On en parle dans les coulisses… Situation dans les régions du nord-Mali : Les djihadistes sont de retour

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Mali: qui sont les nouveaux chefs des katibas jihadistes?
Copie d’écran d’une vidéo publiée sur un forum islamiste, montrant des éléments d’Aqmi, dans le nord du Mali.
AFP

On se rappelle qu’en janvier 2013, suite à l’intervention de l’armée française au Mali, les djihadistes et autres narcotrafiquants qui occupaient les 2/3 du territoire national, ont été mis en déroute et contraints à abandonner leurs positions. Le Mali semblait alors avoir retrouvé une relative quiétude, même si la région de Kidal est restée entre les mains d’une autre espèce de terroristes, à savoir les combattants du Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla) et leurs alliés. Cette intervention de l’armée française baptisée “Opération Seval” a tout de même eu, non seulement le mérite de “nettoyer” partiellement le septentrion malien, mais aussi a permis la possibilité d’engager des négociations entre l’Etat malien et un certain nombre de groupe de combattants différents de djihadistes.

Pendant que les dites négociations se déroulent à Alger, non sans difficultés, les djihadistes et les narcotrafiquants s’affairent à revenir dans le septentrion malien et à réoccuper les positions d’où ils ont été chassés il ya de cela seulement une vingtaine de mois. C’est donc à juste raison et compte tenu de ce qui se passe quotidiennement sur le terrain que M. Hervé Ladsus, le patron des opérations de maintien de la paix de l’Onu, a fait part de ses inquiétudes quant à la résurgence des djihadistes dans le nord du Mali. Hervé Ladsus en veut pour preuve les attaques perpétrées, de façon récurrente, contre les soldats de la Mission multidimentionnelle des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) ces dernières semaines et qui ont fait de nombreux morts et blessés parmi les soldats de la paix.

 

En effet, il a été constaté et signalé qu’à moins de 80 km à la ronde des villes de Gao, Tombouctou et Kidal, les djihadistes seraient de retour et ils seraient actuellement plusieurs centaines d’hommes. Dans le nord-Ouest de la région de Tombouctou, ils se seraient même rendus maitres des lieux et sèment la terreur. C’est ainsi que la semaine dernière ils ont exécuté, par décapitation, un civil qu’ils accusent de signaler leurs positions aux troupes françaises et onusiennes.

 

Pour s’attirer la sympathie des populations locales dans la même région, ils se présentent systématiquement aux foires hebdomadaires qui sont des lieux de rassemblement très animés. Ce sont les forces onusiennnes basées à Ber et à Tombouctou qui sont leurs cibles de prédilection. Aussi se lancent-ils activement à la recherche de ceux qu’ils soupçonnent d’être des indicateurs pour les troupes étrangères.

 

Dans la région de Gao, les djihadistes circulent souvent à moto, de campement en campement, et pour passer inaperçus, à Tombouctou et dans la région voisine de Kidal, ils se font raser la barbe qui est bien un signe distinctif.

 

Selon certains observateurs, fins connaisseurs des régions du nord-Mali, c’est dans le nord-est de la région de Kidal qu’ils ont reconstitué leur plus grand sanctuaire. Plus précisément dans les montagnes du Terara, où ils avaient été défaits en début 2013 par les forces franco-tchadiennes. Aujourd’hui, dans cette région, ils ont rendu impraticable l’axe Aguel’hoc-Tessalit en y posant de nombreuses mines qui font beaucoup de victimes tant parmi les forces onusiennes que parmi la population civile.

 

En tout cas, le patron des opérations de maintien de la paix de l’Onu, M. Hervé Ladsus, qui suit avec une attention particulière ce qui se passe au Mali, a tiré sur la sonnette d’alarme en faisant part de ses inquiétudes pour ce qu’il a qualifié lui-même de “résurgence incontestable” des djihadistes dans le nord du Mali.

 

Si les maliens sont unanimes à reconnaitre que l’opération Serval et la Minusma ont pleinement joué leurs partitions dans la lutte contre le terrorisme au Mali, quid alors de l’armée malienne qui a été “réinstallée” sur ses bases dans les régions de Tombouctou et de Gao, après le “nettoyage” effectué par les troupes étrangères ? Notre armée semble totalement effacée sur le théâtre des opérations, même dans les régions de Gao et Tombouctou que l’on dit pourtant être sous son contrôle. Le citoyen “lambda” comprend très mal que les djihadistes, qui ont été chassés par les forces franco-tchadiennes et leurs caches d’armes et de munitions détruites, puissent revenir et réinvestir les lieux aussi facilement, sans aucune réaction de l’armée malienne qui est bel et bien présente dans lesdites régions. Et pourtant, c’est elle qui est censée sécuriser les zones “replacées” sous son contrôle.

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