaux, une fonction publique fédérale, le transfert de la capitale fédérale à Mopti, et un nouveau drapeau de l’Etat fédéral.

 

En plus, les rebelles proposent l’organisation des élections générales par l’ONU.

 

Que propose le gouvernement à ce niveau ? Selon notre source, le gouvernement réaffirme sa disponibilité à examiner les problèmes au cas par cas. Cependant, les représentants de l’Etat restent catégoriques sur certains détails : le gouvernement reconnaît « l’Azawad » en tant que terroir mais pas en tant que construction politique englobant les trois régions du nord; il rejette la proposition d’Etat fédéral, ainsi que le concept de peuple de l’Azawad au profit de celui de peuple. Mieux, à la place du fédéralisme, le gouvernement propose la régionalisation. Et limite les domaines de discussions au partage des compétences et des moyens, à la prise en compte des spécificités, au réaménagement des relations entre l’Etat et les régions, à la prise en compte des légitimités traditionnelles, et la gestion concertée des questions de sécurité.

 

Et la médiation ? Elle aurait refusé d’examiner le projet de fédération

soumis par la coordination au motif bien-fondé qu’il ne s’inscrit pas dans le cadre de la feuille de route. Cependant, elle estimé qu’il existe des points de convergence entre les deux projets présentés.

 

 

Kidal : « Nous y sommes, nous y restons ! »

Dans le domaine de la défense et de la sécurité, les rebelles mettent en avant la crise de confiance patentée entre l’armée malienne et celle de « l’Azawad », pour demander la mise en place d’un système de défense et de sécurité propre à « l’Azawad ». Ils vont plus loin, et même très loin, en proposant que, jusqu’à la résolution définitive de la rébellion, les parties restent sur leurs positions du 23 mai 2014, c’est-à-dire après les événements de Kidal engendrés par la visite aventureuse et inopportune du Premier Moussa Mara.

 

Pour appuyer cette requête, la coordination des Mouvements armés demande, précise notre source, que la Minusma collabore avec l’armée malienne dans les zones que celle-ci occupe pour sécuriser les personnes et les biens.

 

De son côté, le gouvernement aurait fait le point sur la situation sécuritaire au nord et la réorganisation des forces de défense et de sécurité, avant d’exposer le programme de réforme des forces de défense et de sécurité qu’il a élaboré. Ces réformes, loin d’être bouclées, selon le gouvernement, seront réussies avec la coordination en vue de créer la paix au Sahel, l’ennemi commun étant le terrorisme. Dans tous les cas, le Gouvernement se dit disponible et ouvert au dialogue.

 

En matière de développement économique, social et culturel, c’est le gouvernement qui a réagi en premier lieu, dévoile notre source. Il propose la mise en œuvre d’un programme d’intervention d’urgence, un programme d’urgence de relance économique et de développement accéléré des régions du nord sur 5 axes et la reprise des grands chantiers de développement. En plus, il pose des conditions préalables: la reconnaissance du pouvoir de l’Etat, la mise en place d’une décentralisation poussée, l’approche développement intégré, la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité économique, entre autres.

 

 

50% du Budget Spécial d’Investissement pendant 25 ans

La riposte des représentants de la Coordination des Mouvements armés fut très vigoureuse. En effet, après avoir déploré la « marginalisation et le délaissement » des régions du Nord, ils ont formulé dix (10) revendications majeures. Entre autres: la création d’urgence d’une université, des facultés réparties sur les trois régions et des écoles de formation professionnelle; l’octroi d’un pouvoir de gestion à la Coordination sur les ressources minières du Nord; le droit pour les populations du Nord d’établir leurs propres politiques de développement et celui de nouer des relations avec tout organisme ou Etat pour mettre en œuvre lesdites politiques ; le droit à la formulation et à la maîtrise d’ouvrages de tout projet devant être exécuté dans le nord; l’octroi d’un droit de négociation des financements extérieurs pour les projets de développement de « l’Azawad » ; la mise à la disposition de l’Azawad de 50% du Budget Spécial d’Investissement (Bsi) pendant 25 ans; la prise par le gouvernement malien de mesures incitatives pour « l’Azawad » afin de lui permettre de combler son retard et favoriser les investissements (relecture du code, minier et d’autres textes) ; la reconnaissance aux populations de « l’Azawad » du droit à la conception et à la mise en œuvre de politiques de maitrise des eaux souterraines; la relecture systématique de tous les contrats et conventions signés et l’audit de tous les projets exécutés ou en cours dans le nord; et la reconnaissance aux populations du nord du droit à concevoir et à mettre en œuvre leur propre politique d’aménagement du territoire. Ils auraient enfin fait savoir que la coordination a elle aussi un Plan d’Urgence pour un an à soumettre au gouvernement et un Plan Marshall pour « l’Azawad ».

