Face à la mainmise et l’occupation des trois régions du Nord de notre pays par des organisations terroristes et mafieuses gravitant autour d’AQMI, suite à l’agression il y a un an de notre pays par des irrédentistes du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), le Président de la République par intérim Dioncounda Traoré a fait recours à l’ultime solution que le droit international lui réservait : l’aide de pays amis. Bousculant le calendrier de la communauté internationale, l’amitié franco-malienne a prévalu aux considérations de logistiques et de budgets de guerre, et surtout de troupes disponibles, car aussitôt appelée au secours pour venir au chevet de l’Etat malien et de ses populations victimes de la barbarie humaine, la France de François Hollande a répondue présente comme pour défendre une partie d’elle-même.
Ceux qui occupent les régions de Gao, Tombouctou et Kidal, et qui infligent les pires souffrances aux populations de ces localités, sont restés sourds à nos offres de dialogue; ils veulent étendre leur projet criminel à l’ensemble de notre pays. Et c’est ce qu’ils viennent de prouver en s’attaquant aux positions défendues par nos Forces de Défense et de Sécurité dans le secteur de Konna, dans la Région de Mopti, s’est indigné le Président malien. « En tant que Président de la République par intérim, Chef de l’Etat et Chef Suprême des Armées, et face aux derniers développements sur le théâtre des opérations, je n’ai d’autre choix que de sonner la mobilisation générale autour de la Grande Armée Malienne pour faire obstacle, au prix du sacrifice ultime s’il le faut, à ce projet criminel. Nous avons la charge et la responsabilité de défendre, par tous les moyens, chaque centimètre carré de notre territoire national, j’engage chaque Malienne, chaque Malien, à renoncer aux querelles mesquines et à ranger définitivement les agendas particuliers qui nous fragilisent inutilement pour faire face, dans un élan patriotique, à la guerre que les ennemis de notre patrie nous imposent ». La guerre était dite et devait suivre les mesures de droit. Le Gouvernement du Mali a pris la décision de proclamer l’Etat d’urgence sur toute l’étendue du territoire national.
Riposte cinglante et massive
« Chaque Malienne et chaque Malien doit désormais se considérer comme un soldat de la Patrie et se comporter comme tel » a déclaré le Président Dioncounda Traoré. La guerre n’est pas notre choix. Notre choix, c’est la paix, encore la paix et toujours la paix. Mais on nous impose la guerre. Nous porterons une riposte cinglante et massive à nos ennemis, a affirmé le chef suprême des armées.
Nous sommes une très vieille Nation qui a été forgée tout au long de l’Histoire par une tradition héroïque de luttes et de guerres successives. Les péripéties inhérentes au déroulement des opérations sur le terrain n’ont jamais entamé ni la combativité ni la détermination de nos Ancêtres, convaincus qu’ils étaient de la justesse et de la noblesse de leur cause, a-t-il poursuivi. Nos Aînés qui ont exercé dans les rangs de la Coloniale et qui, par la suite, ont porté les luttes d’indépendance, ont perpétué cette belle tradition de bravoure, de courage et de sacrifice. La grande Armée nationale, héritière de cette lignée de preux combattants, n’a jamais rechigné à aller au bout de sa mission patriotique de défense de l’intégrité territoriale du pays, a ajouté le chef de l’Etat. « La situation sur le front est globalement sous contrôle. Courageusement, nos forces armées, les fils de ce pays font face à la situation. Au prix de leur sang, au prix de leur vie ils défendent la Patrie menacée, écrivant ainsi de belles pages d’héroïsme comme notre histoire en a connues », souligne-t-il. Dioncounda Traoré a indiqué qu’en ces heures graves, en accord avec la CEDEAO, il sollicité et obtenu l’appui aérien de la France dans le cadre de la légalité internationale. « Le Mali et son peuple ne sont pas seuls dans cette lutte contre le terrorisme et tous ceux qui veulent nous imposer une dictature moyenâgeuse et obscurantiste, contre ceux qui coupent les pieds et les mains, qui violent nos femmes et détruisent notre patrimoine culturel », souligne-t-il.
« Notre histoire, en tant que Communauté de destin, s’accélère. Nous avons le choix soit de subir cette accélération soit de la maîtriser. Le Mali Eternel est un legs que chaque génération a le devoir de transmettre aux générations suivantes en lui ayant imprimé sa part d’enrichissement. Nous ne pouvons et ne saurions nous dérober à ce devoir », a conclu le Président malien.
B. Daou
Sanogo it’s over
http://www.liberation.fr/monde/2013/01/13/mali-paris-appuie-ses-frappes_873769
“Dans le même temps, plusieurs centaines de soldats français, venus de Côte-d’Ivoire et du Tchad, ont été dépêchées à Bamako. Officiellement pour la protection des ressortissants. Mais, dans les faits, ils assurent aussi celle du président par intérim, toujours sous la menace des ex-putschistes du capitaine Sanogo.”
«Maintenant que nous sommes à pied d’œuvre sur le terrain, il serait stupide de plier aussitôt bagage, note un fin connaisseur du dossier. Nous sommes là pour rester un bon moment.»
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