Au bout de deux rounds de discussions houleux et peu fructueux, les pourparlers du dialogue inclusif inter-malien se sont finalement englués dans une véritable épreuve nerveuse. À la rigidité des barrières d’incompatibilité est venu se greffer des complications inhérentes aux calculs de positionnement, le tout sur fond de risque de clivages inter et intracommunautaires très latents.
La deuxième retrouvaille d’Alger se sera peut-être inutilement prolongée. En suspendant les pourparlers, la semaine dernière, rendez-vous à été pris à la deuxième décade du mois d’Octobre, mais sans que les parties puissent se satisfaire d’une avancée digne d’envie. Les discussions ont d’abord achoppé sur un obstacle annoncé dès le départ, à savoir : la configuration des composantes et protagonistes des pourparlers.
Les Mouvements armés, en l’occurrence le Mnla et associés, voient d’un mauvais œil les autres mouvements armés non-rebelles puissent peser dans la balance au point de fausser les enjeux des négociations. La question les a principalement opposés au Cm-fpr de Me Harouna Toureh – dont la frange dissidente a choisi de faire le bonheur des mouvements rebelles coalisés. Il s’agit du trio constitué du Mnla, du HCUA, puis le MAA dont la frange dissidente est désormais partagée entre les tendances loyalistes et séparatistes. Même effritement du CPA d’Ibrahim Ag Assaleh qui a volet en éclats entre les deux tendances. Un tel enlisement amaigrit certes les rangs des adeptes du fédéralisme et autres tendances autonomistes, mais il ne favorise guère non plus un dialogue propice à la réconciliation souhaitée, et pour cause : le risque de clivages communautaires est évident et se manifeste déjà par certains signes révélateurs. Il nous revient en effet qu’à Gao les deux tendances du Cm-fpr s’affronte depuis deux jours à coups d’affrontements par médias interposés : les uns déterminés à véhiculer le schéma séparatiste, les autres se mobilisant énergiquement pour leur en empêcher. Instruction a été ainsi donnée aux radios de la place de mettre sous le boisseau tout message hostile à l’unité nationale soutenue parle Cm-fpr de Me Harouna Toureh. Cet épisode est un prolongement, s’il en est besoin, de la grande marche pour l’unité du Mali où certains officiels et non des moindres ont tenu des propos plus profitable à l’amalgame qu’à la réconciliation nationale.
- K.