A l’initiative du Rassemblement pour le Mali (RPM) s’est tenu du 19 au 20 novembre 2011, à la Bibliothèque Nationale un atelier sur le thème : « La paix et la Sécurité dans l’espace sahélo -saharien, enjeux et défis pour le Mali». Ont participé à cet atelier, organisé en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert, certaines formations politiques, des élus du RPM, des conseillers nationaux, des experts, des membres de la société civile et les membres du bureau national.
Face à la situation d’insécurité au caractère transversal et multidimensionnel qui se développe depuis plusieurs années dans notre pays particulièrement dans sa partie nord qui se manifeste par la mal gouvernance, des rebellions, des conflits intercommunautaires, la présence d’AL-Qaida au Magherb Islamique, les prises d’otages et le trafic de drogue et d’armes, le RPM entend jouer sa partition et faire des propositions au gouvernement et aux autres acteurs du secteur de la sécurité pour la gestion de ce mal.
La rencontre a permis aux participants d’être édifiés sur le rôle des acteurs politiques dans la résolution des crises dans la région sahélo-saharienne. A l’ouverture des travaux, la 4ème vice présidente du parti, a déclaré que la sécurité constitue, aujourd’hui en Afrique, une préoccupation majeure à dimension sous-régionale, voire continentale. D’où toute la pertinence du thème choisi, à savoir : «La paix et la Sécurité dans l’espace sahélo -saharien, enjeux et défis pour le Mali.»
Il s’agissait au cours de cette rencontre d’analyser les tenants et les aboutissants de l’insécurité dans cette zone ; identifier les enjeux et les défis sécuritaires pour le Mali et faire des propositions pour la prévention, la restauration et la consolidation de la paix. Pour sa part, le Représentant de la Fondation Friedrich Ebert, Mr Doumbia, l’espace sahélo-saharien est aujourd’hui en proie à de nouvelles menaces sécuritaires caractérisées par des conflits d’intérêt et de leadership autour du trafic de drogues, d’alcool, d’armes et de stupéfiants impliquant des chefs narcotrafiquants étrangers, des jeunes locaux de toutes les communautés. «L’immensité de l’espace du Sahara central, la faiblesse des moyens militaires ont favorisé l’émergence de nouveaux acteurs à travers la présence d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) ».
Mr Doumbia a expliqué que la gestion de ce problème exige une approche régionale dans le cadre d’une coopération interétatique tant au niveau sous-régional permettant de rassembler les moyens qui prennent en compte toutes les facettes des conflits pour la paix et la sécurité, gage d’un développement durable.
Dans son exposé, le conférencier, Dr Zéïni Moulaye a édifié les participants sur les différents types de défis qui affectent l’espace sahélo-saharien et rendent complexes les liens étroits entre sécurité, gouvernance et développement.
Il s’agit notamment de la fragilité étatique. Cette fragilité des Etats renvoie à des problèmes de capacité et/ou de stabilité institutionnelle et sociopolitique. Elle est nourrie dans certains contextes par une crise de la gouvernance liée elle-même à une corrosion de la légitimité; elle s’enracine dans les difficultés de la construction nationale dans laquelle l’appareil étatique a été souvent privilégié au détriment de l’édification nationale. En Afrique de l’Ouest, 10 Etats sur 16 dont 9 des 15 pays de l’espace CEDEAO sont affectés par la fragilité étatique. La fragilité reflète et détermine à la fois les capacités de l’Etat à assurer la sécurité humaine, nationale et territoriale. Les immenses étendues (Niger 1 267 000 km2, Mali 1 240 000 km2 et Nigeria 923 768 km2) mettent la souveraineté de l’Etat à l’épreuve.
Ces fragilités, face à la montée de nombreuses menaces ont pour résultante d’élever les risques sécuritaires auxquels la région se trouve exposée.
Nouhoum Dicko