Nouveau découpage administratif à Ménaka : Le Ministre Mohamed Ag ERLAF passe à côté !

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Mohamed Ag ERLAF
Mohamed Ag ERLAF, ministre de l'Administration territoriale

Il y a deux semaines, le Gouvernement adoptait un projet de loi portant création des collectivités de région, de cercles et de communes dans les régions de Ménaka et Taoudéni. Selon le texte de création la région de Ménaka comportera 24 collectivités territoriales dont une collectivité de région, quatre collectivités territoriales de cercle, dix-huit collectivités rurales et une collectivité urbaine. Nous nous sommes dits, voilà que l’Accord avance avec ces nouvelles créations. Mais c’était mal connaitre le fond mal conçu qui a abouti aux dites créations. En effet dans la plainte adressée au nouveau gouverneur de Ménaka, certaines communautés semblent décrier la méthode et les critères utilisés pour aboutir à une mise sous-tutelle de plusieurs communautés sous la domination d’autres. Dans ce découpage, certaines préoccupations n’ont pas été prises en compte notamment :

La lettre de protestation en date du 8 août 2017 initiée par les chefs de Fractions, de village et cadres de cercle de Ménaka relative aux propositions de création des communes de l’actuel cercle de Ménaka ;

l’avis de réunion sans numéro du Préfet du cercle de Ménaka en date du 6 juillet 2017 ;

La convocation des mêmes acteurs ;

la non prise en compte de toutes les communes créées à savoir Tabankort, Infoukaretane, Tinabaw et Inazole sont sélectivement choisies et situées dans la zone sud-ouest du cercle suivant l’appartenance politique (deux communes pour une même fraction) ;

la non prise en compte des communautés vivant dans la zone nord-ouest, nord-est, sud-est du cercle de Ménaka composées de 22 fractions et sept villages dans le découpage actuel selon leur volonté de vivre ensemble et ce malgré la constitution de dossiers de création des communes dument établis et remis au représentant de l’état ;

le caractère sélectif et la volonté manifeste d’exclusion entretenue et soutenue depuis plusieurs décennies par l’Etat malien;

la non prise en compte de près de 90% du territoire du cercle de Ménaka et des communautés dans le découpage actuel ;

les injustices dont sont victimes certaines communautés au profit d’autres,

la non prise en compte de la nécessite, d’impliquer tous le processus ;

la non prise en compte qu’une minime partie d’un cercle aussi vaste que Ménaka dans le découpage actuel ;

la non implication dans le découpage des responsables des communautés ;

que des correspondances ont été adressées à qui de droit pour attirer l’attention sur l’impérieuse nécessité d’impliquer les responsables de ces communautés.

En ignorant tous ces facteurs ci-dessus cités où sont donc les fondements d’une collectivisation ? Cette question est à poser au Ministre de l’administration territoriale qui doit éclairer avec des preuves l’opinion nationale et internationale. Sans réponses valables et justes les populations laissées  pour compte du cercle de Ménaka auront-elles raison sur le Ministre en refusant ladite collectivisation en ces termes :

Nous populations lésées du cercle de Ménaka,

-informons l’opinion nationale et internationale que le découpage pris en conseil des ministres est contraire à l’esprit de l’accord d’Alger et hypothèque dangereusement les relations inter communautaires et la tenue d’élections. Au moment où les espoirs d’une paix pointent à l’horizon il est inadmissible que l’état décide en lieux et places des communautés sans leur consentement. Par conséquent nous exigeons que l’ensemble des demandes de créations des communes que nous avons formulées soient prises en compte. Pour se faire, nous userons de tous les moyens légaux pour que nous soyons mis  dans nos droits. Des ampliations ont été adressées le 6 mars 2018 à l’Assemblée Nationale, Médiateur de la République, Mouvance Présidentielle, Partis Politiques de l’Opposition, AMDH, MINUSMA, Barkhane, Médiation Autorités Intérimaires, Plateforme, CMA, MSA, Presse Nationale et Internationale.

Les plaintes ont été faites par plus d’une centaine de chefs de fractions. Il s’agit de mettre en place une commission nationale qui va écouter toutes les parties en désaccord avec ladite loi. Pour constituer la commission nationale, il ne s’agit pas de prendre seulement des touaregs alliés à la CMA, mais il faudra inclure les commissions politiques de la CEDEAO, de la MINUSMA, de MISAHEL et de la commission territoriale de l’Assemblée Nationale pour redéfinir de nouvelles collectivités. Désormais chaque fraction voudrait avoir son maire, ses conseillers, son président de conseil de cercle, son député, son sénateur. Evitons de refaire en sorte que ce sont les seules fractions qui prennent tous les postes électifs, tout en excluant d’autre. Nous espérons qu’il n’y a des mains en dessus pour activer encore un autre conflit de plus dans cette région. Et pourtant, c’est ce que l’ancien premier Ministre Abdoulaye Idrissa MAIGA avait évité en faisant quitter le Ministre Mohamed Ag ERLAF pour l’éducation. Il craignait certainement des genres de complicités difficiles à déceler. Nous voici donc dans un cas où les jeux ont été pipés dès le départ. Le Comité de Suivi de l’Accord doit veiller au grin  afin que la transparence soit de mise. La balle est dans le camp d’IBK.

Siramakan KEITA

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