A peine le parachèvement du processus de la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale mis en route, de nouvelles menaces se sont dressées aussitôt sur le chemin de l’apaisement du climat sociopolitique de notre pays. Il s’agit bien évidemment du retour en force des djihadistes. En un laps de temps, on a assisté à un regain d’attaque terroriste avec l’extension de son foyer habituel, le nord, vers le sud. En fait, le samedi 27 juin dernier, la ville de Ménaka a été le théâtre d’affrontements sanglants entre les forces armées maliennes et les djihadistes. Et le lendemain 28 juin, le village de Fakola dans le cercle de Kolondièba s’est vu envahi par une horde de djihadistes. On comprend aisément avec la recrudescence des attaques criminelles que le nid du terrorisme est loin d’être anéanti au Mali. L’enchainement des événements crève les yeux et prouve à suffisance ce qui a été dénoncé en son temps par beaucoup d’observateurs de la scène politique. C’est- à –dire que la force de frappe de l’armée française a poussé les groupes terroristes, Ançardine, Mujao, à s’aligner derrière le Mnla et le Hcua. La signature de l’accord de paix a mis à nu la connexion mafieuse entre les éléments de la Coordination des mouvements de l’Azawad et les groupes terroristes qui sévissaient à l’époque dans le septentrion. Des alliances de circonstance et contre nature n’ont pas pu survivre à l’épreuve du temps et finissent toujours ainsi. Car leurs objectifs étant diamétralement opposés. L’un aspire à l’application de la Charia sur toute l’étendue du territoire national, et l’autre à l’indépendance ou autonomie des régions du nord. Ainsi, au bout de plusieurs mois de tractations dans la capitale Algérienne, l’Etat malien et les mouvements d’auto-défense de la plateforme et quelques brebis galeuses de la Cpa et du MAA ont accepté de signer à Bamako l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. L’autre partie, qui constitue l’aile dure de la rébellion, s’est contentée de le parapher la veille tout en conditionnant son adhésion à la prise en compte de certaines préoccupations. Ce qui fut fait contre toute attente et en dépit des déclarations d’intention de la part des officiels Maliens et de la Minusma qu’il n’y aura plus réouverture de négociation. Elle a été rouverte pour satisfaire les doléances de la CMA. Aux termes d’une série de consultation, deux documents compromettants sont sortis des travaux intitulés « relevé des conclusions des consultations préparatoires à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali » et « Arrangement sécuritaire pour une cessation des hostilités ». Le gouvernement a donné son quitus pour que la Cma rejoigne enfin le processus de paix. Alors qu’il n’est un secret pour personne que cet accord comporte des germes d’une partition programmée du Mali. Les autorités maliennes ont capitulé à tout point de vue dans le but de sauver le régime.
L’option d’une croisade contre les ennemis de la paix est à envisager
Depuis la signature de l’accord parachevant le processus, la donne a commencé à changer. Les éléments de la Cma qui n’entendaient pas s’inscrire dans la dynamique de la paix ont enfin accepté. Car ils espéraient tout obtenir sauf la levée des mandats d’arrêt sur leur chefs militaires qui ont commis et commandité l’assassinat sauvage des vaillant fils du Mali. Mais ceux qui poursuivent d’autres objectifs, autres qu’un arrangement se sont démarqués carrément de l’accord. « A chacun son objectif » a-t-on coutume de dire. Ainsi, les djihadistes qui figuraient dans les rangs de la coordination des mouvements armés de l’Azawad ont repris leurs sales besognes. En clair, les ennemis de la paix au Mali se sont déclarés après la signature de l’accord du 20 juin. Ces groupuscules qui s’agitent ces derniers temps n’ont d’autre dessein que de mettre en mal le processus d’unification et de stabilisation du Mali. Car ils ne trouveront point leur compte dans un Mali réunifié. Il urge que les autorités maliennes aussi bien que les forces partenaires du Mali revoient leur copie pour juguler le phénomène des attaques asymétriques contre l’Etat Malien. Surtout quand on sait que leurs cibles ne sont que des populations civiles. La conjugaison des efforts pour les neutraliser s’avère une nécessité dans le contexte actuel.
Boubacar SIDIBE
On doit apprendre à se défendre tout seul
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