Le Groupe d’Action pour la Réconciliation et le Dialogue au Mali (GARD), présidé par l’ex-Maire de la Commune VI, El-hadj Souleymane Dagnon, et dont l’un des Vice-présidents est Ahmed Mohamed Ag Hamani, ancien Premier ministre du Mali, a organisé hier une conférence de presse visant à faire l’état des lieux depuis le lancement de l’association, en février 2014, dans le village emblématique de Kéla, et aussi pour parler des perspectives de l’association.
C’était à la Maison de la Presse, sous la présidence effective de Souleymane Dagnon et de Ahmed Mohamed Ag Hamani, du Secrétaire Général du GARD, M. Boubacar A. Touré, en présence des membres du bureau de l’association au grand complet, des griots et autres communicateurs traditionnels venus d’un peu partout au Mali. Rarement une conférence de presse aura drainé un tel parterre de personnalités, comme pour confirmer ces propos tenus par le secrétaire général du GARD dans son exposé liminaire : « Au Groupe d’Action pour la Réconciliation et le Dialogue, nous nous définissons comme une association d’hommes de paix, de compromis, de bonne composition et de non violence engagés à soutenir avec vigueur partout au Mali, le processus de dialogue, de réconciliation nationale et du PARDON. Nous sommes des Maliens du nord et du sud, de tous les bords politiques, de toutes conditions sociales et de toutes couleurs, des Noirs et Blancs de toutes les régions du Mali, Maliens des villes et des campagnes, tous engagés à bannir la haine et la méfiance entre Maliens, à promouvoir le dialogue, la réconciliation, la paix et la concorde nationales… »
Occasion toute inouïe, pour Boubacar A. Touré, le secrétaire général du GARD, de demander une minute de silence en la mémoire d’un grand artisan de ce qu’est aujourd’hui GARD et ses idéaux, en l’occurrence le Pr Bakary Kamian, mais aussi de toutes les victimes de la crise du nord. Parlant de la crise malienne, Boubacar A. Touré a salué l’engagement sans faille des journalistes maliens en faveur de la paix et de la concorde nationale : « Je puis témoigner du grand professionnalisme de la presse malienne dès le début de ce qu’on a appelé la crise malienne. Vous n’avez nullement été ces journalistes qui divisent, cette presse qui attise le feu, ces hommes de médias qui haranguent et affabulent, comme on a pu le constater ailleurs lors des crises en Afrique, notre continent étant devenu malheureusement celui qui abrite le plus grand nombre de foyers de tension au monde… ».
Faisant le genèse du GARD, le secrétaire général Boubacar A. Touré rappellera : « Aussi nous avons entrepris, à partir du village de Kéla (cercle de Kangaba), un des centres historiques et de référence les plus importants de médiation intercommunautaire, de fédérer tous les autres grands centres maliens traditionnels de dialogue national disséminés à travers le pays afin que ce qui a été brisé soit reconstitué durablement, et que plus jamais le Mali ne retombe dans un gouffre de dissension aussi profond.
Le GARD a pour objectif de promouvoir le dialogue et la réconciliation au Mali et en Afrique, en mettant en œuvre les méthodes et pratiques de médiation issues de la tradition et de la culture maliennes.
Le Mali, un très vieux pays, peut se remettre debout et rebondir, dès lors qu’il se fera fort de toutes ses valeurs qu’il a gracieusement offertes au reste du monde, et qui sont : le « Maya », le « Dambé », le « Diatiguiya », le « Sinangouya », le « Djéliya »…
Donc, le Djéliya au service de la réconciliation et du Pardon au Mali. Parce qu’en effet, le Djéliya est une profession plus répandue partout au Mali, pratiquée dans chaque famille, dans chaque quartier, dans chaque village et ville, dans toutes les communes.
Les pères fondateurs de la Nation malienne ont offert au monde et à l’humanité des valeurs impérissables de civilisations comme le Djéliya, le vrai, desquelles les générations actuelles se doivent de puiser pour fortifier les assises de la nouvelle société malienne.
Pour ce faire, il faudrait que le peuple malien se tourne vers sa propre culture et vers ses propres traditions de paix, de médiation, de réconciliation et de pardon ».
