Paix durable au Nord du Mali : Alger comme intime cadre de négociation

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Décisives, les négociations d’Alger en juillet devront aboutir à un rapprochement des positions entre le Gouvernement et les groupes armés. Et en définitive, elles permettront de déboucher sur un accord dont les préalables sont déjà affichés.

C’est finalement l’Algérie qui a été retenue pour abriter les négociations entre le Gouvernement et les groupes armés du nord. Pas étonnant pour qui connaît la place de ce pays dans la gestion des différentes rebellions qui ont secoué le Mali. Mais, cette fois-ci, le rêve d’une paix durable anime tous les esprits. Ainsi, nous nous sommes entretenus avec plusieurs structures de la société, des milieux religieux et communautaires qui ont donné leurs avis sur ce qu’il convient d’appeler l’intime négociation. «Nous devons nous mettre derrière nos autorités pour qu’elles signent seulement un accord favorablement pour tout le monde, notamment les communautés qui vivent dans le nord», a plaidé un membre d’une organisation de la société civile.

Même son de cloche chez un leader de jeunesse du nord. «Tout accord qui se fait en dehors des communautés du nord, est voué à l’échec », a averti, Ibrahim Almouloud.

Le ton est dur du côté des groupes d’auto-défense qui mettent en garde le gouvernement s’il traite la question avec légèreté. «Si on fait des arrangements farfelus, nous allons nous faire entendre, même au prix du sang, car  nous n’acceptons plus que des rebelles armés nous dictent leurs lois», a prévenu Souley Maïga de Ganda Izo.

Sur la question l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, s’est farouchement opposé à l’intégration des ex-combattants dans les sphères de l’administration.

Pour ce qui est la position gouvernementale, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop a fait remarquer que les lignes à ne pas franchir, sont claires. Pour ce faire, l’intégrité du pays, la forme laïque, sont des préalables qu’il faut accepter avant toutes négociations.

Sur la question, les groupes armés, notamment le Mnla, préfèrent reconsidérer leur position.Pour son vice-président, Mahamadou Djéry Maïga, «rien ne bloque désormais le processus de négociation d’une paix durable», après la signature  la semaine dernière d’une plate-forme à  Alger par les  trois  principaux mouvements armés : le Mnla, le Hcua et le Maa. «Nous venons d’enregistrer d’importantes avancées à Alger. Nous avions réaffirmé d’aller aux négociations sans attendre et nous venons réaffirmer l’unité et l’intégrité du Mali. Dès que nous avons accepté l’intégrité du Mali, je pense qu’il n’y a plus de problème. Nous  avons mis la balle dans le camp du Gouvernement».

Au regard de ce rapprochement des positions, de réels espoirs sont fondés sur les négociations qui, en principe, devront commencer le 15 juillet à Alger. Maintenant, la question qui taraude les esprits, c’est l’avenir des ex-combattants. Qu’est ce qui sera fait dans le cadre de leur réinsertion dans la vie active et de quel statut bénéficieront leurs leaders ? La réponse dépendra de la dextérité du Gouvernement malien, qui aura la lourde responsabilité de trouver une solution à la crise.

Soufi MAHAMANE

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