Otages au Mali : La France rejette les exigences d'Al-Qaïda

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PARIS (AFP) – vendredi 19 novembre – La France a affirmé vendredi que sa politique ne serait pas dictée de "l’extérieur", en réaction aux exigences d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui détient cinq otages français au nord du Mali et lui a demandé de négocier directement avec Oussama Ben Laden.

 

 

"La France fait tout ce qui est en son pouvoir pour que tous les otages, où qu’ils soient, soient libérés sains et saufs", a déclaré la nouvelle chef de la diplomatie française, Michèle Alliot-Marie. Elle "ne peut accepter que sa politique soit dictée à l’extérieur par qui que ce soit", a-t-elle assuré.

La chaîne de télévision du Qatar Al-Jazira a diffusé jeudi soir un message audio du chef d’Aqmi, l’Algérien Abdelmalek Droukdel, dans lequel il exige que la France retire ses troupes d’Afghanistan.

"Toute forme de négociation sur ce sujet à l’avenir sera conduite avec personne d’autre que notre Cheikh Oussama ben Laden (…) et selon ses conditions", déclare le dirigeant d’Aqmi.

"(Si vous) voulez que vos citoyens qui sont prisonniers chez nous soient sains et saufs, alors vous devez vous dépêcher et retirer vos soldats d’Afghanistan selon un calendrier précis que vous rendrez public", ajoute Abdelmalek Droukdel, selon une retranscription effectuée par le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.Ce message d’Aqmi est adressé à la France au moment où un retrait graduel des forces déployées dans ce pays est au menu d’un sommet de l’Otan qui s’ouvre vendredi à Lisbonne. La France a déployé quelque 3.800 hommes en Afghanistan.

En dépit des déclarations de Michèle Alliot-Marie, la France n’avait pas formellement authentifié vendredi matin le message d’Aqmi. "Les processus habituels de reconnaissance de l’émetteur sont en cours", a indiqué à l’AFP le porte-parole du ministère de la Défense, Laurent Teisseire.

Les cinq Français séquestrés ont été enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre sur le site d’une mine d’uranium du groupe nucléaire français Areva à Arlit, dans le nord du Niger, en même temps qu’un Malgache et un Togolais. Il s’agit de salariés d’Areva et de l’un de ses sous-traitants, Satom (groupe Vinci).

Selon des sources maliennes et françaises, les otages sont détenus dans des collines désertiques du Timétrine, dans le nord-est du Mali, frontalier de l’Algérie.

Le président Nicolas Sarkozy s’était dit mardi "spécialement inquiet" pour ces otages. "Mais nous ne changerons pas d’un iota notre politique sous prétexte que nous sommes menacés", avait-il martelé, demandant aux Français de ne pas se rendre dans la bande sahélienne où opère Aqmi.

Oussama ben Laden avait averti fin octobre, également dans un message audio, que la France ne connaîtrait pas la sécurité tant qu’elle ne retirerait pas ses troupes d’Afghanistan et ne mettrait pas un terme à "ses injustices" à l’égard des musulmans, comme l’interdiction du port du voile islamique intégral.

Ce message audio de ben Laden avait été interprété par les experts comme un "blanc-seing" donné à Aqmi, dont les responsables ont fait allégeance à Al-Qaïda début 2007 et qui a revendiqué le 21 septembre l’enlèvement des Français.

Aqmi, qui a multiplié les enlèvements d’Occidentaux ces dernières années, avait annoncé en juillet l’exécution d’un otage français, l’humanitaire Michel Germaneau, dont le corps n’a jamais été retrouvé.

Le nouveau ministre de la Défense, Alain Juppé, avait indiqué mercredi qu’il y avait "toutes les raisons de penser" que les otages français étaient vivants.

AFP

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