Suite à leur défaite dans les combats de Kidal, la semaine dernière, les mouvements armés de la Plateforme ont fait un rappel à Tambakort vraisemblablement pour organiser la riposte. Le bellicisme atteint du coup des proportions qui compromettent dangereusement l’agenda d’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, de même que la stabilité des institutions de la République.
Après moult tentatives et démarches pour accorder leurs violons, y compris par une médiation nigérienne, les deux principaux mouvements armés du nord n’ont pu se passer de franchir le Rubicon d’une mise à mal de l’entente qu’ils avaient passée à Anéfis. Très latente depuis l’annonce de l’installation des autoritaires intérimaires pour la région de Kidal (leur localité commune), la tension s’est finalement mué en incendie jeudi après-midi à la suite d’un incident dramatique entre deux jeunes gens de tendances adverses, tous deux morts dans un duel au pistolet.
L’incident macabre est venu exacerber l’atmosphère délétère créé par le malentendu sur la gestion de la ville et le partage des pouvoirs dans le cadre des autorités intérimaires. C’est dans ces entrefaites, nous a –t-on confié, qu’un convoi de trois véhicules du GATIA, en provenance de Tinzewaten, a été pris à partie par les éléments de la CMA qui lui reprochent d’être entré dans la ville par le poste de contrôle situé à l’Est, la zone contrôlée par la Coordination. La dispute s’est finalement conclue par une destruction sans autre forme de procès des trois véhicules et de leurs occupants au nombre de quatre parmi lesquels un chef militaire du GATIA en la personne de Atoyahar.
Il n’en fallait pas plus pour déclencher échanges de tirs nourris à l’arme lourde, obligeant la population civile de Kidal à se terrer à demeure sans qu’elle soit épargnée par les balles perdues des belligérants ayant eu raison de deux civils au moins. Les combats ont duré toute une demi-journée au bout de laquelle les éléments du GATIA ont dû abandonner la ville, après de lourdes pertes évaluées par le camp adverse à plus d’une soixantaine de morts et une dizaine de véhicules retirés. La CMA déplore de son côté neuf morts, ce qui porte à 70 au moins l’ensemble des pertes en vies humaines.
Les réactions ne se font pas attendre, notamment du côté de la Minusma qui a aussitôt dénoncé l’escalade et invité les belligérants à respecter leurs engagements relatifs aux arrangements sécuritaires. Selon nos sources, la Minusma a en outre pris des mesures consistant à contrôler systématiquement tous les mouvements autour de Kidal.
Quoi qu’il en soit, un regain aussi spectaculaire de violence et de la méfiance intercommunautaire rame forcément à contre-courant de la cadence que tous les observateurs attendaient du processus de paix car l’escalade intervient au moment où la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation était sur le point d’amorcer un impressionnant envol avec l’installation des autorités intérimaires et des patrouilles mixtes, le redéploiement de l’administration et de l’armée, consécutivement au processus de cantonnement.
Mais, un retournement de situation aura des incidences inévitables sur la confiance entre deux mouvements appelés à cohabiter dans la gestion des autorités intérimaires des régions du Nord, conformément à l’entente subsidiaire sur le partage des responsabilités. Or le retard conséquent qui se dessine dans l’application de l’Accord se traduira forcément par une dangereuse difficulté à respecter le calendrier de renouvellement des institutions à l’échéance constitutionnelle.
A deux années environ de 2018, la crainte d’un scénario de 2012 doit inciter à mobiliser toutes les énergies qui permettent de conjurer les démons d’un passé dont les épreuves sont encore vécues.
KEITA
La paix est pressée mais les cherheurs de la paix sont divisés peut etre pour leurs interets puis recilent à 2 pas encore.
Maintenant je demande patience à tout malien, pour que tout soit ok afin que le Mali puisse recouvrir tout son territoire à la main de la France. Ainsi, nous pourrons imposer notre loi partout. Donc la patience d'abord, car nous avons patienté plus ce qui nous reste à faire.
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