La Minusma a organisé un atelier de deux jours, les 15 et 16 juillet derniers, à l’intention des femmes leaders pour la paix et la réconciliation à l’entame des pourparlers d’Alger.
Pour une meilleure prise en compte de leurs recommandations dans les pourparlers ouverts mercredi dernier entre Bamako et les groupes rebelles du Nord à Alger, le Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace Cédéao/section du Mali (Repsfeco/Mali) a organisé les 15 et 16 juillet 2014 une rencontre intitulée “Atelier des femmes leaders sur la paix et la réconciliation nationale”.
Il s’agissait, pour les femmes leaders du Mali, de faire la synthèse de leurs recommandations dans le cadre du dialogue national et des pourparlers d’Alger.
Le chef adjoint de la Mission des Nations unies, David Gressly, a salué la tenue de cette rencontre capitale qui va permettre une meilleure implication des femmes dans les pourparlers inclusifs et du dialogue national. Il a noté le rôle capital des hommes et des femmes dans le processus de la paix dans un pays et particulièrement les femmes.
“L’engagement des femmes est essentiel au rétablissement et à la consolidation d’une paix réalisable et durable”, a dit M. Gressly. Et d’ajouter que leur participation permet d’assurer la prise en compte de leurs priorités et besoins spécifiques dans l’accord de paix, et de contribuer ainsi à la protection et à la sauvegarde des droits de l’Homme, au renforcement de la justice et à l’établissement de la démocratie.
Il est revenu sur le rôle joué par les Maliennes lors des événements de 1991 dans la réussite de la transition démocratique, ainsi que leur participation aux discussions de Ouagadougou en 2012 assurant la prise en compte des besoins des femmes et dénonçant la violence sexuelle et sexiste.
Il a promis que la Minusma ne ménagera aucun effort pour promouvoir cette pleine participation des femmes dans le processus long, difficile et crucial qu’est la recherche de la paix avant de revenir sur le mandat de son institution dans notre pays sous le couvert de la résolution 2164 prise cette année qui stipule que la Minusma use de ses bons offices et de mesures de confiance et d’encouragement au niveau national et local, pour prévoir, prévenir, atténuer et régler tout conflit, y compris le renforcement des capacités en matière de négociation et de favoriser la participation de la société civile, dont les organisations féminines.
La représentante du Repsfeco/Mali, après avoir rappelé les tristes événements dans notre depuis 2012 a salué la communauté internationale pour son appui conséquent au recouvrement de l’intégrité territoriale, la tenue des élections présidentielle et législatives et l’amorce du dialogue inclusif et de la réconciliation nationale. Cependant, force est de constater que de nombreux défis restent d’actualité pour un retour définitif de la paix, ajoutera-t-elle.
Elle a évoqué les viols et les violations de droit qui ont affecté la couche féminine lors de l’occupation du Nord par les groupes rebelles avant de souligner le rôle capital joué par les femmes dans la reconquête des régions du Nord, dans l’apaisement du processus électoral et dans la mobilisation des électeurs.
Elle a salué la Minusma pour son appui inestimable pour la tenue de la présente rencontre et les femmes maliennes pour leur courage à la défense de l’intégrité territoriale, au processus de la paix, de la réconciliation et de la reconstruction.
Ousmane Daou