Au cours de l’opération, l’un des gabelous sera légèrement blessé à la cheville par une balle tirée par les hors-la-loi.
Dans la nuit du dimanche 26 novembre, trois douaniers de la région de Kidal – Talatou Ag Bada, Agaly Bernamouche, Adossène Ag Ghaly – suite à des informations données par des indicateurs, sont allés intercepter deux camions remplis de produits de la contrebande.
A 70 km de Kidal, les gabelous ont effectivement rencontré les deux camions qu’ils ont escortés à destination des locaux de la douane. Au bout d’une vingtaine de km, les douaniers aperçurent derrière leur cortège deux véhicules 4×4, équipés de mitrailleuses. Quelques instants après, les poursuivants font des tirs de sommation.
Finalement, ils réussissent à immobiliser les deux camions et le véhicule transportant les douaniers. D’abord, les bandits armés récupèrent les deux kalachnikovs des gabelous, leurs munitions et leur véhicule. Puis, ils les séquestrent plusieurs. Le temps de permettre aux deux camions de disparaître dans le désert. Les gabelous seront libérés avec armes et véhicule. Mais, les munitions ne seront pas restituées.
Joint par téléphone, l’inspecteur de douane en poste à Kidal, Attaher Ag Bazet nous a effectivement confirmé cette information."Les forces sont inégales. C’est pourquoi, ils ont réussi leur coup. L’agent de douane Adossène Ag Ghaly avait refusé de donner son arme. Ils ont voulu tirer sur lui. Heureusement que la balle n’a fait que frôler sa cheville. Vous voyez qu’il nous est difficile de travailler correctement dans un climat d’insécurité " nous a confié Ag Bazet.
Précisons que ce n’est pas la première fois que des agents de la douane rencontrent des difficultés dans l’Adrar des Iforas. La contrebande y est pratiquée de jour comme de nuit. Le carburant, le lait, l’huile, les céréales, les tapis et, bien entendu, les cigarettes, les armes à feu y circulent au vu et au su de tout le monde. C’est pourquoi, l’insécurité a droit de cité dans cette partie du Mali. Nombreux sont les notabilités, les leaders d’opinion et les chefs des bandes armées de cette localité qui vivent sur le dos de l’Etat à travers la contrebande.
Aucun service de répression de l’Etat ne s’aventure à contrarier cette pratique qui gangrène toutes les couches socio – professionnelles de Kidal. Et la mise en place des unités spéciales de sécurité, exclusivement composées des éléments issus des zones nomades, comme stipulée dans les accords d’Alger, ne fera qu’à aggraver le phénomène dans la mesure où ce sont les contrebandiers eux – mêmes qui seront amenés à veiller à la sécurité.
Chahana Takiou
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