Paix et réconciliation nationale : L’antenne CVJR-GAO enfin opérationnelle

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Le Mali pacifié et réconcilié dans la justice et le pardon est le levier de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) dont l’antenne régionale de Gao sise au château extension-est depuis jeudi 15 décembre dernier opérationnelle. Elle suscite beaucoup d’espoir pour les victimes et les parents des victimes de différentes crises que le Mali a connu de 1960 à nos jours. Fatoumata Tiégoune coordinatrice des associations de victimes de Gao dira que c’est un grand jour pour les associations et victimes de Gao. Par ma voix et au nom de toutes les victimes, nous fondons tout notre espoir ; toute notre confiance à la CVJR pour que la vérité soit dite. Que la justice soit rendue. Que des réparations soient faites et que des mesures de garantie soient prises pour que (plus jamais ça) au Mali”. Avant de citerai quelques graves violations des droits de l’homme auxquelles les populations ont été soumises et particulièrement les femmes et les enfants : les viols, les flagellations, les assassinats, les tortures de toutes sortes, les mariages forcés et souvent collectifs, les brimades, les injures, les séquestrations et j’en passe”. L’avènement de la CVJR est une opportunité de faire respecter les droits des victimes et de promouvoir l’État de droit au Mali.Selon Ndeye Yandé kané, chef de la division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma-Gao . “La division des droits de l’homme et de la protection de la Minusma, représentation du Haut Commissariat des droits de l’homme des Nations Unies, a accompagné ce processus depuis sa genèse à travers la création et le développement d’un partenariat stratégique et privilégié avec la Commission Vérité Justice et Réconciliation. Ce partenariat a été traduit par un appui technique et substantiel important, y compris le déploiement d’un cadre de la division auprès de la CVJR pour contribuer à la première phase préparatoire de la Commission. Quant à son opérationnalisation, la division des droits de l’homme et de la protection représentant le bureau du Haut Commissariat aux droits de l’homme au Mali, se réjouit du développement institutionnel que la Commission a achevé jusque-là. Ainsi, il est important de relever qu’elle est déjà dotée d’une stratégie d’intervention, d’un règlement intérieur, d’un organigramme, de manuels de procédure, d’une note conceptuelle sur l’approche genre, d’un plan d’action portant la période de son mandat, d’un plan d’action annuel pour l’année 2016 ainsi que ses 5 sous-commissions en charge respectivement de la recherche de la vérité, du soutien aux victimes et réparations, de la sensibilisation et réconciliation, des études, des rapports et documentations et enfin la sous- commission genre. Aujourd’hui après avoir recruté une partie du personnel et assurer les formations, et après avoir ouvert 3 antennes à Bamako, Ségou et Mopti, la Commission ouvre sa troisième antenne régionale à Gao. Cette étape importante se réalise concomitamment avec l’ouverture de l’antenne régionale de Tombouctou …La Commission Vérité Justice et Réconciliation amorce une phase nouvelle de son existence, la plus importante. Suis-je tenté de dire celle du travail de prise de contact avec les victimes des événements stratégiques que ce pays a connu. La phase de la collecte d’informations et de la prise des dépositions qui débutera le 2 janvier 2017 est cruciale pour l’ensemble du mandat de la Commission. A cet égard, la participation des victimes et communautés aux travaux de la CVJR est d’importance fondamentale. Une mission fondamentale a été confiée. Celle de donner une voix aux sans voix. Ces victimes nombreuses de violences durant les différentes crises que le Mali a connu depuis son indépendance. Ces victimes méritent de ne pas être oubliées. Elles méritent d’être écoutées, de pouvoir exprimer des horreurs auxquels elles ont été congrontées et d’obtenir une reconnaissance des injustices qu’elles ont subi”. Pour Salif Traoré gouverneur de la région , “Les différentes crises politico-sécuritaires dont 4 rébellions armées. 1963. 1990. 2006. 2012. Qui se sont succédées au Mali, ont laissé d’innombrables victimes ayant été l’objet de graves violations des droits humains sur toute l’étendue du territoire. Mais aussi au nord et particulièrement à Gao. Je salue avec émotion les familles qui ont été frappées dans leurs coeurs, dans leurs corps, dans leurs chairs. Les personnes qui ne sont plus capables de s’exprimer. Celles qui souffrent en silence. Celles qui traînent de handicaps et de souffrances psychologiques. Les étrangers victimes parce qu’ils ont eu le tort de venir apprécier notre culture si riche. Je n’oublie pas les femmes et les enfants victimes d’atrocités ayant engendré l’espoir d’une vie meilleure. Ces conflits nous privent de libertés et handicapent la démocratie. C’est pourquoi nous saluons l’ouverture de l’antenne de Gao, car je reste convaincu qu’il faut donner la parole aux victimes pour légitimer et consolider le processus de réconciliation. Pour savoir et comprendre réellement ce qui s’est passé. La création de l’antenne régionale est l’opportunité de l’entendre enfin que ne nous craigne plus l’avenir. C’est la raison pour laquelle dans le cadre de la justice transitionnelle dont la CVJR représente l’ossature, nous devons nous assurer que les droits fondamentaux des victimes seront respectés. Droit à la justice. Droit à la vérité. Droit à la réparation. La responsabilité incombe à tous de s’assumer de l’intégration du principe de non récurrence en identifiant les causes profondes du conflit. L’antenne régionale de Gao est une portée d’entrée pour enquêter sur les cas de violations graves des droits de l’homme individuels et/ou collectifs commises dans le pays. Pour mener des enquêtes sur les cas d’atteinte à la mémoire individuelle et/ou collective et au patrimoine culturel. Pour établir la vérité sur les violations graves des droits de l’homme et les atteintes aux biens culturels. Pour en situer les responsabilités et proposer les mesures de réparation ou de restauration” a indiqué le gouverneur. “L’ouverture de nos antennes régionales constitue un moment clé dans le démarrage effectif des enquêtes sur les graves violations des droits de l’homme et je puis vous assurer que nous y sommes préparés techniquement, moralement psychologiquement a martèle  ,Sidi Konaké 2ème vice président .Selon lui, grâce à l’appui de la GTZ nos conseillers régionaux et preneurs des dépositions ont été bien formés, notamment quant à la manière d’identifier les types de violations des droits de l’homme et par rapport à la connaissance des principes déontologiques comme la neutralité, l’impartialité, la confidentialité, la protection contre d’autres incriminations et la sécurité. J’invite à cet égard les chefs d’antennes, les conseillers régionaux et les preneurs des dépositions à s’armer de courage, d’abnégation pour pouvoir gérer les stress, les émotions et des inhérents à ce type d’activités”. C’est une équipe de 12 membres composée de preneurs des dépositions, des conseillers régionaux et un personnel d’appui dirigé par l’ex députe de la ville, Arboncana Boubèye Maiga est désormais le chef d’antenne régionale , il aura la charge en toute confidentialité de conduire à bien les missions de la CVJR-GAO. Rappelons que la cérémonie a pris fin par  une visite guidée des locaux

Moussa Ousmane Touré

Source : La lettre du Mali

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