Ousmane Oumarou Sidibé : ‘’Quelque soit le temps, la justice fera le procès sur les graves violations des droits de l’homme qui ont été commises au Mali’’

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Le Conseil économique, Social et Culture sise à Koulouba a servi de cadre hier mercredi 23 mars 2016, à la tenue d’une réunion entre les membres de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (Cvjr) et les représentants des Ambassades et Organisations internationales au Mali. Deux points étaient inscrits à l’ordre du jour : le point des activités mises en œuvre par la Cvjr et la création d’un cadre de partenariat entre les commissaires et les diplomates. La dite réunion était présidée par le président de la Cvjr, Ousmane Oumarou Sidibé en présence de son deuxième vice-président, El Hadj Sidi Konaké, des diplomates accrédités au Mali dont l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amériques au Mali (Usa), Paul Folmsbee, de la Russie, Alexeï Doulian et bien d’autres. Aux dires du président de la Cvjr, quelque soit le temps que ça va prendre, la justice tranchera les graves violations des droits de l’homme au Mali.

«Dans l’accord de paix, les graves violations des droits de l’homme ne sont pas amnistiables. Ce qui voudrait dire que les graves violations des droits de l’homme qui ont été commises, quelque que soit le temps, vous le savez tous, il y a quelques centaines de dossiers qui sont déjà déposés au niveau des tribunaux, la justice est entrain de s’organiser pour pouvoir faire face, mais puisque ces crimes ne sont pas amnistiables, quelque soit le temps, ces procès se tiendront, en tout cas, la justice fera son travail. Dans le cadre de notre mandat, nous faisons des enquêtes sur les graves violations des droits de l’homme mais ce ne sont pas des enquêtes judiciaires, ce sont des enquêtes pour établir la vérité, orienter les victimes, proposer des réparations à ces victimes. Nos dossiers d’enquêtes peuvent servir à la justice. C’est une forme de collaboration et de complémentarité entre nous et la justice», c’est en substance ce qu’a déclaré le président de la Cvjr, Ousmane Oumarou Sidibé au cours de cette rencontre. En faisant le point sur les activités réalisées par sa structure, le président Sidibé a fait savoir que la Cvjr a rencontré les institutions de la république, la société civile, les partis politiques, les partenaires du Mali, la presse, les victimes de violation des droits de l’homme, bref, les forces vives de la nation malienne. En outre, dit-il, la commission a fait une tournée sur l’ensemble du territoire national sauf Kidal. A l’en croire, le plan d’action 2016-2018 et le règlement intérieur de la Cvjr ont été adopté. Il a indiqué que les sous commissions ont été mises en place et bientôt, les antennes régionales de la Cvjr seront aussi mises en place. «Des activités ont été menées. Nous sommes aujourd’hui en phase opérationnelle. Nous représentons les victimes, la nation malienne. On ne peut pas laisser une victime non écoutée et le dossier non traité. Nous travaillons en totale indépendance et nous avons la volonté de mener à bien notre mandat. Nous prenons l’engagement de faire les enquêtes dans les règles de l’art afin d’aboutir à une réconciliation durable, aboutir à un Mali meilleur, c’est ça notre défis», a dit Sidibé. Avant de souhaiter la nécessité de sortir le Mali dans l’impunité. Puis dans le cadre du partenariat, il a souhaité un soutien technique, politique et financier. Lors des débats, les ambassadeurs de la Russie et des USA au Mali ont fait savoir que la Cvjr est appelé à jouer un rôle important dans le processus de paix. A l’issue de la réunion, les parties ont décidé de se rencontrer chaque 4 mois pour échanger sur les missions de la commission d’une part et d’autres part sur le processus de paix au Mali.

Aguibou Sogodogo

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