 

Pour cette commission, les deux parties ont convenu de se rencontrer pour dégager les contours d’une proposition à soumettre à la médiation.

 

Enfin, en ce qui concerne la commission chargée des questions humanitaires, de réconciliation et de justice, le gouvernement, nous apprend notre source, a informé de la mise en place de la Commission Justice, Vérité et Réconciliation.

 

Quant aux rebelles, ils opposent à cette proposition, dix (10) des leurs. Notamment l’élaboration d’une cartographie judiciaire; la mise en place d’une commission d’enquête indépendante; la création d’un tribunal spécial sur les exactions commises dans le Nord; la mise en place d’une commission de suivi, d’évaluation et de réparation des dommages; et la création d’une commission de paix, de vérité et de pardon.

 

A chacun de faire sa lecture des intentions des séparatistes et de juger des mesures à prendre pour l’avenir immédiat de NOTRE cher MALI.

 

Sékou Tamboura

 

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14 COMMENTAIRES

  1. La france de hollande peut donner la corse ou le basque a ses amis il y a de la place dans les dom tom pour leurs installations voyons c est la ou le caca est faibles que ca se coupe pourquoi elle et l onu ne règle pas la question palestinienne? C est pour toutes ces raisons que Rwanda refuse l onu sur son sol.pompier et pyromane

  2. Dans ce complot contre l unité du mali, il ne faut minimiser les manipulations des services secrets de certains pays? Qui ont infiltrés tout tout ces groupuscules que eux mêmes ont mis en place. Chaque prédateurs a sont groupe et sous groupe armées y compris parmi les fou de dieu. Quand il sagit de leurs intérêts ils sont capables de pactiser avec le diable. Le democratie est l impression qu ils donne. C est pour toutes ces raisons quil faut etre prudent et stratege et les surveiller décortiquer tout avec eux.

  3. Les mêmes diplomates qui pilotent le dossier malien c est les mêmes diplomates qui ont été l origine du sud Soudan. Timor orientale. Etc…. J ai allerté sur le net personne du côté malien ne bouge la france el l onu ont mis une force d interposition qu ils ont appelé force de maintien de la paix. Mais l onu n a jamais résolu un conflit au monde depuis sa création chers maliens! L erreurs de ibk c est la prolongation du mandat de serval et de minusma ils sont l origine de la détérioration de la situation pour obtenir le but.ces forces ne sont que des marionnettes! C est dans les coulisses des chancelleries occidentales que tout se joue. Quand des club d amis soit disant deviennent de lobby pro indépendantistes auprès de la cellule afrique de certains pays? Quant des petits jeunes jeunes ou charlatans politiques qui incapables de gerer leurs politiques intérieurs deviennent des acteurs sur le mali? Hollande est en echec total partout mali syrie Ukraine y compris en france même.

  4. Chers Compatriotes nous n’aurons pas cette zone sans la guerre, dès maintenant nous devons nous préparés à cela.C’est pas pour rien que les nations respectées mettent un budget important dans la défense. Nous devons prendre l’exemple sur le Cameroun,apparemment le grand Nigeria peine à combattre le BOKO HARAM, mais à moins d’un mois l’armée camerounaise à nettoyer la frontière avec le Nigeria. L’Algérie en tend que médiateur ne négocie jamais avec les terroristes, peut être beaucoup d’entre nous l’on entendu la semaine dernière à la suite de la décapitation du français HERVE, alors ouvrons œil et soyons nous même.

  5. Souvenez vous
    Chers compatriotes, peu de gens se rappellent aujourd’hui de la réaction de la France au lendemain du massacre de nos soldats à Aguelok. Elle s’en est officiellement réjouie. Malheureusement pour elle, les jihadistes, qui ont été les véritables artisans de notre défaite en plus de la trahison intérieure, avaient fini par chasser les amis de la France. Ainsi, l’intervention était devenue une impérieuse nécessité pour la France. Ce rappel, c’est pour qu’aucun malien ne soit dupe. Les touaregues sont au centre de la préoccupation de l’occident. Il faut que nous soyons vigilants et engagés pour nous opposer massivement à la balkanisation de notre territoire qui est la vraie raison pour laquelle la France cherche depuis 53 ans à implanter son armée au Mali. Ainsi avec l’appui français, les rebelles deviennent invincibles. C’est cette situation que nous vivons aujourd’hui. Je souhaite que ceux qui n’ont pas encore compris soient vite informés pour que la lutte soit massive.

