Le parti Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (FARE An Ka Wuli) dénonce, dans une réflexion qu’il nous fait parvenir, les pièges cachés qui se trouveraient dans le document de préaccord élaboré lors des discussions d’Alger entre le gouvernement et les groupes armés. Un document dont semble se satisfaire le gouvernement.
Le parti de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé estime que la notion de ” régions intégrées” contenue dans le document est une volonté manifeste de confirmer, par le droit positif malien, la création d’une entité dite Azawad.
De même, confie le vice-président du parti, le diplomate Souleymane Koné, la création d’un Sénat, qui pourrait comprendre en son sein les ” notabilités traditionnelles et religieuses “, porte en elle les germes d’une nouvelle source de déstabilisation de l’ensemble des régions du Mali. Il déplore aussi la mention d’une “zone de développement des régions du nord “, pourvue d’un Conseil consultatif interrégional chargé du développement socio-économique local. Ce qui consacrerait un véritable statut particulier des régions du nord du Mali.
” Les modalités de représentation des régions du nord à l’Assemblée nationale telles que proposées par le document constituent une rupture de l’égalité des citoyens devant la loi, ce qui est contraire à la Constitution “, dénoncent les responsables du parti du baobab .
Des mentions comme “le Gouvernement s’engage à déconcentrer le recrutement dans la fonction publique territoriale, dont 50% des effectifs seront réservés aux ressortissants des régions du Nord ” constituent également une rupture de l’égalité des citoyens devant la loi…
Pour le FARE, les questions liées à la gouvernance locale, au mode de désignation des responsables politiques et administratifs régionaux et locaux, à l’appellation des nouvelles régions administratives et celles déjà existantes, au transfert des ressources et des compétences aux collectivités, à la création du Sénat sont autant de préoccupations en cours de traitement dans le cadre des réformes politiques et administratives nécessaires à la bonne marche de notre pays.
Ces réformes, ajoute le Secrétaire général du parti, Amadou Kéita, ne doivent pas concerner qu’une partie du territoire nationale mais l’ensemble du Mali. Elles requièrent également l’implication soutenue de l’ensemble des sensibilités et des segments de la société malienne.
Pour les responsables des FARE, ce préaccord prévoit également “la mise en place d’un mécanisme opérationnel de coordination composé des représentants de l’armée malienne et des mouvements armés et basé à Gao. Le mécanisme opérationnel dispose d’antennes à Kidal, à Tombouctou et dans d’autres endroits à convenir “. Cette proposition n’est, pour le FARE, rien d’autre que la création d’un véritable état-major conjoint, avec le risque de placer l’ensemble du Mali sous le commandement du MNLA ; de permettre à ce dernier, sous le couvert de la légalité, de renforcer ses positions et rendre irréversible la partition du Mali ; de développer les actions terroristes contre l’ensemble du pays et des pays voisins. Ce qui serait proprement inacceptable.
Les FARE relèvent d’autres insuffisances dans ce préaccord avant de dénoncer le manque de concertations de la part du gouvernement.
BDS