M. Mahamat Saleh Annadit, représentant spécial du secrétaire général des nations unies, Chef de la MINUSMA était jeudi dernier devant la presse pour expliquer les points saillants de la nouvelle résolution qui fixe le mandat de sa mission, ainsi que les messages clés de la communauté internationale.
C’était à la maison de la presse, en présence de plusieurs membres de la MINUSMA, notamment Gal. Issoufou Yacouba, commissaire de police, Gal. Jean-Paul Deconinck, commandant de la force et Mme Myriam Dessables, directrice de l’information publique, ainsi que Mme Mbaranga Gassarabwé, représentante spéciale adjoint-pilier humanitaire.
Dans sa déclaration préliminaire, M. Mahamat Saleh Annadif, chef de la Minusma a rappelé que le 28 juin dernier le conseil de sécurité a eu un débat sur la situation au Mali, lequel a été conclu par une résolution sous le numéro 2423-2018, renouvelant le mandat de la MINUSMA jusqu’à juin 2019.
« Cette résolution ne fixe pas uniquement la mission de la MINUSMA, ou comment elle doit s’orienter ou agir, mais aussi, elle adresse un certain nombre de messages forts du conseil de sécurité aux maliens, principalement les 3 parties signataires de l’accord », ajoute le chef de la MINUSMA.
Selon lui, la première chose la plus importante, c’est que cette résolution comme les autres ont été votées à l’unanimité. Ce qui veut dire que la Communauté Internationale a encore le regard tourné vers le Mali.
Mais, précise le chef de la MINUSMA, il faut passer le cachet, car au cours du débat, le conseil de sécurité a exprimé son impatience, sa frustration, son mécontentement face à la lenteur constatée dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
Ainsi, invite-t-elle les parties signataires à s’acquitter rapidement de toutes leurs obligations dans le cadre de l’accord.
M. Saleh Annadif a ensuite indiqué que le conseil de sécurité a aussi signifié au Secrétaire Général de l’ONU qu’à la suite de cette prorogation d’un an, de faire le rapport à travers une révision approfondie sur la présence de la MINUSMA.
Toute chose qui, prévient-il, constitue une mise en garde aux principaux signataires de l’accord pour qu’ils puissent aller loin. « Les choses commencent à mûrir au Mali. Je puis vous assurer que les sanctions ne vont plus tarder à tomber », a martelé M. Annadif.
Aussi, ajoute le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, l’autre élément important est que désormais la MINUSMA a mandat d’intervenir au niveau du centre.
Assurer la sécurité des candidats
M. Saleh Annadif a également expliqué que la MINUSMA a été réconfortée dans son mandat de faire en sorte que les élections au Mali puissent se dérouler dans une ambiance apaisées, qu’elles soient crédibles et des plus transparentes possible.
Répondant aux questions des journalistes relatives au retard dans la mise en œuvre de l’accord et les échéances électorales, M. Mahamat Saleh Annadif, a aussi exprimé sa frustration et donné l’assurance de sécuriser les candidats et les élections.
Par ailleurs dira-t-il, « Je suis frustré, car depuis 2 ans, les 8 camps construits dans le cadre du DDR (démobilisation, désarmement et la réintégration des groupes armées) demeurent encore vides », déplore M. Annadif.
Par rapport aux élections, selon le chef de la MINUSMA, le monde a le regard tourné vers le Mali pour voir la maturité de la démocratie malienne après les échéances électorales de 2013.
La MINUSMA, dira son chef est déjà engagée à soutenir le Mali pour une élection apaisée et crédible. « Nous l’avons fait en 2013 et nous continuons à le faire à travers la formation des assistants, la mise en œuvre des projets, le transport des matériels électoraux… et la sécurisation du scrutin présidentiel et législatif», promet-il.
Le chef de la MINUSMA a enfin donné l’assurance de sécuriser les candidats et d’assurer leur transport pour battre campagne dans les zones inaccessibles.
Djibril Kayentao