Le Haut Représentant de la Présidente de la Commission de l’Union africaine (HRPC) pour le Mali et le Sahel et Chef de la Mission de l’UA pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), le Président Pierre Buyoya est devenu un fin connaisseur de la question malienne et du Sahel. Face à la presse, ce mardi 4 mars, au siège de la MISAHEL, il a épluché la situation politique et sécuritaire au Mali, avant d’attirer l’attention sur la pluralité des intervenants dans le Sahel, nécessitant une coordination de tous les partenaires qui interviennent pour éviter un double emploi.
Concernant le Mali, aussi bien sur le plan politique que sécuritaire, l’évolution de la situation ne doit pas faire perdre de vue, la réalité. La réalité c’est l’urgence de la mise en place de la Commission vérité réconciliation. « Nous attendons la mise en place de la commission vérité réconciliation pour pouvoir l’appuyer », a laissé entendre le Haut Représentant de la Présidente de la Commission de l’Union africaine (HRPC) pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya. La sécurité n’est pas le terrain de prédilection de la MISAHEL, mais « nous sommes actifs autour de tout ce qui est promotion de la sécurité au niveau régional », a indiqué le Président Pierre Buyoya.
Il y a énormément de rencontres autour du Sahel, impliquant toutes les organisations, l’ONU, l’Union africaine, la CEDEAO, l’Union européenne et bien d’autres, et Pierre Buyoya a fait le point des différentes rencontres à cet effet, soulignant le processus de Nouakchott, la réunion de Bruxelles du 6 février et celle de Niamey du 17 février. De ces échanges se dégagent des constats de progrès dans les échanges de l’information et la sécurité dans les frontières. Le constat général et constant est qu’aucun pays seul ne peut faire face à la vague d’insécurité dans la bande avec son cortège de narcotrafic. Pour le chef de la MISAHEL il faut la coopération et un mécanisme pour savoir ce qui se passe, mais aussi agir. C’est pourquoi une prochaine réunion intégrera les chefs d’Etat major et puis les ministres de la défense.
Au nord ça peut dégénérer
Concernant la situation de sécurité au nord, Pierre Buyoya est sans ambages, la situation n’est pas bonne, mais les acteurs sont à pied d’œuvre en vue de la nécessaire coopération régionale. La situation peut dégénérer à tout moment, quand on sait que Boko-Harem qu’on localisait au Nigeria s’est étendu aujourd’hui au Niger, au Cameroun.
Pour une solution à long terme, la question de sécurité au Sahel doit se conjuguer avec celles de gouvernance et de développement, selon le Haut Représentant de l’Union africaine. C’est la stratégie. Il faut s’attaquer aux problèmes de décentralisation, de populations nomades, aux problèmes d’emploi des jeunes, « nous commençons à nous attaquer à ces problèmes », a indiqué le Président Buyoya. « Au niveau du Sahel, il y a énormément de projets. Il est temps qu’on coordonne ces projets pour pouvoir à aller à quelque chose de concret », souligne-t-il. La MISAHEL restera coller aux priorités du Mali qu’elle fait siennes, accompagner le Mali dans ses priorités, tel semble être sa devise.
B. Daou