La Presse privée malienne a été victime de censure de la part des autorités militaires par rapport aux reportages sur la ligne de front. Pire, elle a été marginalisée au profit de la Presse étrangère.
Pourtant, ceux sont des journalistes étrangers qui divulguent toute information venant du front et le plus souvent sans l’approbation de l’armée malienne, car ces confrères étrangers sont envoyés sur le champ de guerre pour différentes raisons. Certains d’entre eux viennent au Mali uniquement pour faire des reportages sur la guerre. D’autres viennent pour faire des enquêtes pour le compte d’organisations internationales des droits de l’homme. Au lieu de mener une enquête approfondie, nos autorités militaires (peut-être par complexe d’infériorité ?) ont priorisé les médias internationaux pour les reportages sur le champ de guerre tout en leur livrant en premier lieu des accréditations venant du ministère de la Défense et des Anciens combattants et cela, au détriment de la Presse nationale.
Mais mal leur en a pris car arrivés à Sévaré, certains journalistes ne se sont intéressés qu’aux traces de nos troupes. Et le résultat a été alarmant : l’armée a été accusée à tort de ne pas respecter les droits de l’homme. Du coup, une campagne médiatique mondiale a été instaurée. «L’armée malienne procède à des exactions de Touaregs… », propagent les organisations internationales de l’homme. Et certaines chaînes internationales ont sur ce point diffusé des images susceptibles de compromettre notre armée. Pourtant, en ce moment-là, aucun journaliste malien n’avait encore reçu son accréditation pour aller sur le champ de guerre. D’ailleurs, les journalistes maliens ont été victimes de ségrégation. Les premiers éléments de la Presse privée malienne ont été empêchés d’entrer à Sévaré, faute d’autorisation du département de la Défense. Mais la semaine suivante, on a constaté la présence de la Presse étrangère dans cette ville.
Pour les journalistes maliens, obtenir l’accréditation a été «la croix et la bannière». Des demandes ont été adressées à la DIRPA depuis plus de deux semaines, mais sans succès. Et pendant ce temps, le «sésame» (l’accréditation) est livré aux confrères étrangers. C’est la semaine dernière que les autorités chargées de délivrer ces accréditations ont finalement décidé d’avoir confiance à la Presse malienne. Où est donc l’union tant prônée par les autorités maliennes ?
Le fouineur
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