Pourparlers d’Alger : Des groupes armés boycottent les négociations directes

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Seconde phase des pourparlers d'AlgerA peine entamées, les négociations directes entre le gouvernement malien et les groupes armés du Nord achoppent. Et pour cause, les mouvements armés de la coordination ont claqué la porte, le lundi 15 septembre, pour contester contre la présence dans la salle des représentants de la coordination des mouvements et Forces Patriotiques de Résistance (CMF-PR) qui n’est pas signataire du protocole d’entente signé, le 12 septembre 2014, exigeant le fédéralisme et limitant les participants aux seuls mouvements signataires. Rebelote. Lors des travaux de la seconde journée, hier mardi, les mouvements armés ont boycotté les travaux pour la deuxième fois de suite. De ce fait, les pourparlers piétinent et les groupes armés montrent, une fois encore, leur mauvaise foi dans la recherche d’une paix définitive au nord du Mali.

A Alger, la première journée des négociations directes entre le gouvernement et les mouvements armés du Nord ont commencé le lundi 15 septembre 2014 avec beaucoup d’agitations. En effet, les groupes armés (MNLA, HCUA, MAA dissident et CM-FPR) signataires du protocole d’entente signé en date du 12 septembre 2014 pour exiger que le Mali devienne un Etat fédéral, ont boycotté les travaux sous prétexte que le CMF-PR de Me Aroune Toureh, non signataire dudit protocole, était dans la salle. Les négociations ont repris, hier mardi, sans les membres de la coordination. Par contre, les mouvements membres de la plateforme (CM-FPR, MAA et CPA) ont participé aux travaux du groupe thématique 1 relatif aux questions politiques et institutionnelles du mardi matin. La plateforme a, aussi, participée, à l’exception de la Coalition du Peuple de l’Azawad(CPA), aux travaux du groupe thématique 3  sur ledéveloppement économique, social et culturel. Dans l’après-midi, les travaux ont continué avec  le groupe thématique 2 : défense et sécurité et le groupe thématique 4 relatif à la réconciliation, justice et questions humanitaires. Au moment où nous mettions sous presse, des conciliabules étaient en cours pour ramener les dissidents à la table des négociations.

Rappelons que le protocole d’entente dont se réclame, désormais, la coordination des groupes armés (MNLA, HCUA, MAA dissident et CM-FPR) a été signé le 12 septembre 2014. Le document tient en 5 articles. Le plus important et le plus dangereux est le premier article.  Il indique que : « Les parties ont convenu d’un statut politique et institutionnel pour l’Azawad à travers un système fédéral à faire reconnaitre par l’Etat malien et la communauté internationale ». Et dans le quatrième article, la communauté limite désormais les mouvements aux signataires du protocole. En position de force, depuis la nouvelle occupation de Kidal suite à la visite du premier ministre Moussa Mara dans la région, les mouvements armés ont décidé de monter la barre très haute au cours de ces pourparlers d’Alger.  A l’image de Soumana Sako, ex-premier ministre du Mali et président  de la CNAS-FASO HERE, beaucoup de maliens expriment leurs craintes face aux derniers développements entourant les pourparlers d’Alger. L’ex-premier ministre met en garde l’Etat malien contre toute expérimentation hasardeuse sous la forme d’une soi-disante régionalisation, véritable cheval de Troie pour l’autonomie, voire la sécession d’une partie du Nord alors même que les ressources humaines, techniques et financières font défaut pour une mise en œuvre effective de la décentralisation.

Madiassa Kaba Diakité

 

 

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5 COMMENTAIRES

  1. Par expérience, je sais que toute bonne négociation n’est pas publique. Mais il serait interressant que le peuple du Mali soit informé des grandes lignes. Aucune communication et le pire, tout est fait comme si le Mali se limitait à Bamako; puisque le calme est à bamako, tant pis pour ceux du Nord avec son corollaire de rapt, d’assassinats, de justice extrajudiciaire, de communautés qui s’allie au (x) plus fort (s).
    Chaque jour, nous devons avoir un debat ou des éclaircissements sous forme de contribution de nos autorités compétentes. La presse étatique, avec ses relais à l’intérieur devrait jouer son rôle d’informateur et sensibilise le peuple. Sans cela, même si un accord est signé, la mise en oeuvre serait difficile.

    95 % des projets échouent parce que les bénéficiaires n’ont pas été associés au début. Et bien, c’est ce qui, malheureusement, va se passer. La paix s’acquiert et ne se négocie pas selon les humeurs.

  2. Ces rebelles qui ne sont en fait que des bandits armes ne savent meme ce qu’il faut faire d’une soit disant autonomie…. En déplacement la semaine dernière dans le nord du pays, un sage bien connu et respecte a eu la reflexion suivante…. comment des individus qui ont occupe les regions du nord pendant plus d’un an sans aucune action notable en dehors des vols, razzias et exactions de toute nature contre des populations qu’il sont censes défendre et administrer peuvent réclamer de diriger effectivement quand ils sont incapables de s’entendre entre eux sur le minimum et l’essentiel…?

    Tous ces errements de ces bandits armes ont débute quand Moussa Traore dans un sursaut maladroit a decide a travers son administration et son maudit UDPM de mettre ces fils de chiens a des poste de responsabilité politique fabrique de toute pieces au detriment de la grande majorité…

    Une chose est certaine aucune negotiation ne peut preserver les intérêts de la nation sans être en position de force.

  3. Qu’ils prennent tous le temps nécessaire mais qu’ils sachent une chose qu’ à l’impossible nul n’est tenu !!!!!!
    Les Groupes armés du nord comprenez que notre pays n’est pas un lieu de folklorique donc épargnent nous vos scènes de ménages . Les autorités maliennes , nous vous donnons notre une carte blanche dans n’importe quelles décisions que voulez prendre pour que nous puissions avoir la paix.
    Quand et Où vous voulez nous sommes avec vous??
    Vive Le mali un et indivisible

  4. je suis un ressortissant du Nord du Mali. je demande aux rebelles d’être logiques avec eux-mêmes. une minorité ethnique divisée en plusieurs groupes ne peut pas prétendre représentants les populations des régions du Nord du Mali. ils ne sont mêmes conséquents entre eux, incapables de parler un même langage, comment peuvent-ils diriger une communauté plus vaste. les sonrhai constituent l’ethnie la plus importante. Si les communautés doivent être consultées, les sonrhai sont à considérer, pas les touaregs seulement qui ont fait exprimer des tributs à Alger et dit que ce sont les populations à la base qui se sont exprimées. Quel mépris. si on procède à des consultations honnêtes et sans pression des communautés du Nord, les pays ou organisations qui soutiennent la cause perdue des mouvements rebelles seront surpris des résultats. au sein même de la communautés touareg, les rebelles n’obtiendront la majorité pour leur sinistre ambition d’indépendance.

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