  6. Un conseil au peuple du Mali: Il ne faut jamais faire confiance à la France et à ses alliésimpérialistes.La France n’a jamais dit ce qu’elle pense, elle n’a jamais fait ce qu’elle dit. Au lieu de faire proprement la guerre aux jihadistes, elle les a dispersé tout en continuant à collaborer avec eux se rendant malheureusement indispensable sur notre territoire. Selon ces impérialistes qui sont aujourd’hui nos partenaires obligés, les touaregues sont leurs amis. Les autres ethnies du Mali sont ils leurs ennemis? Ce n’est pas encore dit ouvertement. Autour de la table de négociation, je suis certain,comme je suis sûr que je vais mourir, que tous les européens, la CDAO et l’ONU roulent pour les rebelles. Soyons très vigilants. Le mali a très peu d’amis. Tournons nous vers la Russie, la Chine et d’autres pays émergents. Il faut oser affronter,s’il le faut, le monde entier puisqu’il s’agit de l’avenir de notre patrie. Il faut des maintenant organiser la résistance multiforme. Vive le Mali.

  7. C’est une équation très compliquée. Les groupes armés jouent à une stratégie de diversion pour gagner du temps. Le puzzle qu’ils proposent est impossible à rassembler compte tenu de sa complexité. Le dialogue oui mais pas entre un sourd muet et une personne normale . Pour moi le problème du nord est un faux problème puisque tout le Mali à besoin d’un développement harmonieux et des mêmes efforts. Il faut un ultimatum et par la suite faire fis de toutes les considérations internationales et en finir par les armes. Dans ce cas on verra quel sera leurs pays d’asile. ??? Courage messieurs les ministres.

  8. le mali doit renforceé sa coperation avec la chine et moscou
    car la france a fait du mal au afriqins plus concretement au maliens,
    la politique francaise en afrique est base sur la guerre, fair en sort que les afriquins reste en guerre entre eu, povre de nous, la mort pou la france.

  9. Je vous assure très chers frères et sœurs soyez convaincu que la montagne accouchera d’une souris à Alger. Rien ne sera fait de bon là bas. Nous finirons par détruire les ennemis de ce peuple sans aucun doute et sans équivoque.

  10. Merci pour le commentaire, les français sont à la base de tout ce qui ce passe au nord, nous avons libéré la France du fascisme il faut ces français sachent que nous ne sommes pas des têtus il n’a jamais existé d’azawad au Mali s’ils ont leur siège en France que ces soûlards ces trafiquants de drogues déménagent en France et laisse notre territoire en paix. A bon entendeur Salut.

  11. Le mali et un et indivisible le mali et un grand pays une chalahou il ne tombera pas dans le piège mais il faut que ons c’est rêvaient tout tout a toutes malien et malienne
    Merci

  12. Tôt où tard le Mali sortira victorieux de ce complot international. La France et l’ONU ne veulent que leurs intérêts sinon comment peut on comprendre qu’ils soutiennent ses bandits armés .
    Vive le Mali un et indivisible ………..

  13. Chers concitoyens, vous aviez sans doute compris, au fil de l'évolution des discussions qui se déroulent actuellement en Algérie, en vue de trouver une solution au problème du Mali, que notre chère patrie, est victime d'un complot international monté par la France. Elle utilise l'ONU pour atteindre ses objectifs qui n'est rien d'autre que la partition du Mali. Comment comprendre que des groupes armés, sans aucune légitimité et qui ont commis des crimes d'assassinats sur les représentants d'un pouvoir légitime, après avoir nouer une relation avec des groupes terroristes, puissent être admis sur une même table de négociation avec les représentants de cette "communauté internationale".
    Chers concitoyens, nous devons comprendre que quelque soit la bonne volonté qu'afficherait le gouvernement légitime des 20 millions de maliens, lors de ces négociations, ces prédateurs n'abandonneront jamais leur projet de partition du Mali. Sils recherchent la vérité pour le peuple et par le peuple, pourquoi ne par organiser un referendum pour recueillir l'avis des populations du nord. Personne n'est dupe, il est plus facile de piller un pays désorganisé et fragile.
    En guise de contribution pour une meilleure stratégie à adopter, je conseillerai humblement aux représentants du gouvernement du Mali à la négociation, de rester fidèles à notre devise : "un peuple, un but, une foie", refuser d’apposer leur signature au bas de tout document qui ne prend pas en compte cette devise.
    N'ayons pas peur d'endosser la responsabilité de l’échec des discussions dès lors que la souveraineté totale et intégrale du Mali n'est pas reconnue sur 1.240. 000 km2 de notre territoire. Ils peuvent toujours continuer à occuper par les armes le nord avec l'appui de leurs soutiens, tapis dans l'ombre. Cependant, un jour viendra ou notre vaillante armée saura relever le défi de la libération. Je conseille aux représentants du gouvernement de rentrer d'Alger et de vaguer aux occupations de développement.

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