Nord Mali : port du voile et peur du viol

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Nord Mali : port du voile et peur du viol Des interrogatoires menés auprès des jihadistes du MUJAO [Mouvement pour l’Unicité et le Djihad en Afrique de l’Ouest] et d’AQMI [Al Qaida au Magreb islamique] détenus par l’armée malienne ont révélé que des viols en série ont été commis dans la ville de Gao. L’un des captifs figurerait parmi les anciens hauts responsables de la police islamique, rapporte une source proche du dossier. « Il a expliqué qu’il avait rapidement demandé à ses chefs de le muter. Ses motivations, il les avait gardées pour lui. Le terroriste arrêté ne supportait pas l’idée d’être complice et se souciait d’être un bon musulman, même s’il avait fait le choix du MUJAO pour l’argent. » A Gao, tout le monde se souvient de lui pendant l’occupation.

 

Depuis la fin de l’intervention militaire, le calme est revenu. Mais, qui se soucie des centaines de femmes, dont la honte s’est abattue sur elles ? Quels souvenirs d’horreur gardent en tête les chefs de famille dont les filles, les femmes et les sœurs ont été violées sous leurs yeux ? Comment vivent ces adolescentes d’à peine dix ans, dont les hurlements avaient peine à couvrir les pleurs de leurs mères ?

 

 

Les régions de Gao, Tombouctou, Niakounké et Diré ont été occupées par les rebelles à partir de 2012. Les combattants d’AQMI et du MUJAO ont laissé des traces indélébiles. Au moins mille femmes auraient déjà bénéficié d’un appui psychosocial, rapporte Rachelle Djangone Mian, directrice de pays d’ONU Femmes. Et seulement « cinq cents plaintes ont été déposées au nord du Mali », a précisé dans une interview à RFI Bintou Boiré, de l’ONG WILDAF Mali, juriste et enseignante à la faculté de Droit à Bamako.

 

Aujourd’hui, les agresseurs vont et viennent en toute impunité. Ils se sont même unis au sein du groupe d’Al Mourabitoune. Les rebelles sont arrivés à Gao, en prétextant vouloir sauver la population du MNLA, des pillages et des violences sexuelles, en imposant la loi islamique. Mais c’était pour mieux déguiser les mariages en viols collectifs. Parmi eux, il y avait aussi des enfants soldats d’à peine quinze ans parfois, drogués et enrôlés.

 

 

Mama Koîté Doumbia, responsable de l’antenne malienne de la Femnet, raconte que les femmes, qui ont fait l’objet de mariages arrangés ou forcés, ont ensuite été détenues dans des endroits inconnus. Ces femmes profitaient à tous les autres hommes du groupe. Quand elles étaient devenues « incapacitantes », elles étaient renvoyées au bout de deux semaines, laissant la place à d’autres, puis à d’autres encore. Ce cercle infernal a duré un an.

 

Dans la région, les femmes étaient arrêtées pour de faux prétextes. Il leur était reproché de porter des tenues trop légères ou de ne pas porter le voile. Parfois, il n’y avait aucune raison. Même aller au marché avec son enfant dans le dos était dangereux… Une prison, créée pour elles, s’est transformée en hôtel de passe. Elle offrait  un vivier disponible à tout heure, où les jihadistes n’avaient plus qu’à se servir. Un simple local de 4m2 dans une banque servait encore de geôle à une dizaine de femmes, contraintes au silence avec un pistolet sur la tempe.

Les traumatismes sont physiques. Violées des nuits entières, par de nombreux hommes les uns après les autres, les femmes ont subi par la suite des opérations. Il leur était impossible de marcher ou de s’asseoir. Psychologiquement, il est difficile d’oublier, en particulier que son enfant est né d’un viol collectif. La honte, le rejet de la famille et celui de la société n’y aident pas.

 

De nombreuses ONG et associations les accompagnent. Il y a WILDAF Mali, l’UNICEF, Human Rights Watch, ONU Femmes, le HCR… Mamadou Namory Traoré au ministère de la Fonction publique avait dit qu’ « aider les victimes à retrouver leur dignité et les inciter à demander justice ferait partie des priorités du gouvernement ». La reconnaissance par l’Etat du préjudice subi est une étape. Une indemnisation et un accompagnement vers la réinsertion leur redonneraient le sourire.

 

Souleymane TRAORE

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6 COMMENTAIRES

  1. Piètre hypocrite les violeurs sont mnla et non mujao.qu’Allah fasse triompher Sa Cause par ses djihadistes,salam

  2. Et voila ce qui arrive tristement a un pays ou les dirigeants sont laches, negligeants, et pervers aussi (l’abus d’aldolescentes est un sport national au mali: les bonnes, les mariages arranges de gamines de 15 ans etc partout dans le pays)… C’est normal alors que des etrangers viennent violees les femmes maliennes. Ou sont les hommes maliens, soit-disant descendants de Sundiata…
    Dans ma vie de tous les jours, celui qui me dit qu’il est descendant de sundiata, ou je ne sais quelle autre connerie: ne ba tigui kli ti!!!!

    J’ai honte pour moi-meme et pitie pour ces femmes!

  3. Et dire que les mêmes prétendent agir au nom de l’islam ! Ils trouveront Allah devant eux. Nous tous, musulmans, nous les maudissons jusqu’au dernier. Leur séjour éternel se fera dans l’enfer. Le séjour éternel de leurs complices sera dans l’enfer. Qu’ils soient maudits ici et là-bas pour avoir commis, au nom de notre religion, ce que notre religion commune condamne le plus au monde. Abusez des femmes innocentes! Quelle honte. Ils ne sont même pas des êtres humains, même pas des animaux car les animaux ne commentent jamais de tels actes.

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