La plateforme des mouvements d’autodéfense composée de cinq grands mouvements représentant plus de 32 fractions du nord du Mali ont clarifié leur position au sujet du projet de préaccord d’Alger. C’était à la faveur d’une conférence de presse le samedi 13 décembre 2014 au Cicb.
Composée de la Coordination des mouvements des forces patriotiques de résistance (Cmfpr), le groupe d’autodéfense de touaregs Imghad et alliés (Gatia), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), la Coalition pour le peuple de l’Azawad, (CPA), le Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad (Mpsa), la Plateforme des mouvements d’autodéfense a levé l’équivoque. Elle dit s’inscrire dans la logique de la sauvegarde de l’unité et de la cohésion nationales. Tout en estimant que le document de projet de préaccord est un bon document. Avant d’ajouter qu’elle est globalement satisfaite de ce projet. Cela, malgré l’existence de quelques points d’ombre.
Dans son intervention, le porte-parole de la plateforme, non moins président de la Cmfpr, Me Harouna Toureh, a souligné qu’ils s’acheminent « vers une paix définitive. » Car le processus des pourparlers inter-maliens d’Alger a atteint son paroxysme avec l’élaboration d’un document de projet de préaccord qui sera signé en janvier 2015. D’ores et déjà, il a affiché sa satisfaction du document proposé par la médiation. Car il prône la paix, la cohésion sociale et le développement auxquels la plateforme aspire. « Il n’est pas question pour nous de poser d’acte qui peut compromettre l’unité nationale. C’est pourquoi nous sommes ensemble pour la paix. Nous nous opposons à toute idée de fédération et d’autonomie des régions du nord», déclarera Me Harouna Toureh. Dans cette optique, précise-t-il, outre les actions des hommes, des activités des femmes seront organisées pour barrer la route à toute sorte de violence.
Quant à Ahmed Sidi Mohamed, représentant le MAA, il ajoutera que tout ce qui compte pour les combattants et les populations de la plateforme, c’est la paix. « Nous la voulons, nous y tenons», ajoute-t-il. Moulaye Ahmed, secrétaire général du MAA, de renchérir que les problèmes du nord sont essentiellement d’ordre sécuritaire, politique et de développement. Pour les résoudre, il faudrait qu’il y ait un Mali uni et sécurisé. «Je tiens à vous annoncer que nous sommes de plus en plus rejoints par d’autres mouvements qui tenaient au fédéralisme et à l’autonomie».
S’agissant du représentant du Mpsa, il a souligné qu’il est plus facile d’allumer le feu que de l’éteindre. Sur ce, il a invité tous les Maliens à s’impliquer pour la restauration de la paix dans notre chère patrie.
Les représentants de Gatia et de la Cpa ont abondé dans le même sens que les autres. Toutefois, le porte-parole de la plateforme reconnaîtra qu’il y a des points qui posent problèmes. Notamment la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance, à savoir le mode de scrutin pour l’élection du chef de l’exécutif régional. A cela s’ajoutent le retour des déserteurs et la création d’une zone de développement des régions du nord. Sur ce point précis, la plateforme admet la réintégration des combattants qui ont quitté l’armée par crainte de l’amalgame pour se mettre à l’abri. Mais elle s’oppose à l’intégration des soldats qui ont quitté l’armée sur le coup de sifflet avec armes et bagage pour s’attaquer à l’Etat.
En ce qui concerne la création d’une zone de développement des régions du nord, elle estime que cette spécificité risque de créer une disparité entre le nord et le sud.
En clair, la Plateforme des mouvements d’autodéfense demeure attachée à l’unité et à la cohésion nationale. Pour ce faire, elle suggère que les points d’ombre inclus dans le document proposé par la médiation soient clarifiés.
Oumar KONATE