Paris propose une résolution sur l’envoi de casques bleus au Mali

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NATIONS UNIES (Reuters) – Le Conseil de sécurité des Nations unies étudie un projet de résolution qui autoriserait le déploiement au Mali d’une force de maintien de la paix forte de 12.600 casques bleus habilitée à requérir l’appui des soldats que la France entend maintenir dans le pays.


La résolution, rédigée par Paris et dont Reuters s’est procuré une copie, est placée sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui permet le recours “à tous les moyens nécessaires” pour protéger les populations civiles et stabiliser les principales villes du Mali, notamment dans le Nord.
Le texte pourrait être voté d’ici la fin du mois d’avril. Et le mandat de la Mission intégrée des Nations unies de stabilisation multidimensionnelle au Mali (Minusma) débuterait au 1er juillet pour un premier exercice de douze mois.
Une réunion d’experts des quinze membres du Conseil de sécurité est programmée mardi à New York pour discuter de la proposition de résolution.
Selon un haut responsable des Nations unies, s’exprimant sous couvert de l’anonymat, la Minusma coûterait jusqu’à 800 millions de dollars par an et serait la quatrième opération de maintien de la paix la plus importante.
La France, appuyée par l’armée tchadienne, est intervenue militairement le 11 janvier dernier pour repousser les insurgés islamistes qui menaçaient de marcher sur Bamako.
DÉPLOIEMENT SOUMIS AUX CONDITIONS DE SÉCURITÉ
Le retrait des soldats français participant à l’opération Serval, qui a compté jusqu’à 4.000 militaires, a débuté mais Paris entend maintenir une force d’un millier de soldats à compter de la fin de l’année.
“Les forces françaises seront prêtes à fournir un soutien (aux casques bleus de la Minusma)”, a dit un diplomate de haut rang du Conseil de sécurité. “On ne peut pas demander à des casques bleus de s’engager dans des activités contre le terrorisme”, a-t-il ajouté.
La Minusma prendrait le relais de la Force africaine de stabilisation du Mali, dont la plupart des troupes changerait simplement de mandat pour rallier cette nouvelle mission de maintien de la paix de l’Onu.
Le projet de résolution prévoit cependant que le déploiement des casques bleus soit soumis à une évaluation des conditions de sécurité au Mali dans les 45 jours suivant son adoption.
Il dépendrait notamment de l’arrêt des opérations majeures de combat et d’”une réduction significative de la capacité des forces terroristes de représenter une menace majeure contre la population civile” des villes du Nord-Mali.
Si ces critères ne sont pas respectés au 1er juillet, le projet de résolution prévoit que le Conseil de sécurité réexaminera le calendrier de déploiement des casques bleus.
Le texte réclame aussi “des progrès tangibles dans le processus politique au Mali, qui sont d’une signification cruciale pour la réussite du déploiement et des opérations de la Minusma”.
Les autorités provisoires du Mali espèrent être en mesure d’organiser des élections en juillet, mais à l’Onu, diplomates et fonctionnaires estiment que ce calendrier est trop ambitieux.
Au total, la Minusma serait formée de 11.200 soldats et 1.440 policiers.
Les soldats français maintenus au Mali au terme du retrait de l’opération Serval seraient habilités à intervenir en soutien des casques bleus si ces derniers sont “sous une menace imminente et grave et sur requête du secrétaire général”.
Henri-Pierre André pour le service français

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