Paris qui a tourné le dos à l’opération militaire contre Al Qaïda est résolu à négocier pour obtenir la libération des otages enlevés au Niger. A cet effet, les autorités françaises ont demandé l’aide du Mali. Un médiateur, Iyad Ag Ghaly, est désormais en liaison avec les ravisseurs que son envoyé a rencontrés.
A propos des sept otages du désert, on sait trois choses depuis la dernière communication d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), à travers Al Jazzera. Les otages, cinq français, un togolais et un Malgache sont en vie, ils sont en territoire malien, selon des sources concordantes. Troisième chose, c’est le déterminant qui fait le plus de vague dans les prises d’otages dans l’espace sahélo saharien : Paris reporte l’usage de la force contre Al Qaïda et choisit de négocier pour obtenir la libération des otages.
Il y a cependant deux inconnues, la première étant les revendications d’Al Qaïda que Paris attend avec impatience. La seconde inconnue c’est jusqu’à quel niveau Paris renonce à reprendre « les raids » dont les premiers ont coûté la vie à un otage français, Michel Germaneau – pour libérer l’otage la France s’était lancée dans un raid militaire avec la Mauritanie contre une base d’Al Qaïda en territoire malien le 22 juillet 2010 – Le moins que l’on sait est que négociation ne rime pas avec opération militaire. La tentative de cumuler les deux a été un échec qui a contribué à forger la position française actuelle. Ce qui veut dire que Paris se voue entièrement à la négociation. Pour convaincre sur ce choix, le gouvernement français a demandé l’aide du Mali pour aider à libérer les sept otages.
Cette aide de la partie malienne consistera à nouer les contacts utiles avec Al Qaïda, sans lesquels aucune négociation n’est possible. Ce terrain est celui des intermédiaires à travers des nobles et certains chefs de tribus du nord. Il s’agit également d’établir la communication entre la France et les ravisseurs.
Une des préalables à l’ouverture de négociation était pour la France d’avoir la certitude que les otages sont en vie. Le 30 septembre dernier, Aqmi a diffusé une photo des sept otages, accompagnée d’un enregistrement audio dans lequel les Français déclinent leur identité, affirment avoir été enlevés et être détenus par cette organisation. L’image les montre assis à même le sol sur un terrain désertique, avec debout derrière eux des hommes en armes. Le lieu de leur détention serait entre les déserts malien et algérien, dans la zone du Timétrine, une région de collines désertiques dans le nord-est du Mali. Dimanche dernier, le ministre français de la Défense, Hervé Morin, déclarait que la France n’avait toujours pas reçu de demandes précises d’Aqmi.
ATT reçoit un membre d’Areva
Le président du conseil de surveillance du groupe Areva, Jean-Cyril Spinetta, aurait été reçu à Bamako par le président malien Amadou Toumani Touré. Le sujet des collaborateurs d’Areva ( 5 Français 1 Togolais et 1 Malgache) capturés à leur domicile, sur le site minier d’Arlit (nord du Niger), dans la nuit du 15 au 16 septembre, et otages dAl-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), était au centre de leur entretien. C’est dire que le groupe Areva compte sur le Mali pour aider à la libération des otages. ATT aurait répondu qu’il mettrait “tout en œuvre“ pour obtenir cette libération. Selon un article d’ouest-France.fr, du 2 Octobre, un ancien chef de la rébellion touareg au Mali, Iyad Ag Ghaly, est arrivé samedi à Gao (nord-est du Mali) pour participer aux négociations en vue de la libération de sept otages détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Dès son arrivée à Gao (1 200 Km au nord est de Bamako), le médiateur a pris la direction du grand nord du Mali, vers le massif du Timétrine, ont ajouté les mêmes sources. Personnalité influente dans le nord du Mali, Iyad Ag Ghaly est mandaté par le gouvernement malien pour participer à ces négociations, selon le confrère.
« Nous avons dépêché Iyad Ag Ghaly pour aider au dénouement de l’affaire. Il est en route », a confirmé une source officielle malienne citée par ouest France.fr. « Iyad Ag Ghaly avait déjà envoyé auprès des ravisseurs l’un de ses proches qui avait pu voir les otages, avant la publication officielle de preuves de vie », écrit le confrère. L’objectif du médiateur touareg malien serait à présent de revenir avec tout ou une partie des revendications posées par les ravisseurs.
B. Daou