Dans la fièvre du paraphe et de la signature(le 15 mai dernier) de l’accord issu du processus de paix et de réconciliation d’Alger entre le gouvernement malien et les mouvements armés, le Président du parti Yélèma est monté au créneau pour donner quelques pistes de réflexions qui plaident en faveur de l’accord. Pour Moussa MARA, l’intégration est en marche et les impacts sont positifs. L’ancien Premier Ministre va plus loin. Il pense que l’idéal est que l’unanimité se fasse autour du document. Mais, il demeure convaincu que d’autres parties ne signeront jamais l’accord, faute de connexion sur l’arène politique pour se faire élire. C’est par la faveur d’un atelier sur le processus de paix et de la réconciliation nationale tenu samedi 09 mai 2015 au C.I.C.B.
L’ancien Premier Ministre Moussa MARA et non moins président du parti Yélèma, était en face de ses militants et sympathisants le samedi 9 mai au Centre International des Conférences de Bamako(C.I.C.B) pour éclairer la lanterne des Maliens à propos de l’accord issu du processus de paix et de réconciliation d’Alger. Ils ont battu le pavé de toutes régions administratives du Mali hormis celle de Kidal pour rallier la capitale. L’atelier qu’organisait le parti de l’ex Maire de la Commune du district de Bamako, s’inscrivait, à juste titre, dans cette dynamique, car il intervenait au moment où le peuple malien dans son ensemble avait les regards tournés vers le paraphe et la signature de l’accord le 15 mai dernier à Bamako.
Le Président du parti Yélèma (changement) s’est longuement expliqué sur plusieurs questions d’intérêt national à l’aide de détails fort croustillants. D’entrée de jeu, Moussa Mara a fait une lecture hautement positive de l’accord en le qualifiant d’un document majeur pour l’avenir du Mali qui doit être lu sans lunettes et compris par l’ensemble des Maliens.
En effet, le Président de Yelema se fonde plusieurs principes pour apprécier l’accord. Il est bon. Encore faut-il faire un effort de lecture au lieu de se contenter des critiques sans arguments de poids. Mara a une conscience claire que cet accord ne peut en aucune manière répondre à toutes les difficultés liées à la crise, mais pourrait servir de substrat à partir du moment où l’unité, l’intégrité du territoire et la laïcité de la République sont reconnues.
En outre, c’est sans compter la diversité culturelle, le poids considérable que va connaitre la décentralisation, l’abandon de la violence comme moyen d’expression politique, la lutte contre la corruption qui peut être l’une des causes de la désagrégation du pays, la création du Sénat ; le redéploiement des Forces armées nationales sur toute l’étendue du territoire, la loi de programmation militaire, etc.
Quant à l’intégration des Mouvements rebelles au sein de l’armée selon Moussa Mara, elle faire l’objet d’une analyse au cas par cas.
Le refus de parapher
Ceux qui affichent le refus de parapher et de signer l’accord semblent toujours dans une logique de contestation et de revendication qui justifie que les carottes pratiquement sont cuites pour eux. En effet, les membres de la Coordination des Mouvements de l’Azawad(CMA) affirment que leurs revendications n’ont pas été prises en compte. Pour Moussa Mara, ils estiment que « 80% des Forces armées du Nord doivent être composés de leurs éléments. Toute chose qui n’est plus possible au regard des leçons du passé.
L’idéal pour Mara est que tout le monde signe cet accord, mais il y a toujours une partie qui renoncera. « On n’a jamais vu des trafiquants soutenir un accord de paix », dixit le Président du Parti Yélèma.
Il a souhaité passé sous silence les accords internationaux. Mais, n’a tout de même pas oublié de faire un clin d’œil aux Maliens les appelant à l’union nationale, «Si nous sommes unis, nous ne serons les jouets de personne », dixit Mara.
Moussa Wélé DIALLO
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