Pourparlers d’Alger et Accord définitif de paix : Quand les propos d’IBK sèment la zizanie !

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Le président ibk hier à l’ouverture du forum national sur l’orpaillageOptimiste quant à la signature imminente d’un accord de paix avec les groupes rebelles du Nord du Mali, qui sortira définitivement notre pays de la crise, le président IBK l’est. Mais, ses propos tenus du jour au lendemain ne semblent pas toujours cohérents et jettent des doutes dans les esprits des Maliens et de la Communauté internationale.

 

Pourquoi le président IBK se mélange-t-il les pédales quand il prend toujours la parole ? Pour preuve, les propos qu’il a tenus, le dimanche 21 septembre 2014 et dans son adresse à la Nation malienne, ne vont pas le même sens. À la limite, ils sont contradictoires au point que l’on se demande sur quel pied il danse finalement.

 

En effet, Invité de l’émission «Internationales» sur Rfi ce dimanche 21 septembre 2014, IBK a évoqué les négociations de paix en cours. «À Alger, là où sont réunis mouvements du Nord et membres du gouvernement du Mali, certaines déclarations ont suscité des réactions d’incompréhension des groupes armés», nous apprend-on. Abordant la rupture du cessez-le-feu, IBK a dit que ce sont les groupes armés qui l’ont interrompu le 17 mai 2014. La réaction ne s’est pas alors fait attendre du côté de ces groupes armés par le biais du chargé de communication du Mnla, Moussa Ag Acharatoumane.  «Avant même l’arrivée du Premier ministre Moussa Mara à Kidal, l’armée malienne avait déjà ouvert le feu sur les femmes et les jeunes qui manifestaient pacifiquement sur l’aéroport de Kidal. Et après avoir pris le gouvernorat et toute la zone administrative de Kidal, on pouvait prendre la caserne malienne, on pouvait prendre toutes les positions de l’armée malienne. Mais on ne l’a pas fait. Et on a décidé de faire un cessez-le-feu», affirme-t-il.

 

Mais, à notre avis, ce n’est pas le moment de chercher à savoir qui a rompu le cessez-le-feu ou pas. L’essentiel, c’est l’unicité et la laïcité de la République du Mali. Car, comme il est écrit noir sur blanc dans notre Constitution, «le Mali est Un et Indivisible». Et c’est ce que le Mnla doit comprendre. Inutile donc de se jeter dans une guerre de communication IBK/Mnla.

 

Par ailleurs, le président de la République a expliqué dans cette émission «Internationales» de Rfi que «la proposition des autorités pour la paix serait une décentralisation poussée, une régionalisation, voire un nouveau Pacte national». Et là, il semblerait que cette déclaration d’IBK ne serait pas similaire aux projets présentés par nos ministres sur place à Alger dans le cadre de ces pourparlers inclusifs inter-maliens.

 

«Nous négocions ce qui est mis sur la table ici, devant les Nations unies, les médiateurs. Ils doivent assumer ce qui est mis sur la table. Ce qui diverge entre le ministre et le président ne nous regarde pas», ironise Mohabidin Ould Mohamed, le Secrétaire général adjoint du Maa. Même si l’on admet que sur cet autre point, IBK a commis une autre bourde, le Maa doit comprendre qu’il ne s’agit pas de négocier une partition du pays, car un centimètre carré de la République du Mali ne doit pas être cédé à qui que ce soit. C’est un héritage de nos aïeux à tous. Et par conséquent, il faut se comprendre sur l’essentiel qui doit unir les Maliennes et les Maliens, de tous les bords, au lieu de se déchirer et de s’entre-déchirer sur l’inutile et le superflu.

 

De toutes les façons, ce qui est marrant dans cette histoire, c’est que le président IBK parle «d’une décentralisation poussée, d’une régionalisation, voire d’un nouveau Pacte national». Alors que les membres d’une plate-forme composée d’au moins 41 organisations de la société civile ont battu le pavé jeudi dernier pour dire «non à l’autonomie et au fédéralisme».

 

Auparavant, dans son adresse à la Nation à la veille du 22 septembre 2014, 54ème anniversaire de l’indépendance du Mali, le président s’évertuait à démontrer que «la conclusion d’un accord de paix inclusif, global et définitif semble maintenant à portée de main». Un accord qui va intervenir dans ce cafouillage et dans cette cacophonie ? Et pour que nous retombions dans les mêmes erreurs du passé ? Attention donc à la dérive, le peuple malien veille au grain !

Bruno E. LOMA

 

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Deuxième Round des pourparlers inter-maliens d’Alger

Le chef de la délégation du Cnj-Mali fait le point

Le Conseil national de la jeunesse du Mali a pris part au deuxième round des pourparlers inter-maliens à Alger, à travers son 1er vice-président, Souleymane Satigui Sidibé. Lequel a rencontré samedi 27 septembre ses camarades pour faire le point de leur participation.

