Le nouvel Ambassadeur du Mali en Algérie vient de remettre sa lettre d’accréditation au Président Abdoul Aziz Bouteflika. L’arrivée de Boubacar Karamoko Coulibaly à Alger est sans doute la traduction d’une volonté du pouvoir au Mali d’imprimer une nouvelle dynamique à ses relations avec Alger, qui avait pris un coup de froid depuis le mois de février 2010. Partageant des défis communs, les deux pays ont-ils fini par se remettre à l’évidence qu’ils ne peuvent qu’avoir des solutions communes ?
Le nouvel Ambassadeur du Mali en Algérie, Me Boubacar Karamoko Coulibaly, a remis le 19 juillet sa lettre d’accréditation au Président Abdoul Aziz Bouteflika. Cette accréditation de Me Boubacar Karamoko Coulibaly à Alger est sans doute la traduction d’une volonté du pouvoir au Mali d’imprimer une nouvelle dynamique à ses relations avec Alger, qui avait pris un coup de froid depuis le mois de février 2010. La gestion de l’affaire Camatte et la libération par le Mali de Salafistes avaient amené l’Algérie à rappeler son Ambassadeur à Bamako pour consultation. Aujourd’hui, l’incident diplomatique semble bien se conjuguer au passé. Partageant des défis communs, les deux pays ont-ils fini par se remettre à l’évidence qu’ils ne peuvent qu’avoir des solutions communes ?
« Accréditation du nouvel ambassadeur/Bamako veut un “nouvel élan” à sa coopération avec Alger », ainsi titrait Liberté, un journal algérien dans son édition du 20 juillet. Le journal cite ainsi le nouvel ambassadeur du Mali à l’issue d’une audience que lui a accordée le chef de l’État algérien : “Je voudrais profiter de cette occasion pour louer les qualités exceptionnelles d’homme d’État et de sagesse du président Abdelaziz Bouteflika et exprimer la disponibilité de son frère, le président Amadou Toumani Touré, d’imprimer un nouvel élan aux relations algéro-maliennes pour les porter à la hauteur des aspirations de nos deux peuples”.
Me Boubakar Karamoko Coulibaly a également réaffirmé la “volonté” des plus hautes autorités de son pays et “sa disponibilité personnelle” à “continuer à travailler avec les autorités algériennes au renforcement des relations traditionnelles, d’amitié et de coopération liant les deux pays depuis fort longtemps”, selon des propos rapportés par l’agence officielle, a écrit le journal.
En février dernier, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur pour consultation après la libération par le Mali de quatre islamistes dont deux Algériens en contrepartie de la libération d’un otage français, Pierre Camatte.
Cette affaire a provoqué en février dernier une mini-crise diplomatique entre les deux pays. “Le gouvernement algérien rappelle que la décision du gouvernement malien de libérer des terroristes recherchés par des pays voisins est un développement dangereux pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-saharienne et sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste activant dans la région sous la bannière d’Al-Qaïda”, avait jugé Alger.
Mais depuis, les choses semblent avoir évolué puisque quelques semaines plus tard, le Mali participe à Alger à un sommet contre le terrorisme. Concernés par la situation au Sahel, où l’AQMI fait régner la terreur, Alger et Bamako sont tenus donc de composer et de renforcer leur coopération, gage de la paix dans la région et garant du développement.
B. Daou