C’est dans cette optique le Groupe d’Action pour la Réconciliation et le Dialogue au Mali a entrepris, l’effervescence de la cérémonie de lancement retombée, de passer par une méthode pédagogique visant à rencontrer tous les anciens chefs d’Etat du Mali, y compris la famille du premier Président du Mali indépendant, Modibo Kéita, plus l’actuel Président en exercice, en l’occurrence El-hadj Ibrahim Boubacar Kéita, en vue de l’amorce d’un véritable élan de pardon et de réconciliation nationale entre tous les fils du Mali.
Ainsi a-t-il réussi, grâce au dévouement du regretté Pr Bakary Kamian, à rencontrer les présidents Moussa Traoré et Dioncounda Traoré, restait à voir, toujours sous l’égide du Pr Kamian, les Présidents Alpha Oumar Konaré, Amadou Toumani Touré, et Ibrahim Boubacar Kéita. Mais entre temps, l’éminent Pr Bakary Kamian a tiré sa révérence, non pas sans choisir son digne représentant dans ce processus de paix et de réconciliation au Mali, en l’occurrence l’ancien Premier ministre Ahmed Mohamed Ag Hamani qui, sans prétendre avoir toutes les qualités de Bakary Kamian, qui fut son professeur, a accepté avec fierté et honneur de reprendre le flambeau et de relever le défi qu’il juge énorme, mais pas au-dessus des moyens du GARD. A noter qu’au-delà des anciens présidents Moussa Traoré et Dioncounda Traoré, les responsables du GARD ont aussi rencontré les familles de feu président Modibo Kéita, de Maraba Kassim, de Fily Dabo Sissoko, et ils se proposent de continuer, dans la même dynamique, pour rencontrer ATT et IBK, et aussi tous les protagonistes de la crise du nord, y compris Iyad Ag Ghali et Hamadoun Kouffa !
Le pardon, comme préalable à la réconciliation
N’est-ce pas que le moment est venu pour les Maliens de se pardonner, à commencer par ceux qui ont eu le privilège de présider aux destinées de la Nation malienne ? Voici la seule question leitmotiv qui guide aujourd’hui les actions du GARD, dont les responsables sont convaincus qu’on ne pourra jamais construire de relations profondes et durables si on ne sait pas pardonner. Mais au GARD, on se méfie de confondre le pardon et la réconciliation, même si les deux sont très liés. Dans une démarche de pardon, dit-on, il est important de les dissocier et de ne pas penser d’abord réconciliation. Car parler de réconciliation avant le pardon, c’est comme mettre la charrue avant les bœufs.
« Et voilà pourquoi au GARD nous insistons autant sur le PARDON. Et y a-t-il au Mali mieux que nos djélis pour demander et obtenir le pardon entre Maliens ? Notre entremise auprès des anciens présidents du Mali, n’est en fait qu’un élément de notre plan d’activités que nous avons discuté et adopté et qui, s’il est mis en œuvre, permettra une vraie réconciliation au Mali », fera enfin savoir le secrétaire général Boubacar A. Touré.
L’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, saisissant l’occasion, n’a pas manqué, comme à l’accoutumée, de mettre les points sur les « i », comme on dit ! Pour lui, contrairement à tout ce qui se dit, la crise actuelle n’est pas une crise entre le nord et le sud, et tous ceux qui se battent aujourd’hui n’ont aucune légitimité pour parler ou agir au nom des populations du nord. Ce sont plutôt des gens qui se battent pour des postes politiques, pour des intérêts personnels… Face à cette situation, Ag Hamani conseille aux plus hautes autorités et aux forces vives de la nation, de travailler à la restauration de la confiance entre les citoyens et l’Etat. Et aussi, que tout le monde, sans exception, travaille au renforcement de l’Etat, car pour lui, « sans un Etat fort, pas de démocratie, pas de paix, pas de développement… »
Moussa Koné
Voilà des escrocs complice de ce criminel et qui veulent lui donner une virginité. Iyad a été amnistié combien de fois. Si c’était la solution on n’en sera pas là. Ag Hamani perd la raison ou veut il soustraire son criminel de frère à la justice. . Sa démarche est douteuse
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