Pour toute intervention extérieure au nord-Mali : L’UM-RDA pose deux conditions

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Les leaders de l’UM-RDA étaient hier face à la presse à leur nouveau siège à Korofina-Nord, pour parler de la vision du parti et les propositions de sortie de crise du Nord malien.

 Dans une déclaration liminaire, le président de l’UM-RDA, Bocar Moussa Diarra, a expliqué que “l’UM-RDA Faso Jigi a bâti sa vision pour le Mali autour de certains fondamentaux ; à savoir : la liberté, la dignité, la tolérance, la responsabilité de chacun et l’égalité de tous. ” L’homme étant la pierre angulaire de la société, toute la philosophie de l’UM-RDA Faso Jigi est axée sur son bien-être et l’amélioration de ses conditions de vie”.

Il a aussi dégagé la conception de son parti sur les plans institutionnel, politique ; de la gouvernance économique, sociale et culturelle, de la défense et de la sécurité, de la politique extérieure et de l’intégration africaine.

Sur la crise au nord que vit notre pays, l’UM-RDA propose un schéma axé sur plusieurs points. Au plan politique, les héritiers de Modibo Kéita trouvent indispensable dans le cas de notre pays de veiller au principe du retour à la constitutionnalité et non le retour à la vie constitutionnelle.

“Les pouvoirs confiés aux organes doivent être le plus possible conformes à la Constitution. La demande de changement suscitée par le coup d’Etat doit être sauvegardée par une répartition sage des attributions et au besoin leur limitation expresse afin d’éviter des récupérations politiques et certaines formes de restauration qui pourrait mettre en péril l’avenir démocratique. Pour la nécessaire synergie des forces vives et leur soutien aux organes de la transition, la tenue de concertation nationale est vivement souhaitable et même indispensable”.

Selon M. Diarra, “la feuille de route qui sera issue de ce débat déterminera de façon précise l’agenda des autorités de la transition et le mécanisme de concertation entre elles. Pour l’implication des forces vives dans le processus de transition, un organe consultatif sera créé. “Il regroupera les différents représentants des forces vives de la nation et aura un rôle de conseil, d’évaluation et de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route”.

Le débat national se prononcera sur la création d’un comité de défense nationale : son rôle, sa composition et ses missions. Au plan militaire, l’UM-RDA préconise le réarmement moral des troupes de défense et de sécurité ; la dotation en équipement et matériels appropriés et de qualité, la formation des hommes et l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

Au regard de l’immense préjudice causé par les interventions armées de troupes sous d’autres cieux, le parti du Tracteur émet des réserves sur ce type d’opération. Toutefois, explique le président Diarra, compte tenu de la complexité de l’occupation du Mali par des groupes terroristes liés au terrorisme international, toute intervention extérieure sera soumise à deux conditions.

Primo : dans le respect de la souveraineté du Mali.

Secundo : en concertation avec les autorités chargées de la défense et de la sécurité du territoire.

Au plan humanitaire, les héritiers de Modibo Kéita estiment qu’il est souhaitable que l’essentiel des actions soit orienté vers nos compatriotes déplacés à l’extérieur, qui, au demeurant, sont dans une situation extrêmement fragile. ” C’est le lieu de rappeler que tous les dons destinés aux populations des trois régions du Nord ne parviennent pas toujours aux destinations et profitent aux forces d’occupation”, dira le président Diarra.

Au chapitre des négociations, l’UM-RDA pense qu’il importe de renverser favorablement le rapport de force avant d’entamer toute négociation. ” La nécessaire négociation interviendra avec les frères maliens égarés pour recoudre le tissu social et exclura les bandes armées, de djihadistes et autres salafistes venus d’ailleurs. Pour conforter la cohésion sociale, toutes les composantes de la population du Nord participeront aux négociations”.

Abdoulaye Diakité

 

Des dirigeants de l’UM-RDA l’ont réitéré hier :

1500 milliards F CFA ont été investis au nord en 20 ans”

 

Des dirigeants de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (UM-RDA Faso Jigi), surtout ressortissants du Nord, l’ont réitéré hier face à la presse : “L’Etat malien a trop choyé ces Touaregs nomades qui ne veulent jamais se reconnaître Maliens”.

 Des dirigeants du parti du Tracteur (emblème de l’UM-RDA) n’ont pas manqué de pointer un doigt accusateur sur la gestion faite de la question du Nord par l’Etat malien. Selon le secrétaire général du parti, Bassirou Diarra, de 1991 à nos jours, 1500 milliards de F CFA ont été injectés dans le Nord du Mali. Et que la question que l’on peut se poser est de savoir où sont-ils partis ?, s’est-il interrogé.

Le 6e vice-président, Sambou Bocoum a ajouté qu’un audit ne sera possible que lorsqu’un gouvernement légitime sera installé après le retour de la paix sur l’ensemble du territoire. Le 1er vice-président, Amadou M. Maïga, ressortissant de la Commune de Bourra dans le cercle d’Ansongo, a tenté une réponse à la préoccupation : “1500 milliards F CFA ont été investis au nord surtout en faveur des nomades (majoritairement composés de Touareg) au grand dam des sédentaires. Tous les gouvernements, depuis Modibo Kéita, ont chacun une part de responsabilité”.

Pour Mohamane Salia Maïga, maire de Bourra, les 1500 milliards F CFA ont été investis pour la majeure partie à Kidal. “J’ai été l’un des premiers élus à avoir rencontré le nouveau gouvernement de l’Azawad. J’ai eu un entretien avec leur président Bilal Ag Achérif. Je lui ai dit que ce qu’ils ont fait n’est pas bon. Je lui ai vraiment dit mes vérités. J’ai dit que je ne peux pas concevoir que vous réclamiez l’indépendance d’un territoire conquis que vous avez pillé. J’ai dit que vous n’avez pas raison d’avoir tout détruit et tout pillé. En réponse, Bilal m’a dit qu’ils sont souvent débordés, ce qui fait qu’ils n’ont pas le contrôle sur toute la troupe”, a témoigné le maire de Bourra.

Et de conclure qu’il faut utiliser la force pour faire partir ces gens qui ne se reconnaissent pas Maliens et tiennent à leur indépendance. “Tous les biens ont été pillés pour le peuple nomade (Ndlr : les Touaregs) et Talataye (fraction Touarègue située entre Ansongo et Ménaka) est devenu un petit Paris”.

Abdoulaye Diakité

 

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