PARIS (AFP) – lundi 04 octobre 2010 – 21h04 – Le président du Mali, Amadou Toumani Touré, a affirmé que son pays n’était "pas impliqué dans les négociations pour la libération des otages" enlevés au Niger par Al-Qaïda au Maghreb et n’avait désigné aucun "médiateur", dans un entretien au journal Le Figaro de mardi.
"Pour l’instant, le Mali n’est pas impliqué dans les négociations pour la libération des otages. Nous n’avons pas reçu de demande de médiation et nous n’avons pas nommé de médiateur", a souligné le président malien, précisant que la France n’avait "pas demandé officiellement l’aide du Mali dans ce dossier".
La branche maghrébine d’Al-Qaïda (Aqmi) a revendiqué l’enlèvement de cinq Français, un Togolais et un Malgache – pour l’essentiel des collaborateurs du groupe nucléaire français Areva et d’un de ses sous-traitants – capturés sur le site minier d’Arlit (nord du Niger), dans la nuit du 15 au 16 septembre.
Les otages ont été rapidement transférés au Mali voisin et seraient actuellement détenus dans des collines désertiques du Timétrine, dans le nord-est malien, à une centaine de kilomètres de l’Algérie.
Dimanche, Iyad Ag Ghaly, un ancien chef de la rébellion touareg au Mali impliqué dans plusieurs libérations d’otages ces dernières années, a démenti jouer un rôle de médiateur pour la libération de ces otages.
Interrogé pour savoir s’il donnerait son accord à une action militaire française sur le sol malien, Amadou Toumani Touré est resté évasif, expliquant que Paris n’avait pour le moment rien demandé, même si l’éventualité d’une intervention était évoquée: "dans nos états-majors, c’est quelque chose dont nous parlons".
"Nous n’avons pas de forces françaises stationnées au Mali, mais nous pensons que la France est la seule qui puisse prendre la liberté de mettre en oeuvre la force ou de ne pas le faire", a-t-il encore dit.
Le président malien a une nouvelle fois plaidé pour une meilleure coopération régionale, appelant de ses voeux une "union sacrée contre le terrorisme".
Mais, "le tout sécuritaire a des limites", a-t-il aussi prévenu.
"Les terroristes sont dans le désert parce que nous n’y sommes pas. Les terroristes se servent du déficit de développement, de la précarité, du désoeuvrement des jeunes. Pour les combattre, il va falloir que les ressources du trafic soient coupées et mettre en place un développement local", a-t-il ajouté.
AFP