Organisation patronale des entrepreneurs de la construction du Mali (OPCOM) : La président Ismaël Diallo soupçonné d’enflammer Gao

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Au lieu d’apaiser les esprits par la conciliation des fronts antagoniques, c’est la pyromanie qui semble inspirer les approches de gestion de la crise qui secoue l’OPCOM à Gao – et dont l’ampleur franchit déjà les frontières de cette organisation patronale. Fortement préoccupées par la situation, des sensibilités socio-professionnelles de la ville commencent à pointer du doigt la représentation nationale de l’OPCOM en la prenant pour responsable des risques d’embrasement qui planent sur une cité déjà fragilisée par l’insécurité. 

Fin décembre 2016 au dû consacrer le renouvellement des instances dirigeantes régionales de l’OPECOM, mais l’organisation est depuis cette date plutôt traversée par l’émergence de deux tendances antagonistes : celles de Mohamed Lamine TOURE et d’Abdourhamane Foulane. Il en a résulté une montée sans précédent de la tension entre entrepreneurs de la Cité des Askia car le délégué de l’OPECOM nationale a lamentablement échoué à trancher l’installation du bureau régional qu’il était chargé de superviser.

Quelques jours plus tard, à en croire nos sources, la tendance menée par Abdourhamane Foulane en a profité pour s’arroger le droit de mettre un bureau au mépris du règlement en vigueur à la faitière et sans supervision par un représentant au niveau national. Les échos de ce bureau irrégulier ont d’ailleurs retenti jusqu’au niveau national où les acteurs ont d’ailleurs réagi par lettre N°003 en date du 18 janvier 2017. Laquelle correspondance invite les fauteurs de trouble à faire preuve de retenue. Pour éviter les confusions susceptibles de naître de la situation, ainsi que les plausibles confrontations entre les entrepreneurs, le bureau régional sortant dirigé par Mohamed Lamine Touré a reçu mandat de continuer à gérer les affaires courantes de la représentation régionale  de l’OPECOM de Gao avant la mise en place d’une nouvelle instance dirigeante. Mais, nonobstant la correspondance du bureau national signée des mains  de son Président en personne, Abdourhamane Foulane et ses partisans ont choisi la voie du défi en persistant notamment dans le travail fractionnel et en s’adjugeant le statut de représentants régionaux de l’OPECOM dans la Cité des Askia.

A force de persévérance, ils auront finalement gain de cause auprès du même bureau national. Ce dernier s’est en effet illustré par un virage à 190° avec une nouvelle correspondance qui prend de contrepied sa position antérieure : la reconnaissance de la tendance ayant foulé aux pieds les textes de l’OPECOM et l’instruction faite à la tendance adverse d’accepter  cette équipe dirigeante  irrégulièrement constituée. Il n’en fallait pas plus pour attiser les tensions et consacrer la confusion une fois pour de bon. Car, les adversaires d’Abdourhamane Foulane – qui ne s’en laissent pas conter – ont aussitôt réagi de leur côté par la mise en place d’un bureau parallèle conduit depuis vendredi dernier par leur mentor  Mohamed Lamine Touré. Mais à la différence de la première, la seconde tendance se prévaut d’une plus grande assise dans les sensibilités socio-professionnelles de Gao, qui ont d’ailleurs pris d’assaut  l’assemblée générale convoquée pour ce faire : des leaders religieux aux associations de femmes en passant par la coordination des patrouilleurs de Gao, les maçons et manœuvres, etc. Galvanisé par le soutien massif dont il jouit auprès des populations, celui qui revendique le statut de représentant légitime du monde des constructeurs a souhaité  a accueilli ce beau-monde avec un chapelet d’ambitions au nombre desquelles la réclamation de 80% des marchés pour les entrepreneurs de Gao pour relancer l’économie régionale. Lamine Mamahame Touré a été ensuite porté à la tête d’un autre bureau régional de l’OPECOM constitué désormais de 16 membres au total. Y figurent un certain Moctar Kampo comme 1er vice-président, Alhousseini Ag Assalat et beaucoup d’autres caciques du monde des entrepreneurs dans la Cité des Askia.

Cette installation consacre ainsi l’exacerbation d’une crise qui en rajoute au lot d’inquiétudes liées aux clivages sociaux qui fragilisent les espoirs de paix dans cette partie du septentrion malien. Nombre d’observateurs imputent la responsabilité de cette nouvelle source d’escalade au président national de l’OPCOM. Lequel est accusé de s’illustrer par une prise de parti à peine voilée là où l’impartialité et l’équidistance devait concourir à la conciliation des esprits.

A KEÏTA   

 

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