Patrouilles mixtes dans le nord : Comment convaincre les FAMa…

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L’avenir politique au Mali : LE CHEMIN DU DIFFICILEL’adhésion des Forces armés maliennes (FAMa) à l’idée de patrouilles mixtes n’est pas encore gagnée. Désormais, c’est la nouvelle bataille que les autorités politiques et militaires vont devoir mener, car au sein de l’armée cette question fâche.

 

Après les tergiversations dans la mise en place du Comité de suivi de l’accord, un nouveau défi à l’accord pour la paix et la réconciliation voit le jour sur le terrain. Le cantonnement des combattants et les patrouilles mixtes sont les deux étapes cruciales qui s’imposent aux acteurs du processus. Si le processus de cantonnement évolue avec l’identification des sites, la mise en pratique des patrouilles demeure de nos jours un véritable nœud gordien.

Ici, difficile de prédire la cohabitation entre les FAMa et les désormais ex-combattants. Il nous est revenu que depuis que le processus a été entamé, ni les autorités politiques ni les autorités militaires n’ont pu se présenter devant la troupe pour partager la nouvelle donne.

Pourtant, cette étape reste déterminante pour la suite même de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Pour préparer les FAMa à accepter de faire partie des patrouilles mixtes avec des ennemis d’hier, à l’époque un ancien Premier ministre voulait confier la tâche à l’état-major général des armées.

Au regard de la portée d’une telle décision, les chefs hiérarchiques de l’armée ont osé un niet catégorique, car, selon eux, cette question est loin de faire l’unanimité. Ils ne voient pas dans quelle mesure elle sera acceptée par une troupe jusqu’ici en colère.

Une chose est certaine : la communauté internationale avait insisté sur ce point ; à savoir : des patrouilles mixtes regroupant les FAMa, la Plateforme, la CMA et la Minusma. L’idée est de parvenir à faciliter le retour des ex-combattants au sein de l’armée régulière. En plus du fait que cette option n’a pas la caution de la troupe, c’est une bonne partie de l’opinion nationale qui la rejette.

Dans cette affaire, tous les ingrédients sont réunis pour faire échec à cette disposition de l’accord. Pratiquement cela rappelle bien la difficile cohabitation entre les éléments de l’armée sous le commandement du général Gamou et le reste des FAMa.

Dans ce climat de méfiance, l’organisation des patrouilles mixtes reste incertaine sur le terrain, car même avec la signature de l’accord, les blessures de la guerre sont encore profondes.

Alpha Mahamane Cissé

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3 COMMENTAIRES

  1. Ce processus de paix est malheureusement plein de contradictions.Le Conseil de Securite
    a exige le cantonment,le desarmement,la demobilisation et l’integration de certains elements ex-rebelles dans l’armee.Les rebelles ,supportes par des membres de la Communaute Internationale ont propose l’etablissement de ces patrouilles mixtes dans le but d’eviter la demobilisation des groupes armes et d’imposer en meme temps leur integration dans l’armee nationale.La decision a ete prise sans consulter l’Armee Nationale ! Dans quel pays a-t-on vu un tel arrangement de la fin d’une rebellion qui a commis des crimes de guerre inhumains. Leurs pays ,a eux, seraient-ils prets d’appliquer de tels principes outrageux a leur armee?Il s’agit de mettre fin a une rebellion armee qui s’est premise toutes violences possibles sur les populations civiles et sur les militaires faits prisonniers.Est-ce une solution a long terme qu’on a ainsi avancee?Quand l’Armee de Meles Zenawi est entre a Addis Ababa,l’armee Nationale Ethiopienne a refuse de se battre a Addis Ababa,Les soldats ont jete leurs armes dans la ville d’Addis Abeba non par peur,mais par patriotisme.Les avions de guerre se sont gares.Meles a neanmoins cantonne les 5000 Officiers Superieurs Ethiopiens en pleine brousse,pendant six mois ,sans soins medicaux, sans nourriture.Puis il a demobilise toute l’armee de Mengistu et a commence a batir une nouvelle armee,une nouvelle aviation.Dix ans après une armee fidele au regime etait creee et une stabilite politique retablie.La resolution d’un conflit grave demande des decisions dures,tres dures.Il n’y a que faire un peu d’Histoire?

  2. Pourquoi une patrouille mixte avec des parties qui doivent en principe déposer les armes et être cantonner, alors, à quand le cantonnement et comment elles déposeront les armes alors qu’elles ont commencé une patrouille mixte avec une armée nationale? 🙁

  3. “Ce qu’il faut surtout pour la paix, c’est la compréhension des peuples. Les régimes, nous savons ce que s’est: des choses qui passent. Mais les peuples ne passent pas.” Charles De Gaulle.

    La doctrine d’emploi des armées relève de la seule exclusivité du Président de la République. Les opposants doivent le savoir et respecter ce principe Républicain. Cela fait partie du courage politique comme Chateaubriand le disait dans ses confidences sur le pouvoir du monarque Napoléon. “Mon admiration pour Bonaparte a toujours été grande et sincère alors même que j’attaquais Napoléon avec le plus de vivacité.”

    Alors Sankingba dit que la république vaincra;

    VIVE LA REPUBLIQUE.

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