Par cet exercice, qui s’est déroulé à leur siège, le Conseil national de la jeunesse entend associer l’ensemble des jeunes du Mali aux décisions qui seront issues des travaux des quatre groupes thématiques. Il s’agit du groupe politico-institutionnel, du groupe réconciliation justice et questions humanitaires, et des groupes thématiques Défense et sécurité, Développement économique social et culturel.

Dans ses propos introductifs, le 1er vice-président du Cnj a remercié les plus hautes autorités du pays pour avoir associé la jeunesse malienne aux deuxièmes pourparlers. «Nous avons été écoutés par rapport à notre prise de position, puisque nous avons montré d’abord la volonté de l’ensemble de la jeunesse malienne à accompagner ces négociations pour la réussite d’une paix définitive au Mali», a expliqué le chef de la délégation. Et d’ajouter que «nous avons été très clairs par rapport à notre position pour un Mali unifié, laïc et républicain. Nous avons travaillé dans les 4 groupes thématiques». Il notera qu’au sein du groupe thématique politico-institutionnel, «nous avons recommandé à l’Etat une réforme profonde de la décentralisation pour permettre aux communautés à la base d’être les premiers responsables de leurs propres ressources; de permettre aux collectivités de décider de leur sort».

En ce qui concerne le groupe Réconciliation, justice et questions humanitaires, Souleymane Satigui Sidibé indiquera qu’ils ont appelé l’Etat et les groupes armés au respect des engagements qui seront signés à l’issue des pourparlers. Dans la même veine, la délégation du Cnj aux pourparlers a recommandé à l’Etat d’accompagner les organisations de la société civile dans la mise en œuvre de l’accord qui sera issu des ces pourparlers.

«Nous avons demandé aux groupes armés de s’engager à respecter la forme républicaine et laïque de l’Etat, mais aussi de respecter les biens publics, car les biens publics ont été saccagés. Toute chose qui freine le développement», a expliqué Souleymane Satigui Sidibé. Avant de préciser que les groupes armés se sont engagés à ne plus utiliser des enfants soldats. À la communauté internationale, «nous avons demandé de nous aider pour que la justice soit faite. Dans la mesure où lors de la crise il y a eu plusieurs violations des droits de l’homme, donc pour nous, il ne saurait y avoir de réconciliation sans justice. En effet, une justice saine peut faciliter le vivre ensemble. Nous avons proposé des actions humanitaires puisque nous avons vu que depuis le début de la crise, les déplacés et les réfugiés vivent dans la précarité». C’est pourquoi, dira le 1er vice-président du Cnj, «nous avons proposé la tenue d’un forum  humanitaire ouest-africain des jeunes».

S’agissant du Groupe Défense et sécurité, «nous avons demandé une grande réforme au sein de l’armée malienne, car après les pourparlers, nos soldats doivent être équipés afin qu’ils puissent assurer la sécurité de notre pays. Nous avons demandé le déploiement de la Minusma et de l’armée malienne sur toute l’étendue du territoire pour que les gens puissent se sentir en sécurité», a expliqué le chef de la délégation des jeunes du Mali.

Au sein du groupe thématique qui s’est penché sur le développement économique social et culturel, Souleymane Satigui Sidibé a indiqué qu’ils ont proposé de façon urgente la reconstruction des écoles, des centres de santé communautaires et la réinsertion des déplacés et réfugiés, mais aussi la reprise immédiate des écoles, l’accompagnement des victimes. «Dans ce sens, nous avons demandé la mise en œuvre d’un fonds national pour les victimes du Nord», a-t-il déclaré.

À la question de savoir s’il existe une volonté réelle des différentes parties d’aller vers la paix, le chef de la délégation dira qu’ils ont senti une réelle volonté d’aller vers une paix définitive de l’ensemble des acteurs. Hormis, a-t-il précisé, le clan du Mnla et ses alliés. Et d’ajouter : «En ce qui concerne les groupes extrémistes, nous avons compris qu’il y a une manipulation d’autres puissances sur certains groupes. Nous avons fait un appel à ces groupes malgré tout ce qu’ils ont fait comme tort au Mali, ce sont des maliens. Nous avons été très satisfaits des pourparlers, car la parole a été donnée à toutes les personnes».

Le 1er vice-président du CNJ a profité de l’occasion pour informer ses collègues de la tenue de la 6ème réunion du comité exécutif de l’Union panafricaine des jeunes à Bamako les 27, 28 et 29 septembre 2014. Cette rencontre portera sur la situation des pays africains en conflit ou en phase de sortie de crise, et plus particulièrement, sur la situation de la jeunesse dans ces pays. Il s’agit en l’occurrence du Mali, du Sud soudan, de la  Centrafrique.

Alhousseini TOURE

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