Nouveau règlement de la vie publique à Kidal: la CMA rétropédale

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Mali: affrontements entre un groupe pro-Bamako et des rebelles touaregs à Kidal
Des soldats de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) à Kidal, le 28 mars 2016 pour un Forum pour la réconciliation. © AFP

La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a annoncé lundi soir qu’elle renonçait à appliquer les nouvelles règles de la vie publique à Kidal édictées de façon unilatérale. Ainsi, le rôle du « cadi », le juge islamique, aurait-il été privilégié, au détriment des instances étatiques maliennes.

La CMA, qui administre la ville depuis plusieurs années, avait annoncé, ces derniers jours, vouloir, par exemple, interdire la consommation de l’alcool ou renforcer le rôle du cadi, le juge islamique, au détriment des instances étatiques maliennes.

Bronca des autorités maliennes

Mais, dans un communiqué publié lundi soir, la Coordination des mouvements de l’Azawad, ex-rébellion, affirme prendre acte de la grande incompréhension suscitée par son projet de renforcer sa présence, son autorité, sur la ville, notamment dans les domaines de la sécurité, de la justice et de la gouvernance.

Le même communiqué affirme reconnaître sur la localité les prérogatives de l’Etat malien.

En fait, après l’annonce officielle des nouvelles mesures qui tendaient à montrer que Kidal devenait clairement un Etat dans l’Etat, il y a eu une véritable bronca des autorités maliennes qui ont notamment saisi le comité de suivi de l’Accord de paix d’Alger.

« Un violation flagrante de l’accord »

Le président de cet organe a fait immédiatement une sortie plutôt musclée. Ahmed Boutache a notamment parlé de « violation flagrante de l’Accord d’Alger » par la CMA. Sa conclusion est sans appel : « Ceci constitue une violation flagrante de l’Accord et une atteinte aux prérogatives régaliennes du gouvernement de la République du Mali, explique-t-il à RFI. Nous considérons donc que ces mesures, à caractère réglementaire, indûment prises par le président de la CMA sont nulles et de nul effet. Et le président de la CMA est interpellé pour ne plus avoir à prendre de pareilles initiatives. »

La pression était également venue de la médiation, notamment de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), ainsi que de la représentation locale de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de l’Union africaine. Du coup, l’ex-rébellion a été donc obligée de ranger dans sa poche son projet.

On est dans une région où la justice islamique a toujours été le principal référentiel de régulation. Les représentants locaux de la justice d’Etat ont toujours composé avec les formes de régulation locales. Pour tout ce qui revêt par exemple des droits de la famille, de la gestion des litiges, de la gestion des terroirs, agropastoraux, etc. Maintenant, effectivement, il y a un élargissement des normes qui sont mises en place.
Par RFI Publié le 19-02-2019

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3 COMMENTAIRES

  1. Voilà ce qui arrive quand un état constitué d’incapables ( gouvernants comme peuple) abandonnent la gestion de leurs pays à des accords laconiques et des ong internationale ayant leur propre agendas. Résultats fracture sur fracture et établissement progressifs des impérialistes. Pauvre mali, il était un temps où tu étais craint,vitrine et fierté multidimensionnelle de l’Afrique et du monde.

  2. IL faut que le ministre de l’intérieur arrêter de responsable de CMA,POUR mettre la disposition de juge, tant que la cma existe à KIDAL il n’aura jamais de paix , LA CMA pire terroriste on doit nettoyer KIDAL avec de cracher .

  3. Allez Comprendre!!! L’accord n’est pas signé avec les bonnes personnes, car la CMA est un groupe Terroriste déguisé !
    Le noyau des groupes rebelles Touareg supposés avoir des revendications politiques ont disparus depuis le second semestre 2012 pour laisser place aux Djihadistes!
    La justice islamique n’a jamais été une référentielle à Kidal comme le dit l’article plutôt le jugement coutumier, elle l’a surtout été à Tombouctou. C’est IYAD qui a toujours dit qu’il veut la Charia mais jamais le MNLA ou le MAA, alors les partenaires doivent revoir les copies sur le Mali et l’accord.

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