Pierre Buyoya, chef de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel) était face à la presse, le jeudi dernier, au siège de son institution. Au cours d’une conférence de presse, il a fait le bilan de son institution et présenté les perspectives pour 2014 pour le Mali et le Sahel, sans oublier le cas de Kidal. Pierre Buyoya estime que «les Maliens doivent être patients».
En effet, pour l’ex-président du Burundi, de la Misma à la Minusma, l’Union africaine a joué un grand rôle dans la résolution de la crise du Nord du Mali avec les participations des forces africaines dans la grande libération des régions septentrionales. Elle a aussi contribué dans le cadre de la mobilisation de la Communauté internationale. «Le Mali a bénéficié d’une solidarité internationale, sans précédent. Je me réjouis suffisamment de cette solidarité», a indiqué Pierre Buyoya. Et de poursuivre : «L’Ua a joué un grand rôle dans l’organisation des élections présidentielles et législatives. Elle a aussi joué un rôle dans le dialogue inclusif entre le Gouvernement et les groupes rebelles. L’Ua est fière d’être au centre de la crise malienne, car nous avons déployé des observateurs des droits de l’homme sur le terrain et ils ont aussi observé les élections. La Misahel a deux missions principales : accompagner le Mali pour toutes solutions de sortie de crise ; apporter son soutien pour relever les défis de sécurité et de gouvernance dans le Sahel. Notre accompagnement du Mali dans le processus de réconciliation et de dialogue passe par le suivi de la mise en place des Accords de Ouaga, dans l’encadrement des dialogues inclusifs. Mais, aussi, on entend accompagner le Mali dans sa réforme sécuritaire et dans les missions de DDR. Pour l’Ua, au Sahel, il y a le défi de sécurité, de gouvernance et du développement».
À propos de la situation à Kidal, il pense que le pays n’est pas divisé en deux et que le Mali a recouvré son intégrité territoriale. «À Kidal, il y a l’Etat malien, la Minusma, Serval et les groupes armés. C’est vrai, la situation n’est pas comme dans les autres villes du Nord. Néanmoins, les Maliens doivent être patients, car dans une situation de crise, on ne trouve pas directement une solution. Dans la mesure où lors des Accords de Ouagadougou l’ensemble des protagonistes ont été d’accord sur le principe. Seulement, il y a un problème de mise en œuvre des contenus des Accords. En tout cas, moi personnellement, je ne vois pas ce qui va empêcher le Mali d’exercer pleinement sa souveraineté sur Kidal», a-t-il conclu.
Seyni TOURE