Les populations du cercle de Goundam subissent au quotidien des exactions. Il n’y a pas un jour sans qu’il y ait violence, assassinat, enlèvement. Aujourd’hui, la situation est particulièrement difficile. Il est tout à fait indiqué pour nous, ressortissants du cercle de Goundam, de nous mobiliser pour attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur la situation que vit la population du cercle. Il nous faut aussi interpeller les pouvoirs publics qui doivent sécuriser l’ensemble des populations du Mali. L’impression que les populations du cercle de Goundam ont, est qu’elles sont totalement abandonnées. Il est de notre devoir aussi, de dire aux populations, que l’Etat déploie d’énormes efforts et ce n’est pas du tout un abandon, mais nous pensons qu’il y a des actions qui devraient être diligentées, mais notre rôle est d’attirer l’attention de tout le monde pour que tout le monde se mobilise afin que la situation s’améliore. Nous avons signé un accord et cet accord nous permet d’avancer, même s’il y’a eu des critiques. Il s’agit de persévérer pour que tous ceux qui n’ont pas encore adhéré à cet accord puissent le faire prochainement. A partir du moment où cet accord a été paraphé, nous avons bon espoir que, rapidement, les choses vont rentrer dans l’ordre et ce banditisme résiduel, nous allons nous donner la main pour le combattre. Je demande aux populations de garder leur calme et de ne pas faire d’amalgame, parce que nous sommes de Goundam et chaque famille a son tamashek et chaque famille tamashek a sa famille sonrhaï, nous avons tous vécu ensemble, nous somme nés ensemble, nous avons grandi ensemble, je crois que ce socle là doit rester, quelques soient les difficultés. Nous pensons à ces populations comme l’Etat malien également, mais ce sont les difficultés du moment et nous allons nous donner la main pour aplanir ces difficultés.
Abdoulaye Macko, président du RAMAT
« Ceux qui sèment le désordre dans le cercle de Goundam doivent être inquiétés, jusque dans leurs derniers retranchements »
C’est une marche des responsables du cercle de Goundam pour la paix. Depuis deux mois, les régions nord du Mali sont très éprouvées, particulièrement les cercles de Goundam et de Rharous. A travers cette marche, nous dénonçons toutes les exactions. Dans le cercle de Goundam, il n’y a pratiquement pas de sécurité. Les gens sont rançonnés, tués, chassés, d’un village à l’autre. Des villages entiers se sont déplacés à l’intérieur du cercle pour aller dans d’autres villages ou dans les grandes villes. Il y a la présence de la MINUSMA, de quelques agents de sécurité, mais cela ne suffit pas. Nous attirons l’attention des autorités qu’elles doivent protéger les populations. Ceux qui sèment le désordre dans le cercle doivent être inquiétés, jusque dans leurs derniers retranchements. Il faut qu’ils reviennent rapidement à la paix.
L’affaire doit être réglée le plus tôt possible, sinon, on est menacé par une guerre civile. Dieu merci, jusqu’à présent, il n’y a pas eu de sédentaires par rapport à ce qui se passe, mais si ça continue, cela peut arriver un jour, que Dieu nous en garde. A propos de l’accord, il faut que tout le monde signe. Si la CMA veut le bonheur des populations du Nord, il faut qu’elle signe. On ne peut plus toucher au contenu de l’accord, mais les discussions ne sont pas pour autant fermées. Nous sommes en démocratie, nous avons choisi de régler nos différends et nos incompréhensions par la discussion. Si c’est par la force, c’est l’anarchie. Je pense que cette marche fera tâche d’huile, car, il y avait un Premier ministre, des ministres, les grands cadres et notabilités de Goundam.
Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, ancien Premier ministre
« Il faut continuer à discuter »
Cette marche est une manifestation de solidarité envers les populations du Nord. Concernant l’accord, il faut continuer à discuter avec eux pour trouver un terrain d’entente.
Propos recueillis par Baba Dembélé