Gargando, une localité située à une centaine de kilomètres de Goundam a accueilli les 11 et 12 mars, une importante rencontre intercommunautaire pour la paix et la réconciliation. Organisée à l’initiative du chef de la tribu des Kel-Antessar, Abdoul Majid Ag Mohamed Ahmad dit « Nasser », elle a réuni les communautés Kel Antessar, les sédentaires et les autres tribus alliées de toute la Région de Tombouctou ainsi que des représentants de la diaspora. Maires, députés, chefs coutumiers et religieux, autorités politiques et administratives, leaders d’opinion, représentants des refugiés se sont mobilisés pour la cause de la paix et de la réconciliation. L’hôtel Salam de Bamako a servi, samedi de cadre à la conférence de presse de restitution des grands moments de cette rencontre.
Chef-lieu de la commune du même nom dans le cercle de Goundam (Région de Tombouctou), Gargando est un village essentiellement composé des fractions issues de la tribu Kel Antessar.
L’un des temps forts de la rencontre fut la montée des couleurs nationales à la place du « drapeau » du HCUA (membre de la CMA) qui y flottait depuis bien longtemps. Des militaires maliens et d’anciens rebelles de la CMA ont chanté main dans la main, l’hymne national. Ce geste fort symbolique s’est déroulé sans incident en présence de chefs des forces armées maliennes et de sécurité (FAMAs) et des responsables des groupes armés. Ce qui constitue selon les animateurs de la conférence de presse du samedi dernier, un pas décisif sur le chemin de la paix et de la réconciliation.
Plusieurs sujets ont été discutés à la rencontre de Gargando : le retour des réfugiés, l’insécurité avec son lot de braquages et d’autres formes de violences, la cohésion sociale, le vivre-ensemble, l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, les questions de développement.
Les participants ont fait plusieurs recommandations comme la mise en œuvre rapide de l’Accord pour la paix et la réconciliation et le retour des réfugiés dans leurs localités respectives. Ils ont condamné toutes les formes d’agression et de violence dans les Régions du nord du pays, et en particulier dans celle de Tombouctou.
Le député Oumar Traoré, membre de la commission en charge de l’eau à l’Assemblée nationale, a loué les efforts faits par le gouvernement pour doter Gargando de certaines commodités. En effet, le village est désormais éclairé par une dizaine de lampadaires solaires. Ceux-ci ont été acquis grâce à un projet du gouvernement visant à éclairer les localités qui n’ont pas encore accès à l’énergie électrique. Ces réalisations sont subventionnées par l’Etat à hauteur de 90%. Pour Gargando, ce sont les organisateurs qui ont payé la contrepartie de la population (10%).
Le ministère de l’Économie numérique, de l’Information et de la Communication a, lui, facilité l’accès au transfert d’argent via le téléphone portable. C’est l’approvisionnement en eau potable qui pose toujours problème. Ce problème fait justement partie des difficultés qui ralentissent le retour des réfugiés. Il y aurait encore 54 000 réfugiés maliens dans le camp de M’Bera en Mauritanie et 98% d’entre eux sont des ressortissants de la Région de Tombouctou.
L’ancien ministre Oumar Ibrahim Touré, aujourd’hui commissaire à la sécurité alimentaire, également originaire de la Région de Tombouctou, a félicité les organisateurs de cette rencontre intercommunautaire, qui aura été l’occasion de rassembler les Maliens au nom de la paix et la réconciliation. « Plus jamais de banditisme au nom d’une communauté ou d’une tribu. Ça n’a pas été du folklore. Ce sont des hommes et des femmes qui se sont rencontrés pour se dire toute la vérité », a apprécié un responsable communautaire.
Le forum très attendu de Kidal, prévu en début de semaine prochaine a été abordé par la presse. Un confrère a aussi voulu savoir si la tribu Kel-Antessar était pour que l’on négocie avec les groupes terroristes d’origine malienne, comme l’ont suggéré des responsables politiques. Pour Abdoul Majid Ag Mohamed Ahmad, c’est au gouvernement de décider avec qui il faut négocier.
La commune rurale de Gargando a été créée par la loi no 96-059 du 04/11/1996. Elle est limitrophe avec celles Râz-El-Mâ, M’Bouna, Télé, Goundam, Télemsi, Djanké, Soumpi, Soboundou et Tonka. Dans les années 70, une partie de sa population a dû partir vers le Mema à la faveur des réformes agraires initiées au niveau du lac Horo. Ce qui disloqua des familles entières et contribua au dépeuplement de l’arrondissement.
A. DIARRA
le gouvernement ne peut pas être dessus du peuple malien et sa sécurité! voyons! il faut négocier avec tout le monde sans tarder, on a fait la paix avec les bilakoro de mnl et autres pourquoi un malien plus que d’autre???
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