Nouvelles du Sahel : Entrée d’hommes armés, rapts, AQMI au Mali – Le jeu trouble d’Alger

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Ce jeu de ping-pong d’Alger avec Bamako a pris des tournures qu’avec l’arrivée d’ATT aux affaires en 2002. Si le premier accuse le second ‘abriter AQMI, le second soupçonne le premier de servir de base arrière aux rebelles maliens. Alger en qui les Américains ont confiance dans sa lutte contre le terrorisme, laisse planer de sérieux doutes sur sa bonne foi à collaborer avec ses voisins chez qui l’insécurité prend des tournures inquiétantes qui menacent toute la bande sahélo-saharienne si rien n’est fait.

Selon nos confrères du site « Sahel Intelligence » d’information stratégique : « de sérieux doutes planent sur le rôle joué par Alger dans l’inquiétante circulation d’arsenaux du défunt guide Libyen Mouammar Khadafi après avoir accepté que des mercenaires maliens et nigériens transitent par l’Algérie, surchargés d’armes de toutes sortes ». Et nos confrères de se poser la question de savoir : « si Alger est sincère dans ses intentions véritable de coopération, alors que la connexion entre AQMI et le Polisario et certains réseaux algériens ne fait plus de doute » lorsque l’on sait que la lutte contre le terrorisme dans le Sahel est un objectif de toute la communauté internationale ». A regarder de près un chapeau est tiré pour l’Armée Mauritanienne, seule à s’engager dans la lutte contre le syndrome d’AQMI et autres réseaux algériens. Faut-il rappeler que la nébuleuse Al Qaïda au Magreb Islamique (AQMI), ex Groupe Salafiste Algérien pour la Prédication et le Combat (GSPC), est née en Algérie. Et c’est à partir de là qu’il a tissé sa toile sur toute la zone de non droit de la bande sahélo-saharienne. Pour « Sahel Intelligence », « les différents enlèvements d’occidentaux en Mauritanie, au Niger ou au Mali, sont l’œuvre d’Algériens ou d‘éléments du Polisario, un mouvement armé qui dispute au Maroc, à partir du territoire algérien, la région du Sahara Occidentale ».

Passivité des autorités algériennes

Selon des sources dignes relayées par nos confrères, « malgré les kidnappings et tous les moyens  ainsi que l’arsenal dont disposent les autorités algériennes, elles ont observé une passivité étonnante, voire suspecte » vis à vis de ces hommes armés.

L’affolement observé par la Généraux Algériens face aux vagues d’enlèvements d’étrangers au Sahel et surtout Mali qui, ont jeté le discrédit sur l’Etat Major anti-terroriste porté par l’Algérie, avec la participation du Mali, de la Mauritanie et du Niger, des pays qui sont le foyer d’opérations menées par AQMI et de leurs relais dans la zone sahélo-saharienne. Aussi « les enlèvements le 23 octobre dernier de deux volontaires Espagnols et d’une italienne en plein territoire algérien, ont embarrassé les généraux de la DRS, les redoutables services du renseignement militaire algérien, et jeté le trouble chez les observateurs puisque l’enlèvement s’est produit à Tindouf, dans le QG du Polisario  qui n’a jamais posé de problème aux jihadistes grâce aux fréquentations répétées avec AQMI», révèlent nos confrères.

Dans ce cas, la sourde oreille d’Alger au cri du cœur du Président ATT depuis quelques temps pour l’organisation d’un sommet des pays de la bande sahélo-saharienne, s’explique donc. D’autres sources concordantes expliquent l’ambigüité des autorités d’Alger par rapport à une synergie d’action pour lutter contre l’hydre d’AQMI et collaborateurs du fait de la présence de grandes puissances Américaines et françaises qui se disputent la zone qui est très stratégique et riche en ressources minières très prisées (uranium et pétrole par exemples). Les récentes découvertes d’or noir de bonne qualité dans la zone proche de la frontière Algérienne (en territoire malien) n’explique-t-elle pas le mollement d’Alger à chaque fois que Bamako réclame et insiste sur une synergie d’action véritable et en toute transparence face à la menace terroriste?

D’ailleurs ce n’est qu’avec l’arrivée de Soumeylou Boubèye Maïga aux Affaires Etrangères (ami de l’Algérie semble-t-il) que les relations entre les deux capitales se réchaufferont.

En guise de rappel explique « Sahel Intelligence » : « Alger pour lutter contre la katiba jihadistes, avait monté en 2010 un commandement opérationnel à Tamanrasset, dans l’extrême sud de l’Algérie ». L’objectif de cet état-major, adossé à une structure de renseignement basée à Alger, est de coordonner l’action des armées des quatre pays voisins. Avec la multiplication des rapts ces derniers temps, les limites de cet état major qui a brillé par son inaction, se font voir.

Au Mali aussi, dévoile nos confrères : « l’argument souvent avancé sur les moyens limités n’est pas particulièrement convaincant ». Dans ce cas, la balle est dans le camp de Koulouba.

Bokari Dicko

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