Du 05 au 10 octobre 2017, à Anefis, une rencontre a réuni la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme des Mouvements armés. Cette rencontre fait suite aux engagements pris par les deux parties à Bamako, le 20 septembre 2017. Elle a porté sur la cessation immédiate, totale et définitive de toute formes d’hostilités ; la libération des détenus et la clarification du sort des personnes disparues.
Après 2 jours de discussions sur les points inscrits, les négociations ont d’abord connu un blocage. Selon nos informations, la CMA a souhaité que les combattants s’étant rendus coupables d’exactions et de crimes soient remis à la justice.
La plateforme qui regroupe le gros lot des combattants incriminés a souhaité que table rase soit faite de tous les crimes.
Face au refus de la CMA, les négociations ont pris un coup de froid. Malgré tout, les deux parties se sont entendues sur un protocole d’accord.
En effet, à l’issue des travaux, les deux parties ont convenu de ce qui suit : le retour de la plateforme à Takalote, dès le mercredi 11 octobre 2017 en coordination avec la MINUSMA ; la mise en place de mécanismes sécuritaires garantissant la libre circulation des personnes et des biens ; la mise en place d’une commission spéciale de justice pour le règlement de tous les contentieux et différends dont elle sera saisie ; le démarrage sans délai des missions de sensibilisation et de réconciliation, à travers la commission de réconciliation ; la mise en place d’une équipe locale de bons offices, chargée de suivre et de consolider les acquis de la rencontre. Selon nos informations, les combattants suspectés de crimes seront jugés par un collectif de Cadis du nord et non par les juges des tribunaux ordinaires.
La rencontre a invité toutes les populations de cette bande que d’aucuns désignent Azawad, à s’investir pour l’atteinte des objectifs de cohésion sociale.
La CMA et la Plateforme réaffirment leur attachement à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. La CMA et la Plateforme invitent le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour diligenter la mise en œuvre de l’accord issu du processus d’Alger, notamment sur les plans politico-institutionnel et sécuritaires. Il ne reste plus qu’à souhaiter que ce protocole d’accord soit respecté par les parties pour une paix définitive.
Abdoulaye KENE