Encore une énième attaque de plus ! Selon l’AFP : « Un militaire malien a été tué le 16 octobre dans le Nord du Mali par des hommes armés lors d’une embuscade au cours de la laquelle leur véhicule civile (escorté par des militaires) fût arrêté puis enlevé, le soldat d’escorte qui a voulu riposter en est la seule victime mitraillée par les assaillants ». Cette source a d’ailleurs été confirmée par l’administration malienne qui précise même que le soldat tué était un sergent de l’armée (touareg, chef de l’escorte). Cet incident coïncide avec le retour massif de Libye de centaines d’anciens combattants d’origine malienne ayant servi dans les forces de l’ancien dirigeant libyen.
Ce sont près de 80 véhicules transportant quelque 400 de ces hommes armés qui sont arrivés samedi dans le désert du nord du Mali, selon les services de sécurité maliens. Cette situation n’est-elle pas suffisante pour comprendre le « danger récurrent » que constitue la présence dans le septentrion malien d’ex-combattants touareg, venus de Libye? Est-ce que le gouvernement malien et les autres « pays du champs », à travers leurs différentes rencontres à Alger comme à Bamako, ont pu se doter de moyens logistiques nécessaires pour endiguer la menace résiduelle due à l’arrivée massive d’ex-combattants amés de Libye ?
Une chose est sûre et certaine, c’est que la problématique des questions sécuritaires dans la bande sahélo-saharienne est connue de tout le monde, mais notamment des gouvernements des « pays du champ ». Le Mali tout comme le Niger sont les deux principaux pays qui font et fairont les frais de l’agression des troupes de l’OTAN contre la Libye à partir du moment où ce sont leurs ressortissants qui constituaient la majorité des combattants étrangers de l’ex-armée libyenne et la quasi-totalité des ex-rébellions malienne et nigérienne. Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour la paix et la sécurité a affirmé récemment que « les ex-combattants sont venus avec des armes lourdes, des missiles, des convois de centaines de véhicules, dont les technicals (4x 4 pickups équipés d’armements), qui circulent librement dans le nord du Mali ». Et d’ajouter qu’il y a des acheteurs potentiels pour ces armes : Al-Qaïda au Maghreb islamique(Aqmi), les réseaux de drogue, sachant qu’il y a de plus en plus de passerelles entre les deux ».
Il est donc urgent et du devoir notamment du gouvernement de notre pays de « prendre le taureau par les cornes » en diligentant, de façon républicaine et responsable, des solutions concrètes pour que notre septentrion soit sécurisé. Sinon tous les projets, à l’instar du PSPSDN,(Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement du Nord-MALI) sont voués à l’échec. Nous osons espérer que la nouvelle équipe gouvernementale va poser les bases de la solution à ce problème endémique dans la partie septentrionale du pays. Surtout que notre diplomatie est désormais tenue par un homme du sérail qui a déjà dirigé l’armée et les Services de renseignements. De toute façon, les pays du champ ne doivent plus « jouer aux pompiers » tant la situation sur le terrain est explosive. L’armée républicaine et régulière se doit de jouer son rôle, tout son rôle pour défendre l’intégrité et la souveraineté du territoire malien.
Par Gaoussou M. Traoré