C’est du moins, la position de la Convention Nationale pour une Afrique Solidaire (CNAS-Faso-Hère), par rapport au document de synthèse proposé par le médiateur à l’issue de la deuxième phase des pourparlers d’Alger. Cette annonce a été faite, hier, par les cadres du Bureau politique de la CNAS au cours d’une conférence de presse qu’ils ont animée sur les sujets préoccupants de l’heure.
Outre les pourparlers d’Alger qui sont entrés dans leur phase cruciale, le parti de l’ancien Premier ministre Soumana Sacko a donné son point de vue, sans complaisance, sur les malversations financières autour des marchés et contrats d’achats des équipements militaires et l’achat du Boeing présidentiel. Mais aussi et surtout, sur la crise de la maladie à virus Ebola et la crise Burkinabè.
Dans une déclaration liminaire lue au cours de la conférence de presse, le bureau politique de la CNAS Faso- hèrè, indique qu’il rejette, sans réserve, le document de synthèse mis sur la table des pourparlers d’Alger et cela pour plusieurs raisons.
Le document de synthèse d’Alger, pour la CNAS-Faso-Hèrè, est caractérisé par de nombreuses contradictions et incohérences. Dans ce document, indiquent les responsables du parti, non seulement, une analyse erronée des causes profondes, lointaines ou présentes est faite de la rébellion armée au nord du Mali, mais force est de constater que ce document dit de synthèse met généreusement et naïvement toute la responsabilité de la crise du nord sur le seul dos de l’Etat malien ; occulte le rôle négatif des soutiens extérieurs africains et non africains aux rebellions armées et aux attaques terroristes inspirées par l’attrait des ressources naturelles ou des jeux géostratégiques visant à entraver l’émergence du Mali; occulte la responsabilité de la persistance de l’esclavagisme, du féodalisme et du racisme parmi les causes profondes des troubles successifs dont le Mali est victime dans son septentrion.
Si pour le gouvernement, le document de synthèse prend en compte toutes les préoccupations du peuple malien, pour la CNAS-Faso-Hèrè, il viole, purement et simplement, la constitution de la République du Mali. Pire, il constitue une attaque frontale contre la République, l’égalité des citoyens devant la loi, le service public et la justice, ainsi que contre la laïcité de l’Etat de droit et la démocratie. Aussi, il légitime les groupes séparatistes armés et terroristes ainsi que la rébellion et cautionne la partition de fait du pays et le retrait de l’armée nationale d’une bonne partie du nord, etc.
Face à cette situation, le bureau politique de la CNAS-Faso-Hère en appelle à la mobilisation générale de toutes les forces patriotiques ainsi qu’à la vigilance des pays frères et amis pour faire échec au plan diabolique visant à détruire le Mali en tant que République démocratique, laïque et unitaire.
Au sujet des malversations financières autour des marchés d’équipements de l’armée et de l’avion présidentiel, la CNAS-Faso-Hèrè indique que jamais, depuis la proclamation de la République du Mali, notre pays n’a connu une telle frénésie boulimique de détournement de l’argent public et une telle atmosphère nauséabonde de pratiques mafieuses de la part d’agents de l’Etat et de leurs partenaires affairistes étrangers.
Selon les responsables du parti, le président de la République doit s’adresser, publiquement et solennellement, à la Nation afin de l’éclairer sur son rôle réel et la part de son éventuelle responsabilité personnelle dans la conception et l’attribution des contrats et marchés dénoncés par la Cour Suprême et le Bureau du Vérificateur Général. Ils exigent que des sanctions draconiennes soient prises à l’encontre des auteurs et complices des malversations financières perpétrées aux dépens du peuple malien.
S’agissant de la maladie à virus Ebola qui a fait irruption au Mali et tué, déjà, quatre personnes, le parti de ‘’Zou’’, salue la décision du président de la République d’ordonner une enquête sur la gestion de cette crise Ebola. Par ailleurs, la CNAS exige qu’une suite judiciaire appropriée soit donnée aux résultats de l’enquête ordonnée par IBK à l’encontre de toutes personnes physiques ou morales, y compris la Clinique Pasteur et ses responsables, pour avoir mis l’argent avant la santé des populations.
Abou Berthé
Opportunistes
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