L’Organisation des Sociétés Civiles de l’Azawad (Osca), qui représente des réfugiés, des déplacés, des populations des régions du Nord Mali, s’inquiète de la démarche partielle dans le choix des interlocuteurs invités à Alger dans le cadre de la reprise des pourparlers dit « inclusifs » sur l’avenir du Nord-Mali.
Si nous saluons vivement, la poursuite des négociations entre les belligérants armés, (groupes armés du Nord et l’État malien), pour aboutir à une paix durable, les pourparlers qui reprennent ce 1er septembre 2014 ne tiennent, cependant pas compte, de l’article 21 de l’Accord de Ouagadougou, qui mentionne : « Des pourparlers de paix avec toutes les communautés du nord, en vue d’aboutir à l’établissement d’une paix globale et définitive », au cours d’un dialogue dit « inclusif ».
La non implication des représentants civils proches des populations ; de certaines communautés, tribus et fractions du Nord-Mali ; de certaines organisations des sociétés civiles ; pourtant éligibles au dialogue inclusif, met clairement en évidence la décision d’exclure volontairement toute une partie des populations du Nord et un manque de détermination pour l’approfondissement des discussions sur l’épineuse question du Nord-Mali.
Nous ne pourrons, de fait, plus parler de dialogue inclusif, et de solutions viables pour tous, si les représentants d’environ 90% des populations, notamment de la région de Tombouctou, sont écartés des pourparlers en cours à Alger.
Pour le bien, et pour l’avenir du Mali, nous dénonçons avec la plus grande énergie, la gestion, inappropriée, parfois clanique, voire familiale, ou issue du copinage ou des relations d’intérêts, avec certains milieux Bamakois, qui s’opère, dans le choix des interlocuteurs du nord. Ce choix s’effectue, à notre grand regret, en fonction des seuls critères « de capacité de nuisance » et «de clientélisme ».
Nous nous étonnons que notre «Organisation des Sociétés Civiles de l’Azawad» mobilisatrice des masses, depuis 2012, contre les groupuscules terroristes et jihadistes, opérants dans le Nord-Mali ; pionnière pour le plaidoyer, du dialogue inclusif, (C’est-a-dire incluant toutes les parties civiles, ainsi que les représentants de toutes les communautés du Nord-Mali), comme seule voie possible pour poser le problème et y trouver des solutions, adéquates et définitives, ne soit pas impliquée dans le déroulement du processus en cours à Alger.
Enfin, nous tirons la sonnette d’alarme : il faut à tout prix, éviter de rassembler, aujourd’hui, les ingrédients d’une future rébellion. La floraison des groupes armés, et les dissidences, constatées ces derniers, est un indicateur du sentiment de non représentation des différentes tendances, couches sociales, tribales et groupes communautaires du Nord-Mali. L’exclusion de certains est une source de frustration inquiétante pour l’avenir du Mali.
Camps des réfugiés de M’béra, le 01 Septembre 2014,
« L’Organisation des Sociétés Civiles de l’Azawad »,
Le président, Abdoullahi Ag Mohamed El Maouloud