Pour la libération des otages d’Aqmi : Paris négocie

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Face à Al Qaïda qui a des otages aux mains, il n’y a pas 36 solutions, avait commenté Xavier Lambrechts de TV5MONDE, lors de l’émission « Internationales » qui recevait comme invité le Président malien Amadou Toumani Touré. Il n’y a en fait que deux solutions : soit on négocie, soit on fait la guerre. Après l’échec des raids franco-mauritaniens du 22 juillet dernier, la France semble avoir beaucoup édulcoré son option sur la question.  Paris, qui n’est plus aussi va-t-en guerre contre Al Qaïda, s’est aussi dit une nouvelle fois prêt «à discuter» avec les ravisseurs qui n’ont toujours pas fait connaître leurs revendications.

Les inquiétudes semblent se dissiper sur l’état des ses otages aux mains d’Al Qaïda, dont cinq Français, un Togolais et un Malgache, enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre au Niger par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) : ils sont tous en vie. Les otages seraient localisés dans les frontières qui séparent le Mali de l’Algérie. C’est une information de sources concordantes et proches des négociations pour la libération des otages. “Les otages sont détenus entre les déserts malien et algérien, dans une zone communément appelée le Timétrine”, une région de collines désertiques du nord-est du Mali, à une centaine de km de la frontière algérienne, selon ces sources. Paris s’est dit prêt de son côté à engager des discussions. Même si les négociations ne sont pas encore engagées, le gouvernement français affirme qu’il est ouvert à toute discussion. Ce qui n’est d’ailleurs pas nouveau quand on sait que les autorités françaises avaient proclamé qu’elles attendaient les revendications d’Al Qaïda.

Chat échaudé … après l’échec du 22 juillet, l’option d’aller à une attaque contre Aqmi semble pour le moment être moins opérant pour la France. En effet, cette zone est stratégique et l’option militaire est problématique, vu que la région est montagneuse et est un fief de Abou Zeid, le responsable de l’enlèvement de ces otages.

Les ravisseurs connaissent mieux la région et le terrain, peuvent se cacher facilement et riposter face aux attaques des forces armées. L’armée malienne en a payé un lourd tribut en lançant, il y a environ un an, un assaut dans cette région du nord Mali. Les hommes du groupuscule Aqmi ont tendu une embuscade dans laquelle était tombée l’armée malienne qui a été victime d’un carnage. Ce n’est donc pas pour rien que le Président Amadou Toumani Touré est devenu, par la force des choses, un fin négociateur dans la stratégie de libération des otages. Un des fruits de cette stratégie est sans doute la libération du Français Pierre Camatte. Et versus, l’exécution de Michel Germaneau qui a été la conséquence d’une opération militaire contre Aqmi qui a occasionné la mort de six combattants salafistes.

Les autorités maliennes ont été accusées dans le passé de “laxisme” par Alger et Nouakchott. Bamako avait relâché, en février 2010, des prisonniers islamistes en échange de la libération d’un otage français, Pierre Camatte, enlevé en novembre 2009. Alger et Nouakchott avaient alors rappelé leurs Ambassadeurs qui ont, après quelques mois d’absence, repris leur fonction à Bamako.                        

Lors de son passage à l’émission « Internationales », ATT a toutefois souligné que lorsqu’il est possible de régler militairement la question sans mettre en danger la vie des otages alors il opterait pour l’opération militaire. Dans le cas échéant, il vaudra mieux négocier.

Paris rallie Bamako.       Représentant la France aux cérémonies du cinquantenaire de l’indépendance du Mali, le ministre de l’intérieur français Brice Hortefeux s’est entretenu, mercredi 22 septembre au soir, avec le président malien, Amadou Toumani Touré, “ATT”. Les deux hommes ont parlé du rapt des sept salariés d’Areva et de Satom-Vinci à Arlit (Niger), revendiqué par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).                

ATT s’est déclaré partisan “non d’une action isolée mais d’une action conjuguée des pays riverains” que sont la Mauritanie, l’Algérie, le Niger et le Mali. Selon le journal Le Monde, sous la plume de Philippe Bernard, « sollicité par Nicolas Sarkozy au lendemain de la prise d’otages d’Arlit, le président malien n’a pas accepté que des soldats français chargés d’une éventuelle intervention contre les preneurs d’otages se positionnent sur son territoire. D’où le choix de Paris d’envoyer quatre-vingts militaires à Niamey, capitale du Niger, pays frontalier avec la région malienne où les otages auraient été emmenés ».                               

Place donc aux négociations qui seront marquées, selon des observateurs, par de nombreuses navettes et une libération au compte-gouttes, en commençant par les plus vulnérables et en terminant par les plus rentables.

B. Daou

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Le premier ministre français, François Fillon, recevra ce mardi les présidents des groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat pour les informer des menaces terroristes pesant sur la France. Il s’agira pour le premier ministre de faire le point sur «l’état de la menace terroriste, tant sur le territoire national qu’à l’étranger», selon Matignon. L’opposition, qui dénonce parfois une «manipulation», réclamait cette entrevue depuis l’enlèvement des cinq Français au Niger le 16 septembre.

 

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