Sans une gestion pragmatique de la situation par les plus hautes autorités, le retour au calme sera difficile dans ces conditions au nord du Mali. Un fait lourd de conséquences qui n’est malheureusement pas sans précédent : après Fagaga, Bahanga et consorts, un capitaine de l’armée, Housseyni Koulame, bien connu dans le milieu de la grande muette, a pris le chemin du maquis. Ex-chef combattant du Front islamique arabe de l’Azawad (Fiaa), Housseyni Koulame est entré dans la danse depuis une dizaine de jours.
rn
De la tribu Gounine, le déserteur de sources bien introduites est un arabe originaire de Ber, une commune située à 60 Km de la ville de Tombouctou.
rn
Il a quitté ce camp de Tombouctou avec une douzaine de Land Cruzer à bord desquelles il y avait hommes armes et munitions. On apprend qu’il a rejoint un autre groupe armé non identifié dans le désert malien.
rn
L’homme jouit d’une certaine célébrité au nord depuis sa résistance à Bahanga lors d’une des attaques que ce dernier a menée à Taoudénit.
rn
Blessé lors dudit assaut, le capitaine Koulame a été par la suite frustré semble-t-il du manque d’intérêt de la hiérarchie militaire pour la prise en charge de sa blessure. C’est ainsi qu’il justifierait sa décision de gagner le maquis à son retour d’Algérie où il aurait suivi des soins jusqu’à sa guérison. Ayant minutieusement préparé son plan, il aurait commencé par entraîner dans son sillage plusieurs soldats arabes et touaregs qui ont vite épousé sa cause.
rn
Contacté par nos soins, le directeur de l’information et des rélations publiques de l’armée, le colonel Coulibaly a exprimé sa surprise sans démentir l’information. Il a promis de nous donner des éclaircissements ce jeudi. Les autorités maliennes sont-elles au courant de cette énième désertion ? Pourquoi entretiennent-elles un silence radio sur les désertions ?
rn
Mais il semblerait que la désertion de cet officier arabe n’a rien à voir avec sa communauté qui, on le sait, avait guerroyé dans les années 90 derrière le Front islamique de l’Azawad dirigé alors par un certain Zahabi Ould Ahmed.
rn
Alhassane H. Maïga
“