Le Groupe de suivi budgétaire (GSB) a fait une étude d’analyse de la cohérence entre le Programme de développement accéléré des régions du Nord (PDA/RN), le Plan pour la relance durable du Mali (Pred) 2013-2014, le Programme d’action du gouvernement 2013-2018 (Pag), le Cadre stratégique de croissance et de réduction de la pauvreté (CSCRP) 2012-2017 et le Cadrage budgétaire de l’Etat. Résultat : la cohérence n’apparaît pas comme telle entre les différents documents cités.
L’étude rentre dans le cadre de la réalisation du Projet d’appui aux initiatives du contrôle citoyen de l’action publique du Groupe de suivi budgétaire, financé par l’ambassade du Royaume du Danemark. Les résultats ont été présentés à la presse le mercredi 30 avril au siège du Groupe de suivi budgétaire à l’Hippodrome.
Après analyse des différents documents, le consultant, Dr. Dramane Lassane Traoré, économiste, a trouvé que les quatre documents ont comme point commun l’ambition de répondre à des objectifs précis à un moment donné. Aussi, chacun des documents appartient à une période donnée et vise des objectifs de développement compatibles avec le contexte de la période considérée. Toutefois, à en croire le consultant, la cohérence n’apparaît pas comme telle entre les différents documents. Elle n’est pas systématique en regardant les différents documents.
D’un point de vue conceptuel, les processus d’élaboration des différents documents ne sont pas les mêmes.
En effet, le CSCRP (2012-2017), en tant que document cadre a été élaboré sur la base de larges concertations régionales réunissant l’ensemble des acteurs au développement (services techniques, élus, société civile, secteur privé, PTF). Il a été élaboré sur la base également des travaux de groupes thématiques qui ont capitalisé les résultats des concertations régionales. L’accent est mis sur les actions prioritaires.
Le Pred (2013-2014) n’a pas bénéficié d’une telle participation compte tenu de l’urgence. Le Pag est le reflet du plan de campagne du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, pour lequel il a été élu. Il a été préparé en collaboration avec les différents départements ministériels.
Ce n’est pas un document à caractère exclusivement participatif. En effet, dans le document, ce sont des mesures qui sont mises en avant pour répondre aux objectifs fixés à travers les différents axes. Le consultant indique cependant qu’on peut établir une cohérence d’une part entre le CSCRP et le Pred et d’une part entre le CSCRP et le Pag.
Pour assurer la cohérence des politiques, le consultant recommande au gouvernement d’adopter des stratégies et des principes propres à promouvoir une cohérence interne et externe. Trois principes doivent être adoptés et considérés comme des moyens de remédier aux problèmes de cohérence qui se posent au niveau de l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques publiques : la transparence, la responsabilité et le ciblage.
Il recommande aussi de renforcer le cadre de conception des politiques publiques, faire du résultat une obligation dans la mise en œuvre des politiques publiques, dynamiser le suivi des politiques à travers un bon fonctionnement des mécanismes institutionnels du CSCRP.
En effet, a souligné Dr. Dramane Lassana Traoré, la multiplicité des dispositifs de suivi n’est pas la solution à une meilleure coordination des politiques publiques. Il vaut mieux utiliser un cadre de suivi consensuel et partagé. Le consultant demande à veiller à une évaluation indépendante des politiques publiques.
Abdoulaye Diakité