Selon des sources concordantes, les otages civils et militaires, que détient encore le bandit armé, Ibrahim Ag Bahanga, pourront recouvrer leur liberté, confisquée depuis le 26 Août dernier. C’est ainsi que le président de la République , Amadou Toumani Touré, est attendu en Alger en fin de semaine, alors que la libération effective pourra intervenir au cours du week-end prochain, soit entre samedi et dimanche.
rn
rn
Enfin le bout du tunnel, sera t-on tenté de dire par rapport à cette lancinante affaire de prise d’otages de civils et de militaires le 26 août dernier par la bande à Bahanga, à la frontière de l’Algérie. D’une cinquantaine d’otages au départ, ils ne sont plus qu’une vingtaine déportés dans un lieu tenu secret du désert de Thinzawaten. C’est vrai que des affrontements intervenus vers septembre entre les forces loyalistes parties en renfort et les éléments de Bahanga, avaient laissé craindre une éventuelle exécution des otages. Mais la pression de la communauté internationale et l’odeur de la rançon aidant, Ibrahim Ag Bahanga, ne pouvait pas faire fi de tous ces paramètres. De toutes les façons, il sait quelque chose sur le sort des différents seigneurs de guerre que le monde a connus jusque-là.
rn
rn
L’Algérie, il faut le dire, n’aura pas été aussi un bon voisin depuis le déclenchement de cette déstabilisation de notre pays. Après avoir parrainé l’insurrection rebelle de l’Alliance du 23 mai pour la Démocratie et le Changement, ce pays frère, avait pu obtenir chez lui, la signature d’un accord le 06 Juillet 2006, entre le gouvernement du Mali, représenté par le ministre Kafougouna Koné et l’Alliance, représentée par Ahmada Ag BIBI. On croyait que ça allait être le seul cadre de dialogue, auquel l’Algérie allait accorder son quitus et toute son attention. Surtout que sur le terrain, l’accord en question avait connu ses débuts avec la création des unités spéciales et la mise en place d’un comité de suivi de l’application de l’accord dans lequel, l’Etat, les rebelles et le facilitateur sont tous représentés, comité placé sous la direction de l’Inspecteur général de police, Mamadou Diagouraga.
rn
Mais c’était mal connaître ce pays, qui mène depuis quelques années une campagne de de positionnement géostratégique contre son rival maghrébin à savoir la Libye de Mouammar Khadafi. C’est d’ailleurs, selon l’opinion commune, à cause de l’ouverture du consulat libyen à Kidal où ne résidaient que trois Libyens, que l’Algérie a soutenu, sinon commandité le 23 mai 2006 a eu lieu, comme un moyen de défendre ses positions menacées. Notre territoire devenait ainsi un terrain de lutte pour le positionnement géostratégique de deux puissances sahariennes. La fermeture du consulat par la partie libyenne, avait pu avoir son impact, puisque ayant occasionné une accalmie, permettant ainsi au gouvernement de mettre en application le contenu de l’accord du 06 Juillet 2006.
rn
Mais qui pouvait fonder un espoir solide sur cette normalisation fragile de la situation, quand on connaît les caprices et le double jeu dont est capable voisin algérien. La fructification des relations entre maliens et libyens n’a jamais été du goût du voisin algérien ? Or pour qui connaît le degré de l’amitié que le colonel Khadafi voue à notre pays, plus particulièrement la partie Nord et notamment Tombouctou, la coopération entre les deux Etats ne peut pas l’Algérie indifférente. Les grands investissements faits par le Guide dans notre pays, les nombreuses visites de ce dernier chez son homologue malien et vice-versa, sont autant d’ingrédients qui attisent la colère du côté d’Alger. La Libye n’est elle même pas parmi les premiers investisseurs étrangers dans notre pays ? C’est donc dire que tant que Maliens et Libyens vont continuer à renforcer leur coopération, le septentrion malien ne pourra jamais connaître de paix, à cause de la jalousie obsessionnelle du voisin algérien. C’est pourquoi les attaques opérées par la bande à Bahanga, le 26 Août dernier, étaient donc inévitables.
rn
rn
C’est pourquoi les observateurs avertis n’ont pas été surpris quand au lendemain des attaques, le terroriste s’est mis à réclamer mordicus la médiation de la partie algérienne. Ainsi, l’Algérie ,sans avoir fini avec le suivi d’un premier accord avec l’Alliance du 23 mai, s’engageait dans un autre marathon de négociations qui allaient aboutir à un autre accord entre le gouvernement du Mali et les ravisseurs de la bande à Bahanga.
rn
rn
C’est donc cet accord que le président de la République , Amadou Toumani Touré, ira parapher en fin de semaine, au cours d’une visite en terre algérienne. Il sera pour l’occasion accompagné d’un staff important de la hiérarchie militaire et nombreux ministres. Et en toute vraisemblance, il apparaît que c’est après la signature de cet accord, qu’interviendra dans les heures qui suivront la libération des otages restants. C’est pour quoi d’aucuns disent que ces heures tant attendues par les familles des otages pourront intervenir entre le samedi 24 et le dimanche 25 de ce mois de novembre. Quel est donc le fond de cet accord, obtenu après tant de va-et-vient du patron de la Sécurité d’Etat, Mamy Coulibaly, le cerveau de l’Alliance, Iyad Agali et le gouverneur de Kidal ? C’est la question qui reste posée au sein de la population. Quel est donc le montant de cette rançon qui était la condition sine qua none posée par le terroriste Bahanga ? Qui a payé ladite rançon, puisque des rumeurs font état du payement de la fameuse rançon par la Libye ? Et si tel est le cas qu’elles sont les conditions du payement de cette rançon posées par la Libye ? Quelles sont donc les conditions d’application de cet accord pour éviter un chevauchement avec celui de l’Alliance du 23 mai ?
rn
Autant de questions qui pourront être répondues après la libération des otages.
rn
Affaire à suivre
rn
rn
Abdoulaye Diakité
“
Commentaires via Facebook :