Nouveaux affrontements entre le GATIA et la CMA près de Kidal : Le processus de paix s’enlise

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Patrouille des combattants de la CMA à Kidal
Patrouille des combattants de la CMA à Kidal

Le samedi dernier, le 30 juillet 2016, les affrontements ont repris entre le Gatia et la CMA aux alentours de Kidal, plus précisément à Edjerère, localité située à une cinquantaine de kilomètres de la ville. Les missions de bons offices qui cherchaient désespérément à éviter un nouvel affrontement entre les deux groupes armés signataires de l’accord de paix après celui de la semaine dernière, ont échoué.

Le calme précaire qui régnait à Kidal a volé en éclats. Le samedi dernier, le Gatia, Plateforme, et le HCUA, CMA, ont repris les hostilités dans les environs de la ville de Kidal. « Les combats ont repris à Edjerère, localité située à une cinquantaine de kilomètre de la ville de Kidal. Et pour s’assurer que les combats restent en dehors de  la ville de Kidal, les soldats de Barkhane, l’opération française dans le Sahel, patrouillent dans les rues de la capitale des Ifoghas. », indique une autorité coutumière de la ville.

A Kidal, l’installation des autorités intérimaires, un instrument de l’accord de paix, divisent les groupes armés signataires de l’accord de paix qui géraient collégialement la ville. La médiation de Niamey n’a pu empêcher les groupes armés, le Gatia et le HCUA,  de s’affronter mortellement. Des combats ensanglantés ont ainsi éclaté entre les deux frères ennemis, du jeudi 21 au vendredi 22 juillet 2013, qui a vu le Gatia quitter la ville au détriment du HCUA. Un calme relatif régnait dans la ville jusqu’aux affrontements du samedi dernier.

La 10e  session  du Comité de Suivi de l’Accord(CSA), tenu les 25 et 26 juillet 2016, n’ont pu régler la question épineuse de Kidal. Dans le cadre du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC), on est encore à la recherche de moyens pour son financement. Pour faute de moyens, le MOC ne sera effectif que dans la seule région de Gao. Un bataillon de 600 hommes devrait commencer les patrouilles mixtes à partir du 15 août 2016 dans la cité des Askia. Selon les groupes armés, cela démontre « l’incapacité du gouvernement malien à mobiliser des ressources financières pour la sécurisation de la région de Tombouctou et de Kidal ».

13 mois après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, la paix n’est pas encore de retour au Mali. En plus des combats violents à Kidal, les autorités intérimaires sont aussi rejetées par l’opposition politique malienne et la société civile malienne. Une marche pacifique de la jeunesse de Gao contre les autorités intérimaires a été réprimée dans le sang, le mardi 12 juillet passé. Bilan : 3 morts et une quarantaine de blessés. En soutien à la jeunesse de Gao, les jeunes ont manifesté, le jeudi 14 juillet, à Bamako à Tombouctou puis Ségou.

L’insécurité profonde et le terrorisme n’épargne aucune partie du pays. Le lundi 19 juillet, à Nampala, dans la région de Ségou, le camp militaire de l’armée malienne a été attaqué par des terroristes. 17 militaires maliens y perdront la vie. Des morts qui viennent rallonger la longue liste des victimes du terrorisme dans le pays. Après la signature de l’accord, les attaques terroristes ont fait au minimum 400 personnes (civile et militaire) au Mali.

Madiassa Kaba Diakité

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